Citations sur Notre corps ne ment jamais (198)
1. L' amour qu'éprouve pour ses parents l' ancien enfant maltraité n'est pas de l'amour. C'est un attachement grevé d'attentes, d'illusions et de dénis, et dont la rançon sera très élevée.
2. Le prix de cet attachement est payé en premier lieu par les enfants de l'ancienne victime de maltraitances: elle les élève dans le mensonge en leur infligeant ce qui est censé lui avoir fait du bien ». La victime elle-même paie fréquemment son déni par des ennuis de santé, gratitude est en contradiction parce que sa avec ce que sait son corps.
3. L'échec de très nombreuses thérapies s'explique par le fait que beaucoup de thérapeutes restent pris au piège de la morale traditionnelle et, ne connaissant rien d'autre, cherchent à y entraîner leurs clients.
L'anorexie passe pour un trouble très complexe, et son issue est parfois mortelle. L'être qui en est atteint se torture à mort. Cependant, pour comprendre ce qui est en jeu dans cette maladie, nous devons mettre au jour ce dont le patient a souffert dans son enfance, la torture morale que lui ont infligée ses parents en lui refusant l'indispensable nourriture émotionnelle.
La mère, de par sa position, détient manifestement un pouvoir illimité de donner mauvaise conscience à sa fille adulte. En la culpabilisant ingenieusement, elle peut sans trop de peine obtenir d' elle la présence et la sollicitude que, dans son enfance à elle, sa propre mère lui a refusées.
Tout enfant essaie, d'une manière ou d'une autre, de no uercontact avec sa mère. Mais s'il n'y a aucun réponse, il perd espoir. C'est peut-être dans ce refus de la mère que réside de façon générale la racine de la désespérance.
Comment peut-on aimer un enfant si on le veut différent de ce qu'il est ?
Les neurosciences ont mis en évidence, voilà déjà quelques années, que le manque, dans les premiers mois et jusqu'à la troisième année de la vie, d'une bonne et sécurisante relation avec la mère laisse des traces décisives dans le cerveau et entraîne des troubles importants.
Nous ne franchirons pas le chemin vers l'état adulte en faisant preuve de tolérance envers les cruautés dont nous avons été victimes, mais dans la reconnaissance de notre vérité et dans une empathie grandissante avec l'enfant maltraité. Il faut, pour le franchir, arriver à mesurer l'ampleur des dégâts laissés par les mauvais traitements dans toute la vie de l'adulte...
La première pierre de la toxicomanie est probablement posée tout au début de la vie, tout comme celle de la boulimie et des autres troubles alimentaires. Le corps notifie qu'il a eu absolument besoin de quelque chose, dans le passé, quand il était une minuscule petite créature. Orce message est mal compris tant que les émotions demeurent hors circuit. La détresse de la personne sera, dans ces conditions, perçue à tort comme actuelle, et par suite toutes les tentatives de l'apaiser dans le présent se verront vouées à l'échec. Nos besoins d'aujourd'hui ne sont pas ceux de notre petite enfance et nous pouvons en satisfaire beaucoup dès lors qu'ils ne sont plus couplés, dans notre inconscient, avec ceux d'autrefois.
Ce désir d'être différent, afin de faciliter la vie à ses vieux parents, et qu'ils vous accordent finalement leur amour, est bien compréhensible mais se trouve trop souvent en contradiction avec le besoin profond, étayé par le corps, d'être fidèle à soi-même. Je pense que l'estime de soi naitra d'elle-même sitôt que ce besoin pourra être satisfait..
Je ne veux pas insinuer, à travers cet exemple,.qu'il ne faut pas accompagner avec amour des parents au seuil de la mort. Chacun doit décider par lui-même de la conduite à adopter. Cependant, lorsque notre corps nous rappelle si clairement notre histoire, les mauvais traitements qui nous ont été infligés, nous n'avons d'autre choix que de prendre son langage au sérieux. Parfois, des tiers seront bien plus capables d'entourer l'agonisant qui ne les a pas fait souffrir. Ils n'auront pas à se forcer à mentir. Ils pourront lui témoigner de la compassion sans devoir prétendre de l'aimer. En revanche, chez un fils ou une fille, les bons sentiments resteront, dans certains cas et malgré tous les efforts, obstinément absents.