Ma route des Indes

C'est parti, dans les années 70, nous allons en Inde et arrivons après les hippies. le voyage parfait et nous sommes immergés avec l'auteur et avançons avec joie au travers de cette terre mystérieuse.

Un des temps forts est Bénarès, lieu où les hindous souhaitent finir leur vie, où la mort est cette amie qu'on croise dans la rue en permanence. Les personnes sont soit vivantes, soit mortes, soit cendres qui reviennent aux vivants.
Il y a aussi Pondichéry et la misère extrême, les lépreux, ces gens qui n'ont pas d'autres possibilités que de vivre ou dormir sur leur pousse-pousse.
Et partout, comme dit le poète, les parfums, les couleurs et les sons se répondent. Avec les humains, au milieu de tout ça.

L'auteur nous plonge dans la contemplation. le voyage certes, mais aussi le quotidien d'occidentaux au milieu des populations, qui s'interrompent parfois pour les regarder, mais dont la vie ne s'arrête pas, tourbillon éternel d'une marée humaine. Il décrit beaucoup et nous immerge, s'autorisant quelques sobres pistes de réflexion et de sagesse.

Un grand plaisir et un grand voyage, dans mon canapé.

Sous la forme d'un carnet de voyage l'auteur nous raconte le voyage en Inde de Jean et son ami Luc. Luc a choisi l'avion alors que Jean a préféré l'authenticité des chemins de traverse..
3 semaines en bus et en train pour rejoindre New-Delhi en passant par la Grèce, la Turquie, l'Iran, l' Afghanistan et le Pakistan, certains de ces pays que personne aujourd'hui n'imaginerait traverser avec un sac à dos en toute sécurité, mais nous sommes en 1978 et à l'époque, le jeune Jean a pu rêver d'Orient et faire de son rêve une réalité par la simple envie et la force de la volonté….C'est avec ce trajet que s'écoulent les 50 premières pages du roman, Jean a hâte d'arriver enfin en Inde, le lecteur aussi...
Puis suit une succession de moments forts : à Agra Jean est émerveillé devant le Taj Mahal, à Bénares sur les bords du Gange il assiste à une cérémonie de crémations des morts, pour lui une vraie immersion dans les rites ancestraux de ce pays, puis une parenthèse au Népal avec ses paysages fabuleux, les pluies diluviennes de Madras, les images indélébiles dans la mémoire de Jean des mendiants infirmes de la léproserie de Pondichéry et du sourire triste d'un enfant terriblement attachant. Et que dire du festival de couleurs, des parfums des fleurs et des épices, des bruits et de la fureur des villes et de toutes les coutumes et traditions que l'auteur nous raconte au fil de ses errances et de son immersion dans l'ambiance magique et envoutante de ce pays !…Pour qui rêverait de visiter l'Inde « Ma route des Indes » est un délice qui ne peut qu'attiser les envies d'évasion, de voyage et pourquoi pas de rencontre avec une certaine spiritualité….sans oublier que nous ne sommes plus en 1978 bien sûr!

En ouvrant ce roman, j'étais sceptique, je craignais un guide touristique, eh bien pas du tout. J'ai embarqué avec nos deux voyageurs Jean et Luc pour ce périple au parfum d'aventure , et il y en aura. J'ai imaginé les douleurs dues aux longues heures de route dans des moyens de locomotions vétustes, sur des routes très dangereuses à vous donner des sueurs froides. J'ai éprouvé du dégoût devant ces plats aux ingrédients plus que douteux...L'auteur avec son ressenti a su nous emmener de ville en ville avec dans son sac à dos le goût de l'aventure, l'envie de savoir, mais et surtout répondre à cet appel de l'Inde mystérieuse et mystique, en faisant abstraction de son confort et d'idées reçues. Il a su s'imprégner de ses parfums, de ses bruits, de la vie de ses habitants et partager tout cela avec le lecteur. J'ai vraiment passé un très bon moment avec ce roman qui est loin d'être un guide touristique, mais qui apporte quand même une documentation intéressante......A lire !!!!!!!