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3,94

sur 235 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai adoré ce livre pour plusieurs raisons : nous nous retrouvons plongé dans un univers foisonnant, coloré, étonnant, riche et incroyablement bien décrit par China Miéville ; les personnages sont tous plus hallucinants les uns que les autres ; l'intrigue tient en haleine ; c'est très bien écrit et ça se dévore comme une gourmandise !
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Un chef d'oeuvre d'originalité qu'on ne referme qu'à contre-coeur. J'ai rarement pris une telle gifle et pourtant j'ai lu plus d'1 millier de livres...

une sorte de Brazil sauce gaborit que Spinrad aurait écrit pour faire simple... Bref unique en son genre, un pur moment de bonheur jusqu'à la dernière ligne.

Je sais que c'est très "lieu commun" de dire ça mais PSS est aussi une critique en profondeur de nos sociétés modernes et de ses dérives: l'horreur des abattoirs, des foires aux monstres, des grèves réprimées par la police, des bidonvilles, des ghettos... de la à penser que c'est un prétexte politique pour diffuser la parole du Trostkyste Miéville il n'y a pas vraiment loin à aller
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Si vous flânez habituellement sur les pages de ce site, vous savez que j'ai une tendresse particulière pour l'écriture de China Miéville. Et au coeur de l'été, l'envie me prit de relire l'oeuvre par laquelle je l'ai rencontré : Perdido Street Station. Ce roman est le premier de sa trilogie se déroulant à Bas-Lag et fut couvert de prix lors de sa sortie. Et ? La magie a de nouveau opéré. Une fois de plus, je me suis plongée avec délice dans la Nouvelle-Crobuzon et ses habitants divers et variés. Si vous ne connaissez pas du tout l'oeuvre du romancier, ce livre — divisé en deux tomes dans la version française — est un endroit particulièrement riche où commencer.
Nous sommes à La Nouvelle-Crobuzon, cité cosmopolite dominée par la gare de Perdido (qui donne son nom au livre). Dans la moiteur de l'été, nous y découvrons un couple trans-espèce : Isaac Dan der Grimnebulin, savant fou humain vivant en marge de la fac, et Lin, crachartiste khépri (regardez la couverture du tome 2 pour vous faire une idée de son apparence). Tous deux vont se trouver mêlés à une sombre affaire de trafic de drogue et à une épidémie de cauchemar qui s'abat sur la ville et laisse les victimes physiquement vivantes, mais ayant perdu leurs consciences.
Au fur et à mesure de l'histoire, Perdido Street Station vous fera découvrir l'ensemble de la Nouvelle-Crobuzon avec ses quartiers aux noms évocateurs : Chiure, Bercaille, Crachâtre, le Marais-aux-Blaireaux, le Palus-du-Chien, La Serre… Non seulement China Miéville s'est ingénié à la peupler d'une foultitude de races étranges (cactus humanoïde, garuda à tête de rapace, mainmises parasites allant par paire une dextrière et une senestre), mais également d'un tissu social, économique et politique très dense et très riche. La science, propre au monde de Bas-Lag pourrait s'apparenter à certains talents magiques ou parapsychiques, mais elle a ses règles propres et donc ses limitations. Elle se mêle également étroitement à la vie sociale et politique de la ville notamment avec la bio-thaumaturgie et les ReCréations que celle-ci permet et leurs conséquences judiciaires et sur le marché de l'emploi. Et non seulement, China Miéville dévoile couche après couche, personnage par personnage, page après page, un monde fascinant, mais il n'en oublie pas de raconter une histoire qui happe son lecteur ou sa lectrice et l'entraîne jusqu'à la dernière page. Attention toutefois, l'auteur n'est pas amateur des happy ends. Traverser des événements aussi impressionnants et épiques ne sera pas sans traces pour ses protagonistes et tous n'obtiendront pas forcément l'issue espérée. le voyage les aura changés et pour certains grandis. Et pour qui le lit ? Perdido Street Station est un récit riche, foisonnant et passionnant. À condition d'accepter de se perdre dans l'univers de Bas-Lag et de se laisser surprendre par votre guide China Miéville.
Lien : https://www.outrelivres.fr/p..
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J'ai adoré ce roman, et pourtant j'ai eu un peu de mal à rentrer dedans.

Tout d'abord, C. Miéville a su créer un univers particulier. Nouvelle-Crobuzon est une ville étouffante, moite, où chaque recoin pourrait filer la chair de poule. le genre de ville où l'on irait à reculons. Et c'est dans cet état d'esprit que l'auteur nous y embarque.
La cité est salle, chaque personne croisée nous paraît comme peut recommandable. On se méfie de tout.
Et puis, on commence non pas à aimer Nouvelle-Crobuzon, mais tout au moins à s'y habituer. Avec le temps, on comprend que la ville nous a envahi, plus que l'on a envahi la ville.


China Miéville n'hésite pas à nous faire de longues descriptions. Certains pourraient trouver qu'il y en a trop, moi pas. Et ce, pour une très bonne raison : La qualité de l'écriture.
Tout d'abord, le vocabulaire utilisé est très riche. Ce ne sont pas forcément des mots inconnus ou compliqués, mais plusieurs fois je me suis fait la réflexion que tel mot que je connais pourtant, et donc je connais la signification, et bien ça ne me venait pas à l'idée de l'utiliser. Et quelque part, je trouve ça très bien que des livres nous rappellent que le vocabulaire français n'est pas limité à 200 mots.

En plus d'être riche, le vocabulaire est adapté à l'environnement, à la description. Tantôt scientifique, tantôt soutenu, tantôt vulgarisé. Quand l'auteur parle des prostituées du quartier le plus pourri de la ville, il ne parle pas de « filles de mauvaise vie », mais bien de « putes ». de même que tout l'aspect scientifique est détaillé de façon très… scientifique. Alors, certes je n'ai pas tout compris quand c'était trop technique, mais pourtant cela ne m'a pas gêné du tout. J'ai même trouvé que c'était une excellente façon de faire apprécier les personnages dans leur intégralité


Justement, à propos des personnages…
Eux aussi, il m'a fallu les « apprivoiser ». Car à Nouvelle-Crobuzon, les races et les hybrides sont nombreux. Et aucun ne m'était familier. J'ai donc du faire quelques efforts pour comprendre et retenir ce qu'étaient les recréés, les garudas ou encore les Khépri.
Pour certaines créatures, je n'ai pas eu trop de mal à les imaginer. Par exemple le Garuda (homme oiseau)… Je crois que le grand oiseau d'Emilie Jolie n'y est pas totalement étranger ^^.
J'ai assez vite intégré le concept des recréés, bien que parfois mon cerveau se demandait comment c'était possible tout ça !!
En revanche, le khépri (humain à tête d'insecte), bah j'ai eu vachement de mal. Pourtant, une tête d'oiseau sur un corps humain c'est aussi improbable que la tête d'insecte. Mais non, l'insecte me choquait plus.
Mais bon, au fil des pages j'ai fini par intégrer toutes ces races qui m'étaient inconnues.



Et l'action alors ?
Certes, dans Perdido Street Station il y a une intrigue qui va perdurer sur l'ensemble du roman. Celle-ci est bien ficelée et bien menée. On va suivre lsaac dans ses recherches qui permettront au Garuda de voler à nouveau. MAIS, et c'est en cela que ce livre change des narrations habituelles, on comprend rapidement que ce qui prime n'est pas tant l'intrigue en elle-même que l'univers décrit.
Finalement, l'action n'est la que pour servir d'accroche et nous emmener dans cette mégapole particulière qu'est Nouvelle-Crobuzon.


Ce roman est bien sûr porteur de quelques sujets de société tels que l'homophobie, la justice, ou encore l'esclavagisme. Mais je pense que ce n'est pas dans cet objectif là qu'il faut le lire. Non, Perdido Street Station est à lire pour le plaisir de la lecture, pour son vocabulaire riche et intéressant, et surtout pour découvrir un nouvel univers qui nous est inconnu, presque inaccessible.
Lien : http://voyageauboutdelapage...
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Chronique commune au deux tomes du roman.
Perdido Street Station est un roman doté d'un worldbuilding dense et original, marqué par l'esthétique grotesque du New Weird, qui convoque et combine des topoï de plusieurs genres de l'imaginaire, à commencer par la Fantasy, la science-fiction et l'horreur, avec une technologie industrielle, de la magie, et des créatures cosmiques dépassant la compréhension humaine, au sein de la ville de Nouvelle Crobuzon.
China Miéville y aborde des problématiques sociales, notamment l'aliénation et la paupérisation d'une classe laborieuse par une classe dirigeante, qui va jusqu'à modifier les corps des travailleurs pour qu'ils accomplissent des tâches spécifiques ou leur faire porter les marques de leurs crimes. Il décrit également la manière dont le système cherche à briser les porteurs des luttes sociales, à savoir les grévistes et les journaux dissidents, avec l'aide d'une milice armée et omniprésente. Il aborde également le racisme, à travers la description des rapports entre les humains et les différents peuples Xénians, qui sont marqués par un certain anthropocentrisme et de l'incompréhension.
L'intrigue met en scène la manière dont Isaac Dan der Grimnebulin, un scientifique réprouvé, libère malgré lui des gorgones, des créatures plongeant la ville dans le cauchemar. Aux côtés de compagnons marginalisés au sein de Nouvelle Crobuzon, il tente de les neutraliser, alors que des drames sociaux, politiques et personnels se jouent.
Pour moi, ce roman est magistral par le monde qu'il décrit, le mélange des genres qu'il opère, son esthétique grotesque, et les thématiques qu'il aborde. Je ne peux que vous le recommander !
Chronique complète et détaillée sur le blog.
Lien : https://leschroniquesduchron..
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Superbe bouquin, imagination débordante de l'auteur qui nous soumet ici un univers farfelu mais qui tient la route. On a l'impression de gratter la croûte superficielle d'une énorme tarte qui a l'air délicieuse.
Lien : https://dragongalactique.com..
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Sur l'édition originale on peut lire sur la couverture “ It's the best steampunk novel since Gibson and Sterling's » John Clute*. Je suis heureux que l'éditeur français se soit gardé de mettre un commentaire similaire. Il est, en effet, extrêmement réducteur de classer ce livre dans un genre particulier. Certes, on y trouve des ingrédients chers au mouvement Steampunk, mais pourquoi occulter le coté Fantasy ou encore Fantastique.
China Mieville a su, avec cette oeuvre, s'affranchir des stéréotypes de tel ou tel genre. Il nous offre ici un roman hors norme dont la principale force est justement le mélange.
Mélange que China Mieville qualifie lui-même de « Weird fiction ».
Oubliez donc, tous les clichés sur la Fantasy, la SF, le fantastique ou l'horreur et plongez-vous avec délice dans cette aventure riche et hors des sentiers battus.

La mégapole de Nouvelle-Crobuzon est véritablement le personnage principal de cette histoire. Ses nombreux quartiers qui départagent la ville, sont autant de communautés ou se mêlent races et peuples divers. Ses ruelles sombres et glauques, encrassées par la pollution des usines sont donc peuplées par des Humains, des Khepris – sorte de cafard géant mais uniquement femelle, des Garudas –Hommes oiseaux, des Hommes cactus, des transformés – mi-hommes mi-machines à vapeur et bien d'autres. le maire de la ville avec l'aide de sa milice et des differents accords passés avec la pègre locale, dirige Nouvelle-Crobuzon d'une poigne de fer, ne laissant que peu de liberté à ses habitants.
C'est dans cet environnement qu'évolue Isaac Dan der Grimnebulin, sorte de « Géo trouve-tout » ventripotent. Sa petite vie paisible est partagée entre ses différentes recherches et sa relation amoureuse secrète avec une artiste Khepri du nom de Lin.
Et puis tout bascule le jour où un Garuda vient le voir pour lui demander de l'aide. L'homme-oiseau, condamné par les siens, s'est vu retirer ses ailes. Il propose donc une forte somme d'argent à Isaac pour que celui ci lui redonne la possibilité de voler à nouveau. Intéressé par le défi scientifique, Isaac se lance corps et âme dans ce nouveau projet. Il ne se doute pas encore que ses recherches vont plonger la ville de Nouvelle-Crobuzon dans une crise sans précédent.

Au premier abord et en lisant la 4ème de couverture, on peut être rebuté par le bestiaire hétéroclite de ce monde. Des hommes-cactus, hybrides mécaniques, femmes-cafards, araignées géantes aux bras humains et navigant entre differents plans de réalité, et ce n'est qu'une petite liste non exhaustive. le plus impressionnant est que cet étalage de bizarrerie ne perturbe le lecteur que l'espace d'un instant. Sauf, il est vrai lorsque que Mieville nous décrit la relation amoureuse et sexuelle entre Isaac et Lin, la femme-cafard. Difficile, de prime abord, d'imaginer qu'un homme puisse tomber sous le charme d'une femelle cafard, fut-elle de taille humaine. Mais passé le choc initial, leur histoire d'amour devient au fur et à mesure une évidence, tant Mieville humanise cette relation contre nature. Ce qui en soi, constitue déjà une prouesse remarquable.

L'intrigue de cette histoire est très bien menée et non dénuée d'intérêt, mais elle n'est qu'une sorte d'ustensile qui permet de mener les personnages dans tous les recoins de la ville afin d'en découvrir toute la noirceur et les bizarreries. Ne croyez pas pour autant, que ces quelques 800 pages ne sont qu'un fastidieux guide du routard d'un pays imaginaire. Non, la ville, ses habitants – aux moeurs et coutumes si contrastées – les personnages et l'intrigue constituent un tout qui prend forme petit à petit pour donner un résultat exceptionnel qui restera gravé dans la mémoire du lecteur pour longtemps…

Espérons que son dernier roman « The Scar » sera vite publié en France. Il se situe dans le même univers et a, lui aussi, remporté un grand succès outre-manche et outre-alantique.

* Illustre inconnu en France, John Clute est l'auteur – entre autres - de l'encyclopédie de la Sf et de son équivalent de la Fantasy.
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Après trois semaines dans les ruelles de la Nouvelle-Crobuzon, j'en sors enfin pour vous livrer un avis franchement enthousiaste, même si j'ai quelques réserves sur des points particuliers.Donc, ce roman nous raconte les aventures d'Isaac (C'aurait pu être Newton, mais, non, pas là.), d'un homme aigle sans ailes, et de quelques uns de leurs amis.Le premier problème de ce roman, c'est de trouver une unité à la trame narrative. En effet, le début du roman concerne les recherches scientifiques d'Isaac, et celles, artistiques, de son amie la femme à tête de scarabée. Mais, au bout d'un moment, pour une raison que seul l'auteur connaît, on passe d'une chronique de la vie urbaine à une chasse au monstre qui, pour fascinante qu'elle soit, n'en a pas moins rien à voir avec la première moitié du roman, ce qui est encore plus visible de par le découpage en deux tomes.Bon, cela étant, c'est quand même un bouquin tout à fait excellent, et foisonnant d'une part de références, et d'autres part de liens pour moi avec d'autres oeuvres.Références et liensLe premier de ces liens concerne des romans traitant de la ville ... comme l'Ankh-Morpok de [a:Pratchett|1654|Terry Pratchett|https://images.gr-assets.com/authors/1235562205p2/1654.jpg], la Lankhmar de [a:Leiber|23001|Fritz Leiber|https://images.gr-assets.com/authors/1423163995p2/23001.jpg], ou [b:la cité du gouffre|26858016|La cité du gouffre|José Moselli|https://images.gr-assets.com/books/1443882094s/26858016.jpg|46896687] de [a:Reynolds|51204|Alastair Reynolds|https://images.gr-assets.com/authors/1369753656p2/51204.jpg], mais je reviendrai sur ce lien plus loin. Bref, la ville, hein. Comme dans les différentes villes dont je viens de parler, l'architecture est loin d'être élégante, loin d'être organisée, et, surtout, loin d'avoir une chance de résister à la prochaine pluie. Ca, tout de suite, ça pose une ambiance assez glauque. et cette ambiance, l'auteur prend un soin jaloux à en peaufiner chaque détail, en ne donnant à voir au lecteur que les parties les plus laides, décrépies, polluées de cette Nouvelle-Crobuzon. Et ça n'est à mon avis pas pour rien que la période choisie est une espèce de révolution industrielle rendant hommage à la Londres du XIXème siècle (Qui a bien évidement dû aussi servir d'exemple aux autres villes mentionnées).La ville est donc une première composante de cette ambiance glauque. Mais ça n'est pas la seule composante. Il y a aussi le côté tous pourris, mis en valeur par cette milice, ce gouvernement pas vraiment démocratique, et toutes les sortes de mafias peuplant les strates intermédiaires de cette ville démente.Un roman gothique ?Pour en revenir aux références, je voudrais parler du lien tout particulier unissant ce roman et ceux de [b:La cité du gouffre|26858016|La cité du gouffre|José Moselli|https://images.gr-assets.com/books/1443882094s/26858016.jpg|46896687]. En effet, ce lien a pour moi été flagrant très rapidement, pour devenir bientôt un guide de lecture tout à fait sensé pour cette oeuvre.Le premier lien, c'est évidement l'environnement urbain, déja mentionné plus haut, qui est d'une évidence absolue. Pourtant, il faut le voir dans le détail pour bien comprendre le lien qui existe entre ces deux villes. Dans les deux cas, la construction est anarchique, souvent agressée par un environnement actif, que ce soit magiquement ou non.Ces deux villes sont par ailleurs peuplées de créatures plus étranges les unes que les autres. Pour la cité du Gouffre, je vous conseille la lecture de [b:Diamond dogs, Turquoise days|893590|Diamond Dogs, Turquoise Days|Alastair Reynolds|https://images.gr-assets.com/books/1348305802s/893590.jpg|878818]. Et pour [b:Perdido Street Station|68494|Perdido Street Station (Bas-Lag, #1)|China Miéville|https://images.gr-assets.com/books/1393537963s/68494.jpg|3221410], un rapide inventaire suffira : un homme-aigle, des femmes scarabées (Faut-il voir un clin d'oeil à l'Egypte antique ?), des hommes-grenouille sans costume, et en guise de feu d'artifice final, Madras, le recréé artistique, qu'on pourrait par exemple rapprocher du capitaine de [b:L'Espace de la révélation].Et puis, ces villes, sous leurs atours flamboyants, sous leur facade de centre culturel, ne sont que le dessus de poubelles sordides dans lesquels tout est possible.A ce sujet, la visite au bordel du collègue d'Isaac est une espèce de fantasme, du même niveau de pervesité que [b:Diamond dogs, Turquoise days|893590|Diamond Dogs, Turquoise Days|Alastair Reynolds|https://images.gr-assets.com/books/1348305802s/893590.jpg|878818], encore une fois, mais choisissant une orientation nettement différente ...Bref, il y a d'innombrables points communs entre ces deux romans et, comme je le disais de l'oeuvre de [a:Reynolds|51204|Alastair Reynolds|https://images.gr-assets.com/authors/1369753656p2/51204.jpg], [b:Perdido Street Station|68494|Perdido Street Station (Bas-Lag, #1)|China Miéville|https://images.gr-assets.com/books/1393537963s/68494.jpg|3221410] est une oeuvre gothique, flamboyante, mais aussi sale comme une cathédrale délabrée, et c'est peut-être cette saleté qui en fait tout le sel.Pas d'échappatoireEnfin, je dis sale, mais ça n'est pas le mot juste. Pour moi, ce qui décrirait mieux la philosophie sous-tendant l'écriture de cette chose littéraire, c'est l'absence complète de pitié. du début à la fin, j'ai en effet l'impression que l'auteur s'est imposé comme contrainte littéraire l'absence de pitié et d'espoir. A bien des reprises, il peut sauver des personnages, améliorer des situations. Mais le fait-il une seule fois ? Non, je ne crois pas. Et ça, pour dur que ce soit pour le lecteur, c'est bien.Naturellement, la conséquence logique, c'est qu'il n'y a pas de happy end. Et ça, c'est encore mieux.ConclusionVous vous en doutez déja, mais j'ai adoré. Pas pour l'histoire, qui est plutôt déséquilibrée, nous incitant sans cesse à nous demander où l'auteur veut donc nous conduire, mais pour la Nouvelle-Crobuzon, pour les recréés, pour Madras, et, même, pour les Gorgones. Tiens, tant que j'y pense, j'oubliais un dernier clin d'oeil : la Fileuse, qui m'a fait furieusement penser à Shelob et aux autres araignées Tolkieniennes. Bref, j'ai adoré, et j'adorerais, je crois, voir un Peter Jackson fou tenter une adaptation impossible. Bon, j'adorerais peut-être plus encore lire d'autres romans reprenant ce monde fou, invraissemblable, aux confluents de la fantasy, du steampunk, et de presque tous les autres courants de la SF sauf le space-op.Mais, soyons réalistes, ça n'est pas à mon sens un roman pour tous les publics. Donc ne vous lancez dedans que si vous avez le coeur bien accroché, l'esprit très ouvert et un goût certain pour l'étrange et, comme je l'ai déja dit, le gothique.
9782070455171"
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Bigarrée, diabolique, poétique et poignante, la création d'une intense fantasy politique.

Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2015/12/05/note-de-lecture-perdido-street-station-china-mieville/

Lien : http://charybde2.wordpress.c..
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Nouvelle-Crobuzon, immense métropole, saturée de pollution et de miasmes en tout genre, peuplée d'humains mais aussi de créatures très étranges et exotiques, va être le cadre d'une terrible aventure mettant en scène un homme-oiseau déchu, Yagharek, un ingénieux scientifique dont le savoir est convoité, Isaac, une khepri artiste, femme-insecte sculptant avec sa bave, Lin et bien d'autres encore... Tous vont se retrouver en train de lutter contre des monstres de cauchemar capables de mettre en péril la ville toute entière.
Un diptyque, mariage entre fantasy urbaine et science-fiction, dans lequel le premier "héros" est cette Nouvelle-Crobuzon, magnifiquement décrite par l'auteur, cité d'une richesse inouïe, boursouflée de mille intrigues et recoins à explorer, monde hallucinant en pleine décrépitude.
Chaque personnage est entraîné dans une quête personnelle, et toutes les histoires viennent s'emmêler et se compléter sur un écheveau central qui ne laisse au lecteur aucun temps mort.
Formidable roman aux multiples récompenses amplement méritées.
A noter que China Miéville a réutilisé le même monde pour planter les intrigues de ses romans "Les scarifiés" et "Le concile de fer".
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