Vies Minuscules me fût offert à l'occasion de mon anniversaire. Belle rencontre avec
Pierre Michon. Je ne savais pas à quoi m'attendre, pris une claque entre les premières pages effeuillées.
Les lignes sont riches, Michon allie l'infraordinaire de Pérec et la
poésie de
Rimbaud. Sa plume m'a présenté des
Vies Minuscules, celles de Dufounaux, de Péluchet, de Félix et Andrée et tant d'autres. L'abée Bandy est magnifique, grand, pathétique.
J'ai aimé ces fiers géants; faits de peu, délébiles au sens de l'Histoire, ils marquent de leur opiniâtreté, de leur orgueil les mémoires comme la terre qu'ils foulent et labourent avant d'y attendre patiemment le jugement dernier.
Ode à la mémoire, ode de mémoires, Vies Minsuscules narre un monde qui ne meure pas mais revêt d'autres chairs inlassablement. Ces chairs sont ce monde pour le temps qui leur est prêté, ce monde qui fait de chaque individu un compagnon, un ami, un frère.
Je le recommande à tous ceux qui veulent épancher leur soif d'humanité, l'aube venue au frais d'un chemin de campagne lorsque les yeux ensommeillés hésitent entre ce qui est rêve et ce qui fût.