La lecture de Sin City est de celle que je veux faire depuis longtemps mais que je retarde parce que les volumes coutent cher. Mais ma découverte de l'univers par le biais du film sorti en 2005 m'avait franchement donné envie de le lire.
Et le moins qu'on puisse dire, c'est que les deux se ressemblent tellement que je soupçonne la BD d'avoir servie de story-board : au plan près, au mot près nous sommes face à la même oeuvre. Pour ceux qui connaissent l'une, l'autre fait clairement doublon.
Maintenant, qu'en est-il de la BD en tant que telle ? Eh bien, comme souvent chez
Frank Miller, on sent l'héroïsation et la glorification d'une figure centrale masculine dans un monde
hard-boiled. On pourrait dire beaucoup de choses sur ce qui est proposé par
Frank Miller, notamment sur la question de la justice personnelle ou sa vision de la corruption du monde (critique d'autant plus intéressante quand on met en lumière ses autres oeuvres). Mais en tant que tel, ce volume est un pur divertissement noir, avec des gros flingues, des mecs qui rappellent la bête du conte, cherchant partout sa belle. Je le vois personnellement comme un gros délire basique mais jouissif dont je ne cherche pas l'intérêt au-delà de cette appréciation première.
Ce qui frappe surtout, et à marqué durablement à l'époque, c'est le trait de Frank miller : entre les hachures, le procédé de noir et blanc mêlé de quelques rares touches de couleur, et surtout ces cases déchirées, éclatées, violentées en tout sens pour rendre la violence du monde. Une très belle mise en scène qui marque, et surtout qui se permet plein de choses. Très agréable à lire !
Je remercie les éditions Huginn & Muninn pour l'envoi dans le cadre d'une opération Masse critique !