Zep met autant de fraternité pour entrer en relation avec un arbre qu'avec une oie. Les humains l'embêtent un peu, il se moque. On le sollicite, il se dérobe, en vient à craindre que les hérons ne lui demandent un dessin de Titeuf. Rétif, mais toujours avec tendresse, il aborde l'existence avec une calme ironie. Seul lui importe au fond de continuer son dessin à l'endroit qu'il a choisit, comme un chat décide du support de sa sieste. le regard est à l'honneur. Celui qui cherche à capter la lumière présente, notre évanescence humaine dans les pierres usées et les moisissures antiques, une harmonie imprévue, des odeurs. Celui qui donne aux lieux une beauté née d'une rencontre particulière et à la fois offerte aux yeux qui s'y sentiront chez eux.
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Zep, Titeuf... bof et la bibliothèque m'offre à lire d'autres choses de ce dessinateur. et j'ai aimé ces bd; comme j'ai aimé ce "carnet intime" qui offre de beaux dessins, des arbres, des vieilles pierres... et quelques réflexions amusées sur le regard des passants, la patience des enfants, le gobelet d'eau ou de thé qui permettra l'aquarelle... des rencontres comme sorties d'un songe, un moment paisible qui me permet de voyager (qu'est-ce qu'il se balade!) et partager (en mon for intérieur) des pensées que je ne savais pas forcément communes avec ... tiens, avec Zep! :)
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Poésie, intériorité, nostalgie, sensibilité…
Dans ce recueil, Zep nous livre des croquis de voyages.
Arbres, églises, paysages sont l'objet de sa méditation picturale, il les accompagne de courts textes relatant l'ambiance du moment, son vécu, les pensées qui l'ont effleuré.
J'ai beaucoup aimé cet ouvrage, comme une madeleine, une perle cachée d'un auteur surtout connu pour Titeuf.
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Des extraits commentés des carnets de croquis à l'aquarelle de Zep. Un livre très personnel, des instants fugaces qui donnent l'impression d'être saisis sur le vif, des arbres tordus... L'occasion de connaître un peu mieux l'auteur et son grand talent de dessinateur.
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Un Carnet intime qui aurait pu s’appeler Carnet de voyage si le nom n’était peut être pas autant employé. Zep se livre ici de manière très délicate, sans pour autant tomber dans la mièvrerie. Des illustrations de grande qualité où on perd complètement les notions d’espace et de temps.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
Dans cette succession de lieux, sans chronologie, l’intime plane, par bribes, à l'opposé de l'impudeur, confirmant ainsi que l’on feuillette un carnet et non un journal intime.
Lire la critique sur le site : BDGest
De son vrai nom Philippe Chappuis, né près de Genève (Suisse) en 1967, le célèbre créateur de Titeuf publie ses carnets de voyage, et livre une autre facette de son talent.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Au final, ce carnet est une belle promenade et une manière décalée et assez forte de pénétrer dans l'univers de Zep.
Lire la critique sur le site : BDSelection
Dessiner des arbres qui étaient là avant moi et le seront probablement après est comme entretenir un dialogue avec un vieux sage. Je dessine leurs cicatrices, leurs desquamations, leurs branches tortueuses et ils me parlent du monde passé, de leurs souffrance et de leur élan infatigable vers le futur. C'est me relier à quelque chose de plus grand que moi, ça me remet à ma place d'humain de passage. Ça me rend contemplatif. Je dessine des arbres comme d'autres vont à la messe
Petit, je préférais le monde dessiné au vrai. Les maisons étaient plus belles, les voitures plus rondes. J'ai compris plus tard que ce que j'aimais, c'était le regard des artistes qui transformait le réel. Alors, j'ai aiguisé le mien, je suis sorti à la rencontre de ce monde et je l'ai trouvé beau.
J'adore l'architecture victorienne. Plus elle est décatie, plus elle est jolie. Et puis ces couleurs, verts sombres, gris bleus grenats... des tonalités sourdes mais qui donnent une incroyable élégance aux rues de Londres.
Dans ma ville, les façades sont en crépi rose saumon ou orange. J'imagine que les architectes pensaient que ça égayerait leurs cubes de béton... Mais non.Ca enlève juste ce qui nous reste de dignité. On se sent comme une saucisse sous plastique dans un supermarché
Une journée de car assez éprouvante. Puis une autre de marche pour atteindre ce temple. Je me suis assis dans un coin et j'ai dessiné tranquillement.
Dehors un routard anglais peste. Entrée interdite à tout appareil photo.
L'appareil photo prend sans considération, le dessin oblige l'oeil à apprendre
Le monde ne devient pas plus beau parce que je le dessine. Je le dessine pour comprendre qu'il est beau
Tous les secrets de Titeuf