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Que lire en Jamaïque ? L'authentique Pearline Portious, de Kei Miller. "L'authentique", c'est Adamine, sa fille, à qui l'administration attribue son nom par erreur. Née dans une léproserie de la Jamaïque des années 60, elle s'éteindra dans un asile britannique. « Moi, l'histoire je vais te la conter et je vais te remettre la vérité rèk-drèt, alors tends bien l'oreille. »

Douce et colorée, la très belle plume de Kei Miller déroule avec moutls créolismes l'exil tourmenté mais poignant de cette femme devenue prophétesse. Des terres caribéennes gorgées de soleil aux brumes anglaises, ce roman à deux voix interroge avec délicatesse la filiation, la quête de soi, et ce point de bascule où l'on vous décrète fou.

Une invitation à tendre l'oreille aux histoires sommeillant dans les asiles.
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« Dans not'monde, y a connaissance à foison, assez pour que t'en prennes et que t'en laisses. Si t'as envie, tu peux refuser de croire plein de choses et pas t'occuper de comment ces choses-là sont vraies-vraies. Je sais des choses que tu connais pas, et que tu connaîtras jamais. »

Et si ce livre était arrivé devant mes yeux comme une prophétie ? de celle qui prédit une lecture prenant possession de toute mon attention , sans temps mort tant ces deux voix sont envoûtantes. Je me suis posée sur le toit de la léproserie , y ai détricoté chaque page afin de ne pas en perdre un fil tant la couleur de ce roman est saisissante de beauté. Je me suis employée à profiter de chaque ligne tant l'écriture de Kei Miller est distinguée et éclatante , me suis nourrie de cette histoire délicieuse mettant en face à face le créole d'Adamine , précipice de lyrisme qui évoque le folklore et les rites de Jamaïque, face à un Occident hermétique , emprisonné dans un gouffre d'obstination bornée et arrogante. J'ai lu ce pouvoir des mots , celui qui sans détours nous procure un immense plaisir de lecture , y ai croisé le choc des cultures, dressé et inapprivoisé , retranscrit par cette découverte à ne pas laisser de côté. L'authentique Pearline Portious est une petite merveille et je baille pas des paroles en l'air...
Ainsi s'est arrêté mon immersion, là, à la dernière page , j'ai regardé une dernière fois Adamine se retirer , l'histoire est terminée , elle défilait encore dans ma tête alors que mon regard enregistrait Monsieur Gratte-Papyè , « Kei Miller»...

Un énorme coup de coeur !

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Une belle découverte que ce roman !
Une belle qualité d'écriture de l'auteur lorsqu'il fait parler Pearline et Adamine. J'ai trouvé cela tellement vivant, spontané, j'ai été embarqué ! Et leur histoire est belle. Triste mais belle. J'ai moins aimé lorsqu'il s'agit du gratt papyé qui écrivait car trop conventionnel. Dans tous les cas, que ce soit à la léproserie, ou à l'asile, ou en Angleterre, c'était émouvant et beau. Ces femmes sont formidables, vive Pearline !
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Qui est vraiment Pearline Portious ?

Au fil du récit, mêlant les voix d'un narrateur enquêteur, qui veut connaître le fin mot de l'histoire de Pearline Portious, et d'une vieille femme qui lui raconte contre mauvaise fortune bon coeur cette histoire, se reconstituent des vies, banales, heureuses comme tragiques, menées par une intrigue qui oscille entre vérité et invention, racontées par une plume dense, à la rythmique travaillée pour de la prose – cela se ressent en effet déjà grandement avec la traduction –, au langage multiple qui syncrétise traditions jamaïcaines et culture occidentale.

Derrière cette histoire, c'est aussi toute la littérature, et la création littéraire, qui sont questionnées, dans leur capacité, ou non, à raconter la réalité des évènements, sans à aucun moment les modifier, que ce soit dans un but moral, ou plus encore esthétique.

Moi qui avais adoré By the rivers of Babylon, j'ai encore une fois été séduite par ce roman de Kei Miller, le premier publié en France. Je vais essayer de me procurer ses oeuvres poétiques en VO, elles m'interpellent en effet grandement.
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Kei Miller est jamaïcain, et il réussit à nous faire découvrir autre chose de cet île que le reggae et 'une nonchalance proverbiale. "L'authentique Pearline Portious" est un livre plein d'invention, de rires, d'images qui tissent le destin hors du commun d'un mère et de sa fille qui semblent ne choisirent qu'à moitié leur vie, mais l'assument intégralement, et dans tous ses excès. La langue très imagée de l'auteur, et pleine d'expressions locales et d'invention ne perd rien en passant au Français grâce à une traduction impeccable, et on se laisse porter par l'histoire de ces femmes souvent tragique, mais surtout incroyablement émouvante.
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Adamine Bustamante vous dira qu'elle est née en Jamaïque dans une léproserie où sa mère Pearline Portious a vécu.
Celle-ci tricotait des napperons multicolores qui peu à peu ont servi de bandage aux habitants de la léproserie. Elle a mis au monde sa fille et elle est décédée. Mman Lazare, déjà âgée s'occupa de Adamine jusqu'à ses cent cinq ans.
L'histoire nous est contée par Adamine, crieuse de vérité de Jamaïque, et par l'écrivain qui veut raconter sa vie.
Leur récit s'entremêlera et alternera. Adamine raconte son histoire et rouspète après l'écrivain dans une sorte de français créole et c'est un des points forts de ce livre. Elle nous livre des morceaux très drôles avec cet écrivain.
J'ai beaucoup aimé ce récit alterné par ces deux voix nous apportant chacun une partie de l'histoire.
Un beau livre et une belle langue qui invite à voyager dans son univers.
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Pearline Portious est une jeune jamaïcaine qui se fait embaucher dans une léproserie où elle ramène avec elle vie et couleur. Mais elle décède en couches et c'est Mman Lazare, déjà 90 ans au compteur, qui va élever la petite Adamine. C'est elle qui raconte son histoire, elle la Crieuse de Vérité, et l'écrivain bien sûr, qui cherche à remettre les éléments du puzzle de sa vie dans le bon ordre...

J'ai vraiment cru pendant une bonne centaine de pages (la première partie en fait) de Kei Miller ferait un doublé, cumulerait 2 must-read sur 2, une première en 11 ans de lectures pour moi. Car ce poète a une écriture douce, sensible, chatoyante, réjouissante ; car ses histoires sont un mélange de féérie dans un monde brut et brutal. J'ai été embarquée par l'histoire de Pearline Portious dans cette léproserie, les interventions de sa fille Pearline Portious, alias Adamine Bustamante, qui tente de remettre les pendules à l'heure quand l'écrivain part dans de grandes envolées historiques.
Mais j'ai commencé à moins être accaparée quand la première Pearline nous quitte et que le récit se concentre sur la vie pour le moins étrange d'Adamine qui voit les esprits et devient prophétesse. Certes, le récit est toujours aussi bien mené par l'auteur, mais Adamine, par sa force surprenante sans doute et son anticonformisme bourru, est beaucoup moins attachante que sa paisible mère qui vivait sur un arc-en-ciel vraiment apaisant.
L'intrigue que suit l'auteur, dont le grand mystère est révélé petit à petit dans les derniers chapitres, a un goût étrange qui colle moyennement avec l'ambiance installée dans le début du récit, se concentrant au fur et à mesure des pages sur une filiation perdue née d'un viol et de conditions de vie abusives. Adamine est aussi envoyée en Angleterre où elle va être prise pour folle parce qu'on n'y a pas les mêmes croyances qu'en Jamaïque en matière de superstitions et prophéties. C'est dans ce fait que le lecteur français lui-même européen se sent sûrement déconnecté de la magie qu'un tel personnage peut dégager dans les Caraïbes. La fin, attachée à ce point, m'a du coup carrément laissée de marbre et je me suis sentie éloignée du propos, non sans une certaine frustration, d'autant plus que la fin est longue à se mettre en place.
Néanmoins, ça reste un roman à lire, moins fort toutefois que son petit frère By the Rivers of Babylon. Kei Miller est un auteur incroyable avec un énorme talent de conteur et un style vrai et vivant. On ne peut s'empêcher de s'impatienter de voir un troisième roman publié...
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Ce roman a deux voix raconte l'histoire d' Adamine Bustamante, la dernière Crieuse de Vérités de la Jamaïque. La première voix est celle de l'écrivain qui retranscrit, et raconte l'histoire de cette femme qu'il écoute lui conter son histoire. La deuxième est celle d'Adamine qui n'est pas vraiment d'accord avec les mots écrit par ce " Monsieur Gratte-papye". Deux mondes en apparence, comme deux romans mélés mais la poésie opère lorsqu'ils se croisent. Un magnifique premier roman pour l'auteur jamaïcain Kei Miller.
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Ce roman est incroyable, l'histoire comme le style m'ont beaucoup marquée !
La langue utilisée par Kei Miller est tellement vivante et colorée, elle nous dépayse. Un grand bravo d'ailleurs à la traductrice qui a réussi à retranscrire les paroles d'Adamine en une sorte de créole jamaicain. Il faut noter que la lecture n'en est pas pour autant difficile, au contraire elle est fluide et pimentée par cette langue si ensoleillée.
Hormis le langage, j'ai également beaucoup aimé la double narration, et le fait qu'Adamine se joue de Monsieur gratte-papyè derrière son dos, nous rendant complice de son espièglerie.
Parlons maintenant de l'histoire, si atypique. Elle débute dans une léproserie aux couleurs de l'arc-en-ciel dans une Jamaïque inondée de soleil. Avez-vous déjà vu un début aussi original ? Kei Miller par la suite nous décrit certaines coutumes locales à travers le destin de l'authentique Pearline Portious et dans un récit très vivant.
J'ai été très intriguée par le revivalisme, qui semble être un mélange de religion et de pratiques vaudous, ainsi que par les "crieurs de vérité" sur lesquels j'aimerais me renseigner davantage.
Kei Miller souligne un point intéressant : l'Angleterre a catalogué un peu facilement certaines coutumes et pratique locales comme folie, n'essayant pas de comprendre leur religion et leur croyance.
Je ne rends malheureusement pas assez honneur à mon goût à ce roman qui m'a transporté. J'ai hâte de me lancer dans un autre livre de cet auteur !
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Un roman foisonnant de vie aux personnages très attachants.
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