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Bertrand Denzler (Traducteur)Jeanne Etoré (Traducteur)
EAN : 9782130438090
136 pages
Presses Universitaires de France (22/12/1992)
4.06/5   109 notes
Résumé :
Il ne s'agit pas d'un livre sur les enfants surdoués, mais d'un ouvrage s'interrogeant sur les adultes doués dans leur vie qui souffrent de se sentir étrangers à eux-mêmes. Depuis la première édition de ce livre en 1979, de nombreux lecteurs ont ainsi reconnu leur propre histoire et ont pu découvrir que la partie précieuse de leur moi était restée cachée et constituait leur "drame".

L'auteur les encourage à chercher les raisons de leur souffrance actu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Dans une mise au point écrite en 1991, Alice Miller explique s'être séparée de la psychanalyse depuis l'écriture de ce livre (publié en 1979 en Allemagne je crois).
Cependant, pour la suite, il ne s'agit pas d'une réédition, l'essentiel du propos restant valable.


Dans la première partie, « le drame de l'enfant doué », Alice Miller explique comment les enfants, doués de sensibilité et d'intelligence (mais pas forcément surdoués), vont se soumettre à leur mère (ou à tout autre personne qui leur « sert » de mère) afin de ne pas perdre son amour.
Pour faire face au sentiment d'abandon, l'enfant développe, parfois, une personnalité fictive (le faux-soi, selon Winnicott), qui correspond aux attentes des parents. le vrai-soi est profondément enfoui, grâce au déni de ce phénomène.
L'analyse permet de faire le deuil de cette enfance idéalisée qui n'a donc pas eu lieu.

« C'est alors que, dans l'analyse, au-delà de tous les exploits, se réveille le petit enfant solitaire et qu'il demande : « Que se serait-il passé si je m'étais montré méchant, laid, coléreux, jaloux, paresseux, sale et puant ? Que serait-il alors advenu de votre amour ? Et pourtant, tout cela je l'étais aussi. Plutôt que celui que j'étais vraiment, n'était-ce pas celui que je feignais d'être que vous aimiez – cet enfant sage, compréhensif et sur qui l'on pouvait compter, cet enfant agréable, plein d'empathie et de compréhension, qui, en fait, n'était pas un enfant ? Qu'est-il advenu de mon enfance ? Me l'a-t-on volée ? Je ne pourrai jamais la rattraper. J'ai été dès le début un petit adulte. A-t-on tout simplement abusé de mes qualités ? »


Une deuxième partie traite de « La dépression et la grandiosité : deux formes parentes du trouble narcissique ».
Il s'agit surtout de personnes qui ont besoin de tout réussir, d'avoir plein de qualités. Ce n'est pas forcément pour écraser les autres, même si cela peut être le ressenti de l'entourage, mais parce que ces personnes s'imaginent que sans ces qualités, elles ne seraient pas aimées.
C'est cela qui est appelé « grandiosité » et qui alterne souvent, par phases, avec des moments de dépression, plus ou moins intenses.

La troisième partie : « du mépris », traite plutôt de la manière dont nous répondons aux attentes ou aux réactions de nos enfants. Ne réagit-on pas parfois de manière blessante, humiliante, méprisante ? Sans même s'en rendre compte, parce qu'on reproduit la façon dont on a fait avec nous, parce que cela se passe comme ça dans la société…


Intéressant, bien qu'un peu trop technique pour moi dans les termes employés. J'espère ne pas avoir déformé le propos du livre ici.
En tout cas, il permet à coup sûr de s'interroger sur l'éducation que l'on donne à nos enfants, sur celle qu'on a reçue aussi.
C'est un peu flippant de se demander ce que l'on a mis de côté de notre enfance, ce que l'on a enfoui éventuellement. Est-ce utile de s'interroger plus sur la question ou pas ?

Par contre, je pense que c'est forcément utile, comme livre, pour mieux comprendre les enfants et les adolescents à travers les rapports qu'ils ont à leurs parents et donc pour envisager une meilleure communication avec eux.



Linda Lemay est une belle chansonnière, c'est drôle et bien vu, à écouter pour rire mais pas que… :

« […]
J'm'appelle Alphonse, c'est mon prénom
C'est mon problème, faut que j'm'adapte
Mais je vous jure qu'une vie c'est long
Affublé d'un tel handicap

Je n'ai pas eu de fils encore
Mais s'il faut que Dieu m'en donne un
Je l'appellerai Alphonse junior
Juste pour me venger sur quelqu'un »

(extrait de « Alphonse » de Linda Lemay : https://www.youtube.com/watch?v=I2MIyBnIgoE)
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"Le drame de l'enfant doué" est un livre pertinent pour qui cherche à comprendre les souffrances psychologiques et les problèmes affectifs qu'il vit. Dans ce livre, court, concis et facile d'accès, Alice Miller nous fait bien prendre conscience des souffrances et des refoulements qui ont jalonné fondamentalement notre enfance. Elle expose intelligemment comment nos parents ont perpétué la ou les souffrances qu'ils ont vécu en nous en accablant. Malheureusement, la dépendance et le besoin l'affection dont tout enfant a besoin, l'empêche de prendre conscience et de se révolter contre ces actions et l'amène à les refouler. Ce refoulement devra être affronté et les émotions d'alors vécues pleinement pour que s'opère un détachement.

Je pense que tout le monde devrait lire, un jour, ce livre ou un autre de ce type afin d'avoir conscience de ce qu'il réprime et d'éviter de le transférer sur les autres qui l'entourent ou, pire, sur ses enfants.
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Pour réussir à être soi-même, il ne faut pas avoir peur de nos émotions et sentiments. L'important n'est pas nécessairement de les vivres ou d'en faire quelque chose, mais simplement de les ressentir et de leur permettre d'exister.
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Alice Miller n'avait pas encore rompu avec la psychanalyse quand elle a écrit ce livre, mais il contient déjà les prémices de ses théories sur la pédagogie noire et ses méfaits.
Pour ma part je l'ai trouvé d'occasion il y a plusieurs années, je ne sais pas s'il est re-édité maintenant.
Mais, comme tous les livres d'Alice Miller, c'est à lire pour mieux se comprendre quand on se sent, comme cela a été mon cas, "alien" en ce bas monde.
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( 9/12/2012 )

C'est un livre qui s'adresse à toutes personnes qui s'intéressent au développement personnel ou qui est est dans questionnement personnel visant à comprendre l'histoire qui lui est propre. Si je pouvais m'avancer, je dirai que ce livre s'adresse à tout adulte! En effet, nous avons tous été les enfants de quelqu'un et nous seront pour une grande majorité d'entre nous appeler à devenir parents nous - mêmes. Or depuis que nous sommes au monde, nous sommes réceptif à ce qui nous entoure. Mais lorsque nous étions bébé, nous n'avions pas toujours la bonne interprétation de ce que nous vivions.... Nous n'avions pas la maturité nécessaire pour situer l'expérience dans sa bonne compréhension.... Ce qui ne nous a pas empêché de nous structurer face à se ressenti... Dans certains cas, on ne s'en est pas trop mal sorti... Dans d'autres, cela a été le début d'un kyste à la base d'un mal - être voir pire qui nous empêche de nous épanouir pleinement... Mais plutôt que de trouver la cause au niveau de notre société, de ceux qui nous entourent, il faut parfois oser aller à l'intérieur de nous, à la rencontre de notre propre histoire et cette fois - ci avec la maturité d'adulte prendre le recul nécessaire face à ce trop plein qu'on a vécu trop jeune et enfin le mettre à sa juste place... Cela s'accompagne généralement d'un deuil à faire d'un certain passé ou d'une attente jamais réalisable... Un prix que beaucoup d'entre nous ont peur de faire mais il s'avère pourtant le premier pas vers la reprise de l'épanouissement!!
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
A un certain stade de sa thérapie, Linda, 42 ans, s'éprit d'un homme plus âgé qu'elle, intelligent et sensible, mais qui, l'érotisme mis à part, se fermait automatiquement à tout ce qu'il ne pouvait saisir intellectuellement. C'est précisément à cet homme qu'elle écrivait de longues lettres, essayant de lui expliquer le chemin qu'elle avait parcouru dans la thérapie. Elle réussit à ignorer tous les signes montrant sa répugnance et redoubla d'efforts, jusqu'au moment où elle dut s'avouer qu'elle avait de nouveau trouvé un substitut de son père, et, de ce fait, était incapable de renoncer à l'espoir d'être enfin comprise. Elle en fut submergée de terribles sentiments de honte, qui la rongèrent pendant assez longtemps.

Elle dit un jour : "je me trouve aussi ridicule que si j'avais parlé à un mur et attendu qu'il me réponde. Comme un stupide enfant".

Je lui demandais : "Est-ce que vous, vous ririez à la vue d'un enfant qui doit confier sa peine à un mur parce qu'il n'a personne d'autre ?"

Les sanglots désespérés qu'entraîna ma question ouvrirent à ma patiente l'accès à une partie de son véritable passé, qui avait été marqué par une infinie solitude.
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Pour se défendre du sentiment d'abandon vécu dans la petite enfance, l'adulte dispose d'un grand nombre de mécanismes. A côté du simple déni, nous trouvons le plus souvent le combat perpétuel, épuisant, pour assouvir les besoins refoulés, et depuis lors pervertis, à l'aide de symboles: drogues, groupes, cultes de toutes sortes, perversions. Les intellectualisations sont également fréquente, car elles offrent une protection très fiable, qui peut cependant avoir des effets funestes si le corps - comme c'est le cas dans les maladies graves - prend les commandes.
Tous ces mécanismes de défense s'accompagnent du refoulement de la situation initiale et des sentiments s'y rapportant.
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Mise au point de 1991 : Dix ans se écoulés depuis la parution de mes trois premiers livres : le drame de l'enfant doué, c'est pour ton bien, l'enfant sous terreur. Néanmoins, les faits et les connexions que j'y ai exposés, en me fondant sur de longues années de pratique, sont restés tout aussi valables et, malheureusement, actuels. Mais ce qui a radicalement changé, c'est mon attitude envers la psychanalyse, dont je me suis séparée depuis.
Je me suis vue contrainte à cette démarche lorsque j'ai pris conscience que la théorie et la pratique psychanalytiques dissimulent ou travestissent les causes et les conséquences des mauvais traitements infligés aux enfants, notamment en qualifiant les faits de fantasmes. En outre, je le sais par expérience, de tels traitements peuvent être dangereux, car ils cimentent le désarroi issu des tourments de l'enfance au lieu d'y mettre fin.
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Vera a raison.Nous,les adultes,nous n'avons pas besoin d'un amour inconditionnel . Pas même de la part de notre thérapeute . C'est là un besoin infantile , impossible à assouvir par la suite . Qui n'a pas pleuré cette perte dans son enfance se nourrit d'illusions . Notre thérapeute doit faire preuve d'honnêteté , de respect , de confiance , d'empathie et de compréhension à notre égard , nous avons besoin de sa capacité à tirer au clair ses propres sentiments et à ne pas nous en faire porter le poids .Et tout cela , nous pouvons l'obtenir . Mais si quelqu'un nous promet de nous aimer " inconditionnellement ", peut-être devrions-nous nous méfier .Vera a enfin trouvé ce qu'elle avait vainement cherché si longtemps , elle le doit à sa ferme résolution de trouver la vérité et de ne plus se laisser tromper .Les signaux de son corps l'ont aidée dans cette voie .
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Tant que l'on méprise l'autre et que l'on survalorise la performance, on échappe au chagrin de n'avoir été aimé que pour ses performances. La grandiosité préserve l'illusion d'avoir été aimé. Mais, en évitant ce chagrin, on reste, au fond de soi, l'être méprisé.
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Videos de Alice Miller (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alice Miller
Le chanteur Oxmo Puccino signe un étonnant autoportrait. "D'après Marcel", chez Lattès. La psychologue Alice Miller est celle qui a fait découvrir l'auteur de "À la recherche du temps perdu" au rappeur. En effet, cette dernière avait fait le lien entre les problèmes de santé de grands artistes reconnus et les rapports avec leur mère. 
"Proust, c'est toute ma vie. Je l'ai lu huit fois", a déclaré la comédienne Françoise Fabian qui accompagne le rappeur Oxmo Puccino sur les planches. En effet, ils proposent des lectures en duo des textes de Marcel Proust, le tout mis en scène par Jérémie Lippmann. "Marcel" sera joué à partir du 26 janvier 2023 au théâtre du 13ème Art à Paris. 
Oxmo Puccino et Françoise Fabian lisent "Les cris de Paris", un extrait de "À la recherche du temps perdu" de Marcel Proust.
Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
+ Lire la suite
>Maladies du système nerveux. Troubles psychiques>Névroses et troubles apparentés>Troubles de la personnalité (43)
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