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3,94

sur 234 notes
Un livre étonnant, déroutant, foisonnant de bonnes idées, de concepts étonnants presque à chaque page, qui le rendent à la fois fascinant et parfois un brin bordélique !
L'auteur a du style, il sait clairement écrire et cela fait plaisir. Il a également une imagination débordante. Nouvelle-Crobuzon, la ville qui fait office de cadre au roman est d'une richesse incroyable : multitude des espèces qui se côtoient, enchevêtrement des quartiers, des activités des habitants, des rapports sociaux... L'univers décrit est d'une générosité et d'une inventivité folles. Il dépasse largement le cadre de l'intrigue et mériterait dix ou vingt romans pour pouvoir être traité convenablement.
Toutes ces bonnes idées sont autant de régals pour le lecteur, mais plombent également de façon paradoxale le récit. Ce bouillonnement de créativité est souvent mal canalisé par l'auteur qui peut aligner les trouvailles comme des perles sans jamais se soucier de leur trouver un intérêt pour le récit en lui-même. le lecteur aura ainsi droit à nombre de digressions, parfois géniales, mais qui au final n'apportent rien à l'histoire et ne seront jamais exploitées par la suite. J'ai personnellement apprécié de me perdre dans ce fourre-tout créatif, mais certains lecteurs risquent de trouver ça frustrant.
L'intrigue en elle-même est très originale. Elle met toutefois un peu de temps à démarrer, et sa conclusion m'a clairement laissé sur ma faim. Les péripéties du groupe de héros sont néanmoins très prenantes une fois l'histoire mise en branle tout comme les actions de la mairie face à la menace.
Enfin, toujours au chapitre des points mi-figue mi-raisin, les descriptions de l'état de délabrement urbain sont écrites avec un talent certain (félicitons au passage le traducteur) mais sont également un peu trop longues et nombreuses à mon goût et ont tendance à ralentir le rythme du récit.
Pour tout cela, le roman n'est pas facile d'accès et il pourra laisser nombre de lecteurs sur le bord de la route avant même que l'histoire ne démarre vraiment. Ce serait toutefois vraiment dommage de ne pas persévérer, car Perdido Street Station est un concentré de bonnes trouvailles, un fourre-tout créatif, pas exempt de certains défauts de construction certes, mais qui devrait apporter un vrai bol de fraîcheur aux lecteurs à la recherche d'une oeuvre vraiment originale et prêts à faire l'effort de s'y investir.
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Je n'ai jamais lu de textes de cet auteur et j'ai donc découvert son écriture à travers les pages de Perdido Street station. La plume est efficace et de très bonne qualité. Ses mots possèdent un grand potentiel évocateur et on se retrouve souvent plongé dans ce texte dont on avale les chapitres sans y prendre garde. Mais justement, l'auteur ne développe pas toujours cette capacité évocatrice des mots et s'épanche trop souvent sur la même description sale et peu reluisante de la cité de Nouvelle-Crobuzon. Ce tic d'écriture n'a pas affecté ma lecture, mais c'est loin d'être un point positif...

Venons-en à l'univers du roman. Je l'ai beaucoup apprécié. China Miéville réussit le pari de proposer un monde complexe, mais aisément compréhensible avec des créatures de nature diverses mais aux caractéristiques et aux moeurs aisées à retenir. Les protagonistes de l'histoire son eux-même très bien construits et vraiment naturels en ce qui concerne leurs réactions, leurs interactions et leur construction psychologique.

C'est un univers très stratifié et peuplé de nombreuses créatures séparées les unes des autres par de nombreux préjugés. Nouvelle-Crobuzon est gérée par la Milice, une sorte de police politique aussi discrète que dangereuse.

La suite de la chronique sur le blog :)
Lien : http://laplume-ou-lavie.blog..
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Voilà un auteur novateur en matière de science-fiction : ses univers ne ressemblent à rien de connu (enfin pour moi au moins !) et c'est ce que j'apprécie.
On est complètement perdu et on se laisse porter au fil des pages et de l'intrigue, qui prend son temps.
Je suis impatiente de lire le tome 2.
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Dans la foulée de The City & The City, j'ai voulu continuer ma découverte de China Miéville avec cette plongée dans un univers complètement différent.
Pas de doute possible, cette fois on est ailleurs, dans un monde imaginaire, et on découvre Nouvelle-Crobuzon, une ville qui tient le rôle central de ce premier tome.

En effet, pendant de très nombreuses pages, on va parcourir en détails les nombreux quartiers de la ville.
Si on sent que ce n'est pas fait au hasard et que tout finira par se recouper, j'ai parfois été rebutée par ces très longues digressions, lisant en diagonale des passages entiers.
C'est un peu dommage parce qu'il y a, à côté de ça, énormément d'inventivité pour nous faire découvrir une population hétéroclite, mêlant humains, créatures hybrides et même des artefacts.

Du coup, l'intrigue en elle-même passe toujours à l'arrière plan alors que c'est elle qui m'intéressait.Les recherches d'Isaac, l'art de Lin, artiste khépri, la volonté d'un géruda de retrouver ses ailes qu'il a lui-même coupées, on sent bien bien que l'exploration dans les moindres détails de la cité est un élément qui va finir par avoir de l'importance dans tout ça, mais c'est vraiment tardif.

Le final m'a d'ailleurs donné raison, d'un seul coup les évènements s'accélèrent et le récit en devient passionnant, tout réussissant à s'imbriquer correctement avec des personnages pour lesquels on a un peu envie de s'impliquer.

Si vous arrivez à survivre aux très longues pages descriptives, la tension qui se met peu à peu en place, le volet politique et dictatorial qui se qui se dessine enfin et l'énorme menace qui se profile à l'horizon, tout cela promet une suite qui s'annonce explosive.
Lien : https://yodabor.wordpress.co..
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Je crois qu'il va m'être impossible de faire une critique de ce livre. Il y a vraiment de tout dans la cité Nouvelle Crobuzon. China Mieville que je découvre ici, a une imagination débordante. je ne comprend pas tout, mais j'irai jusqu'à la fin, du tome II, pour tenter justement de comprendre. et puis si je ne comprend toujours pas, tant pis, j'aurai vécu dans un ailleurs impressionnant.
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Un roman bouillonnant à mi-chemin entre steampunk et urbanomancie dans une ville hétéroclite crasseuse et débordante de vie sous toutes ses formes. Ce livre est un chaudron de bonne idées, avec sont lot d'espèces et de coutumes bien assaisonnées, le tout relevé de factions et de rivalités politiques en tout genre. L'histoire est une une sauce pleine de saveur dans un contexte explosif et dépaysant. Les personnages haut-en-couleurs sont mitonnés avec soin et collent parfaitement à l'univers.
Il faut juste aimer le plat.
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J'ai adoré ce roman, et pourtant j'ai eu un peu de mal à rentrer dedans.

Tout d'abord, C. Miéville a su créer un univers particulier. Nouvelle-Crobuzon est une ville étouffante, moite, où chaque recoin pourrait filer la chair de poule. le genre de ville où l'on irait à reculons. Et c'est dans cet état d'esprit que l'auteur nous y embarque.
La cité est salle, chaque personne croisée nous paraît comme peut recommandable. On se méfie de tout.
Et puis, on commence non pas à aimer Nouvelle-Crobuzon, mais tout au moins à s'y habituer. Avec le temps, on comprend que la ville nous a envahi, plus que l'on a envahi la ville.


China Miéville n'hésite pas à nous faire de longues descriptions. Certains pourraient trouver qu'il y en a trop, moi pas. Et ce, pour une très bonne raison : La qualité de l'écriture.
Tout d'abord, le vocabulaire utilisé est très riche. Ce ne sont pas forcément des mots inconnus ou compliqués, mais plusieurs fois je me suis fait la réflexion que tel mot que je connais pourtant, et donc je connais la signification, et bien ça ne me venait pas à l'idée de l'utiliser. Et quelque part, je trouve ça très bien que des livres nous rappellent que le vocabulaire français n'est pas limité à 200 mots.

En plus d'être riche, le vocabulaire est adapté à l'environnement, à la description. Tantôt scientifique, tantôt soutenu, tantôt vulgarisé. Quand l'auteur parle des prostituées du quartier le plus pourri de la ville, il ne parle pas de « filles de mauvaise vie », mais bien de « putes ». de même que tout l'aspect scientifique est détaillé de façon très… scientifique. Alors, certes je n'ai pas tout compris quand c'était trop technique, mais pourtant cela ne m'a pas gêné du tout. J'ai même trouvé que c'était une excellente façon de faire apprécier les personnages dans leur intégralité


Justement, à propos des personnages…
Eux aussi, il m'a fallu les « apprivoiser ». Car à Nouvelle-Crobuzon, les races et les hybrides sont nombreux. Et aucun ne m'était familier. J'ai donc du faire quelques efforts pour comprendre et retenir ce qu'étaient les recréés, les garudas ou encore les Khépri.
Pour certaines créatures, je n'ai pas eu trop de mal à les imaginer. Par exemple le Garuda (homme oiseau)… Je crois que le grand oiseau d'Emilie Jolie n'y est pas totalement étranger ^^.
J'ai assez vite intégré le concept des recréés, bien que parfois mon cerveau se demandait comment c'était possible tout ça !!
En revanche, le khépri (humain à tête d'insecte), bah j'ai eu vachement de mal. Pourtant, une tête d'oiseau sur un corps humain c'est aussi improbable que la tête d'insecte. Mais non, l'insecte me choquait plus.
Mais bon, au fil des pages j'ai fini par intégrer toutes ces races qui m'étaient inconnues.



Et l'action alors ?
Certes, dans Perdido Street Station il y a une intrigue qui va perdurer sur l'ensemble du roman. Celle-ci est bien ficelée et bien menée. On va suivre lsaac dans ses recherches qui permettront au Garuda de voler à nouveau. MAIS, et c'est en cela que ce livre change des narrations habituelles, on comprend rapidement que ce qui prime n'est pas tant l'intrigue en elle-même que l'univers décrit.
Finalement, l'action n'est la que pour servir d'accroche et nous emmener dans cette mégapole particulière qu'est Nouvelle-Crobuzon.


Ce roman est bien sûr porteur de quelques sujets de société tels que l'homophobie, la justice, ou encore l'esclavagisme. Mais je pense que ce n'est pas dans cet objectif là qu'il faut le lire. Non, Perdido Street Station est à lire pour le plaisir de la lecture, pour son vocabulaire riche et intéressant, et surtout pour découvrir un nouvel univers qui nous est inconnu, presque inaccessible.
Lien : http://voyageauboutdelapage...
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Un univers totalement steampunk (train, dirigeable, engrenage…) et totalement débridé. Des races multiples, toutes plus farfelues les unes que les autres.

Cela donne un style relativement outrancier et déjanté. On aime ou pas. J'avoue avoir mis quelques pages à accrocher.

Un savant fou, Isaac, qui par ignorance, va amener un fléau sur la ville. On est en plein dans le style Cosinus ou Tournesol.
Au final, un roman assez surprenant, très original, voire un peu outrancier.
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Chronique commune au deux tomes du roman.
Perdido Street Station est un roman doté d'un worldbuilding dense et original, marqué par l'esthétique grotesque du New Weird, qui convoque et combine des topoï de plusieurs genres de l'imaginaire, à commencer par la Fantasy, la science-fiction et l'horreur, avec une technologie industrielle, de la magie, et des créatures cosmiques dépassant la compréhension humaine, au sein de la ville de Nouvelle Crobuzon.
China Miéville y aborde des problématiques sociales, notamment l'aliénation et la paupérisation d'une classe laborieuse par une classe dirigeante, qui va jusqu'à modifier les corps des travailleurs pour qu'ils accomplissent des tâches spécifiques ou leur faire porter les marques de leurs crimes. Il décrit également la manière dont le système cherche à briser les porteurs des luttes sociales, à savoir les grévistes et les journaux dissidents, avec l'aide d'une milice armée et omniprésente. Il aborde également le racisme, à travers la description des rapports entre les humains et les différents peuples Xénians, qui sont marqués par un certain anthropocentrisme et de l'incompréhension.
L'intrigue met en scène la manière dont Isaac Dan der Grimnebulin, un scientifique réprouvé, libère malgré lui des gorgones, des créatures plongeant la ville dans le cauchemar. Aux côtés de compagnons marginalisés au sein de Nouvelle Crobuzon, il tente de les neutraliser, alors que des drames sociaux, politiques et personnels se jouent.
Pour moi, ce roman est magistral par le monde qu'il décrit, le mélange des genres qu'il opère, son esthétique grotesque, et les thématiques qu'il aborde. Je ne peux que vous le recommander !
Chronique complète et détaillée sur le blog.
Lien : https://leschroniquesduchron..
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Un roman dense et foisonnant dans lequel je me suis plongée immédiatement !

On se retrouve tourneboulé dans une ville à l'ambiance à la fois glauque, fourmillante et curieusement fascinante, dont on découvre les subtilités de chapitre en chapitre.
L'écriture est dense, riche en descriptions, et l'auteur nous embarque dans son univers avec un sens du détail impressionnant.
J'ai énormément apprécié les différentes espèces et leurs caractéristiques, celles de Lin la femme-scarabée en tête, et le côté steampunk aux deux visages : l'aspect farfelu des inventions d'Isaac ou des machines du quotidien (l'artefact nettoyeur ^^) et celui, bien plus sombre des Recréés, qui j'avoue m'a flanqué un frisson.

Un petit bijou d'imagination biscornue aux accents joyeusement lugubres.
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