Miteck et Tilaï ? La seule imagination de cette improbable bête à deux dos avait déclenché une nouvelle ouverture des vannes lacrymales de la sen-sible Barbara et celle de la deuxième boîte de kleenex du commissariat.
Les parents de Tilaï ?
Respectivement nourris au SMIC.
Janine Buisson, employée agricole dans une exploitation des Beauces spécialisée dans la culture des betteraves fourragères. Des mains comme des battoirs, sèches comme des raviolis mexicains, une grosse frange blonde sur quatre-vingt-dix kilos de purs muscles beaucerons.
Roland Buisson, employé d’une entreprise de plomberie, épais comme une arbalète, genoux ravagés par l’arthrose, épaules voûtées sur scoliose carabinée, estomac et poumons dévastés par des émanations toxiques de soude caustique.
Bref : les parents…
Qui l’une, vertèbres en castagnettes, courbée dans son champs de betteraves, qui l’autre, couché à plat ventre dans la fange, nez à dix millimètres d’une fuite putride, en train de se battre avec une clef de douze.
Ils habitaient à Bouilly-en-Gâtinais, petit bourg du Loiret.