Nous sommes en Pologne pendant la seconde guerre mondiale. Les troufions sont réunis dans la cour, le lieutenant Graaf, un peu sadique, leur annonce une prochaine livraison. Trois soldats allemands n'ont pas envie de s'attaquer à cette livraison. Je comprends qu'il s'agit de juifs qu'ils vont devoir exécuter, et, tout allemand qu'ils sont, ils répugnent à ces exécutions.
Passant outre leur lieutenant, ils vont demander à aller à la chasse à) l'allemand dans la campagne polonaise, autour du camp.
C'est l'hiver, beaucoup de neige et le froid, mais nos trois soldats sont heureux d'échapper à l'exécution.
L'oeil aguerri d'Emmerich découvre la cachette d'un homme dans une sorte de tanière, simplement parce qu'à l'endroit de la cheminée d'aération, il y avait moins de givre. Ils ont « leur juif » et, vu que la nuit tombe, ils dénichent une maison polonaise abandonnée et décide d'y passer la nuit avec leur prisonnier. Ils partagent avec le juif leurs provisions
Débute alors un huis clos augmenté d'un polonais et son chien venu chercher refuge et chaleur. La vue du prisonnier déclenche une harangue haineuse chez le polonais alors que les trois allemands le traitent avec humanité, ils partagent la même table. Ce repas pris en commun amène réflexion et doute sur ce qui va advenir, change le regard des trois soldats allemands, avec la haine du polonais comme catalyseur
Avec
Un repas en hiver,
Hubert Mingarelli rappelle que tous les soldats allemands ne sont pas des nazis. Ils sont enrôlés et doivent servir leur pays. Partager un repas, une gamelle, n'est pas une chose anodine et peut peut-être rappeler un autre dernier repas pris en commun (la cène).
J'ai aimé ce regard allemand-juif où l'humanité dépasse l'idéologie. Ce repas amène la réflexion et la prise de conscience, le débat, mais…
Un livre humaniste, court, concis, sobre, sans un mot de trop qui nous met en face, non pas de salauds de boches, mais d'hommes confrontés à une guerre qu'ils subissent. le salaud antisémite, polonais, leur permet d'ouvrir la voie au doute. L'auteur, sans démonstration grandiloquente, avec une économie de mots, de paroles montre la complexité des sentiments qui secoue les soldats allemands et les traces laissées par cette rencontre.
Je découvre
Hubert Mingarelli avec un livre qui laisse des traces. Très belle lecture.
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