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3,76

sur 184 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Bauer, Emmerich et le narrateur sont des soldats de l'armée allemande, actuellement en Pologne. L'armée et la guerre ont rapproché ces quarantenaires, bien que leur "vie d'avant" et leur caractère soient différents. Ils partent tous les trois en reconnaissance dans le froid sur les inhospitalières terres polonaises. Leur but officiel est de chasser et ramener au campement des juifs en fuite, mais officieusement, ils cherchent surtout à échapper à la journée de corvée de "fusillade" des prisonniers.
Il fait horriblement froid. Presque par hasard, ils découvrent un fuyard qui se cachait sous la neige. C'est une aubaine, qui leur permettra sans doute d'échapper de nouveau aux corvées dont ils ne veulent pas. Pas pressés de rentrer au camp, ils s'arrêtent avec leur prisonnier dans une maison abandonnée pour s'y restaurer et se réchauffer. Faire un feu dans le vieux poêle est une gageure. C'est alors qu'un Polonais s'invite au repas improvisé.


Avec son repas en hiver, H. Mingarelli nous propose de découvrir et de se mettre à la place de soldats allemands lors de la seconde guerre mondiale. Roman d'atmosphère, les premières pages sont lentes, avec des répétitions, comme cautérisées par la neige qui virevolte dans le paysage ouaté. A l'image de la semoule italienne qui n'en finit pas de cuire, j'ai trouvé que le livre prenait de la consistance au fil des pages.
Le parti pris de l'auteur est d'évoquer pour nous le quotidien des soldats allemands. Non, ils n'étaient pas tous nazis. Les trois personnages principaux, Bauer, Emmerich et le narrateur, essaient surtout de survivre à la guerre. Leurs conditions de vie ne sont pas des plus simples : en état de guerre, eux aussi connaissent le rationnement, la discipline militaire est aussi exigeante que partout ailleurs, l'environnement inhospitalier. Militaires, ils obéissent aux ordres, même quand ceux-ci consistent à fusiller les prisonniers qu'ils connaissent parfois. Ils obéissent, mais ça ne veut pas dire qu'ils approuvent ou apprécient ce qu'on leur demande.
Le talent d'H. Mingarelli est de se servir d'un étranger au duo "allemand-juif", d'un Polonais, vulgaire et raciste, pour servir de révélateur à la conscience de ces hommes. Parce que le comportement du Polonais leur déplait au plus haut point, parce que ce dernier maltraite un prisonnier résigné qui se comporte dignement, le regard des trois compères sur "leur Juif" va évoluer. Alors vont s'affronter l'humanité et la prise (crise ?) de conscience de l'un face au devoir à accomplir et au bien-être des autres.

Un livre à découvrir, assez original, bien écrit, humain. Certes. Mais dont le contenu, survenant juste après la lecture de livres évoquant cette guerre, comme par exemple "Si c'est un homme" de P. Levi, me laisse un gout de cendres dans la gorge.
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Il fait un froid polaire.
Ils sont trois à chasser "le juif" dans la campagne polonaise enneigée, balade improbable qui leur permet de ne pas faire d'exécutions sommaires en peloton sur les sites d'exterminations.
Ils sont trois allemands. L'essentiel est de se protéger du froid, trouver à manger, et faire passer cette journée moins pire que les autres...

Ils le trouvent, dans son trou.

Et tout ce beau monde s'entasse dans une datcha pourrie, pour un cours de cuisine improvisé, aromatisé d'alcool de patates d'un polonais haineusement antisémitisme qui s'incruste. Une dinette fraternelle s'improvise.
Et ensuite? Que faire de ce juif? Et comment accepter la mort à imposer, le devoir à accomplir après le partage du pain?

Un livre insolite, rugueux et glaçant qui interroge sur la part d'humanité de tout combattant.
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L'histoire se passe pendant la Grande guerre. En Pologne, 3 allemands défient le froid à travers des villages polonais après avoir réussi à éviter le « travail » qui n'est autre que une énième fusillade de juifs dans leur compagnie. En contrepartie, ils doivent revenir avec un juif.

On entre vite dans l'histoire même si le livre est très court. le décor est planté, neige partout, des paysages blancs à pertes de vue. L'ambiance est glacial, on l'a tout au long du livre et tout ça amène à rapprocher des personnes autour d'une table : 3 allemands, un polonais et un juif.

Pour moi, ce livre est particulier, perturbant. On est du côté des militaires allemands pendant la seconde guerre mondiale. On connaît leurs angoisses, leurs doutes, … Et c'est en ça que c'est bien amené, une situation improbable se dessine et une certaine tension s'installe.
Lien : https://letempsdelalecture.w..
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On a déjà tant écrit sur la dernière guerre mondiale que je pensais ne rien découvrir d'intéressant dans ce livre.
Cela commence par la traque permanente des juifs par les soldats allemands.
Trois soldats allemands, écoeurés par les tueries incessantes, se sont portés volontaires pour aller à la "chasse" malgré un froid glacial. Ils découvrent, caché à l'orée d'un bois, un juif qu'ils doivent ramener dans leur camp afin de justifier leur sortie
Il fait si froid qu'ils cherchent refuge dans une maison abandonnée afin de pouvoir manger un repas chaud. Ils arrivent à faire du feu et à cuire une soupe. L'arrivée d'un polonais perturbe leur plan mais , en échange d'alcool, ils acceptent de
partager leur repas. L'un deux, prenant conscience de la présence du prisonnier et dans le but de contrarier le polonais très raciste le convie à partager la soupe. Cette situation va leur poser un problème de conscience.
Le style de l'auteur rend cette lecture aisée malgré le sujet traité.
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Trois soldats allemands, Ememrich, Bauer et le narrateur, partent à la « chasse » aux Juifs dans la campagne polonaise. Caché à l'abri du gel et du grand froid, l'un d'entre-eux découvre par hasard un jeune Juif caché. Il le ramène dans une maison abandonnée où va s'engager un huis-clos très particulier. Les trois soldats torturés par la faim vont préparer un repas improvisé et le partageront avec un Polonais antisémite et le prisonnier juif.
Au fur et à mesure de la préparation du repas, l'atmosphère se réchauffe dans la maison et semble parfois réchauffer certaines relations. Vont-ils ramener le Juif au camp où son destin sera scellé ou le laisseront-ils libre ? Les trois soldats partageront leurs opinions. Emmerich qui pense à l'après, qui se projette, pense à son fils…….

Je suis assez mitigée sur la lecture de ce petit roman que j'ai trouvé un peu trop superficiel.
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Un beau roman qui nous fait ressentir aussi bien le froid que la faim en même temps que les trois soldats.
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Avis mitigé : j'ai aimé la première partie du livre, là où en fait il se passe peu de choses. J'y ai retrouvé l'écriture si limpide de l'auteur d' « une rivière verte et silencieuse » il a su m'émouvoir en me parlant de ces soldats, hommes simples, bourreaux malgré eux, qui sillonnent une campagne gelée à la recherche de juifs à capturer : leur amitié surtout, leur lassitude. Par contre, la seconde partie m'a déçue. Alors qu'on entre dans le vif du sujet : après la capture d'un juif que vont faire ces soldats ? L'auteur se disperse alors dans de longues descriptions : leur installation dans une ferme abandonnée, l'intrusion d'un polonais, l'allumage laborieux du poêle, la préparation interminable de leur frugal repas… j'attendais sans doute plus. Sujet peut être trop ambitieux pour cet auteur plutôt intimiste que j'aime bien.
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Trois soldats allemands, dont le narrateur, en garnison en Pologne, ne supportent plus de participer à une énième fusillade de Juifs. Ils préfèrent fuir le camp pour une journée en choisissant de partir à la chasse à l'homme, un "moindre mal", un peu moins insupportable pour eux. Ils partent le ventre vide, dans le froid et la neige. Ils doivent en ramener au moins un vivant.
Alors qu'ils sont surtout préoccupés par les pensées et souvenirs vagabonds qui les assaillent à l'occasion de cette journée de "répit", ils en trouvent "un", presque par hasard, terré dans un trou. Sur le chemin du retour, ils s'arrêtent dans un maison abandonnée, bien décidés à se faire une petite soupe réconfortante avant de rentrer au camp.
À l'intérieur de la maison, presque rien, à part une cuisinière, une table, des chaises, un banc et une étagère en bois, qu'il faudra brûler tour à tour afin d'alimenter le feu nourricier.
Un Polonais sournois et antisémite va s'inviter à leur table et un drôle de repas va finalement se tenir dans cette pièce sombre, "le repas le plus étrange que nous fîmes en Pologne" (p. 123).

Le questionnement est simple : peut-on inviter le prisonnier à la table, et nouer avec lui un semblant de lien qui ressemble à la vie, puis le livrer ensuite à la mort, comme si de rien n'était, au risque de perdre à jamais son humanité et d'être hanté par cet acte pendant des années (ils le sont déjà bien assez) ?
Le dilemme est d'autant plus dur pour l'un des trois soldats, Emmerich, qui est père et qui se torture continuellement l'esprit pour son fils. Il a peur que ce dernier se mette à fumer, une crainte qui semble tellement dérisoire au regard de la situation "historique". Mais une crainte qui cache une peur bien plus profonde : celle de ne jamais revoir les siens, celle de devoir payer un jour pour tout ça et de ne jamais rentrer chez soi.

J'ai bien aimé, oui, parce que j'affectionne tout particulièrement les huis clos, et que ce repas et toute la préparation qui le précède en est un, et parce que le sujet de la Seconde guerre mondiale et de la Shoah m'intéressent. Cependant, il m'a manqué le truc pour me transporter.
Trop court (137 pages) ? Trop minimaliste ? Les phrases sont simples, réduites souvent au simple "sujet, verbe, complément". Peut-être un peu trop universel aussi. Certains diront que c'est justement ce qui fait la force de l'histoire et qui fait que ce livre touchera un grand nombre de lecteurs, notamment les plus jeunes.
Un livre que je ne serai pas étonnée de voir un jour adapté au théâtre, tout comme le très en vogue Inconnu à cette adresse auquel ce livre m'a fait penser.

Hubert Mingarelli, l'auteur, n'en est pas à son premier roman. Il a notamment reçu le Prix Medicis en 2003 pour Quatre soldats, un livre dont le sujet me semble étonnamment proche de celui-ci.
Lien : http://linecesurinternet.blo..
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En pleine seconde guerre mondiale, las des exécutions aléatoires, trois soldats allemands décident de gagner la forêt avec l'accord de leur supérieur. Après avoir dénichés un juif, ils se retrouvent tous à l'intérieur d'une cabane abandonnée et isolée de tout.
Commence alors la préparation de la soupe tant attendu par chacun qui parviendra à les réchauffer, la rencontre avec un polonais bourru et les discussions divergente concernant le sort du juif.
Un texte sublime qui va à l'essentiel et qui nous montre à quel point la guerre peut influencer les décisions à prendre envers l'ennemi.
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J'adhère complètement à l'écriture de l'auteur, ça c'est indéniable et ça vaut bien trois étoiles. En revanche je n'ai pas vraiment accroché à l'histoire alors que je suis vraiment fan de ce genre de récit où la fraternité, l'amitié prennent le pas sur l'enfer du quotidien. Quatre Soldats du même auteur m'avait bien plus touchée.
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