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3,76

sur 184 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai trouvé ce roman surprenant et émouvant, un huit clos sous tension mélangé de cruauté et de sensibilité au coeur d'une guerre glaciale par sa dureté et le froid qui prédomine tout au long de l'histoire.
Un face à face pesant entre trois allemands affamés, un polonais nerveux et un juif apeuré, un froid piquant, une cuisson de repas interminable, l'ambiance y est austère, et les émotions à fleur de peau.
L'écriture est légère, les phrases sont courtes mais saisissantes, l'auteur Humbert Mingarelli arrive à nous transporter et nous mêler à l'histoire, nous donnant l'illusion d'assister à ce face à face. Il réussit également à nous prêter un regard de compassion pour ces allemands épuisés par cette guerre, ennemis que nous découvrons avec leurs angoisses, leurs doutes et les meurtrissures, dotés d'un humanisme inattendu.
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Hubert Mingarelli, déjà auteur d'une dizaine de romans, réussit l'exploit de nous transporter en pleine occupation allemande de la Pologne, sans utiliser le mot guerre. Par touches successives, il nous emmène avec Emmerich, Bauer et un autre soldat servant de narrateur. le froid et la neige sont omniprésents.

Afin de ne pas participer aux fusillades – nous comprendrons plus tard qu'il s'agit de la shoah par balles, étape trop longtemps ignorée de l'extermination des Juifs par les Nazis dans l'Europe de l'est – ils demandent au commandant de partir à la recherche… de qui, de quoi ? Peu à peu, nous comprenons que ce qu'ils recherchent, ce sont les Juifs ayant échappé aux rafles.
Leurs pensées, leurs états d'âme, leurs discussions, leurs projets sont détaillés tout au long de leur progression. Ayant débusqué un fuyard, ils occupent une maison abandonnée, tentent de se réchauffer et de préparer de quoi manger. C'est alors que surgit un Polonais décidé à se joindre à eux mais sa haine envers leur prisonnier fait réfléchir ces soldats déjà écoeurés par les massacres systématiques. Malgré cela, avec le peu qu'ils ont, quel repas ! « C'était bon, chaud et nourrissant… Tout fondait dans la bouche, les oignons, le saucisson, la semoule. »
Hélas, les meilleurs moments ont une fin, même après avoir réuni autour d'une table trois soldats allemands, un jeune Juif et un Polonais antisémite…

Ce court roman se déguste assez vite et c'est un plaisir dont il ne faut pas se priver.
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Je n'avais pas osé me lancer dans un avis sur ma lecture précédente de l'auteur, Quatre soldats, mais cette fois, je n'ai pas envie de vous faire passer à côté d'un texte fort comme celui-ci. le sujet et le cadre sont assez similaires au roman Quatre soldats : un contexte de guerre, des soldats qui sont là parce qu'il le faut, mais qui sont ailleurs (ou qui souhaiteraient l'être) dans leur tête, et enfin une parenthèse particulière durant une journée. Pourtant, si la pause ensoleillée des Quatre soldats leur apportait un repos de l'âme, il n'en sera pas de même pour ce repas d'hiver, lourd de non-dits et de conséquences. Nous avons ici un roman en filigrane, tout en pudeur, porté par une écriture avec une empreinte stylistique forte, mais qui marque pourtant à peine la neige grâce à sa délicatesse, et permet alors d'entrevoir la beauté et la cruauté entremêlées de la glace et du froid. J'y ai trouvé une bulle de chaleur, en vase clos dans un paysage de neige, sur des événements qui font pourtant froid dans le dos. Et puis même si nos soldats sont dans un paysage désolé, il reste pourtant un infime espoir, toujours présent, une hésitation, une possibilité, un peut-être, qui rend ces hommes terriblement humains.
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Le narrateur est un soldat allemand au coeur de la 2ème guerre mondiale, quelque part en Pologne. Sa mission est traquer les juifs, travail qu'avec ses deux compagnons il préfère à la fusillade organisée à l'arrivée de chaque convoi.
Ce jour-là, les trois hommes débusquent dans une forêt un très jeune homme, dont le bonnet brodé d'un flocon de neige, rappelle l'enfance, et qui n'oppose aucune résistance. Sur le chemin du retour au camp, ils s'arrêtent dans une maison abandonnée pour se réchauffer et manger. Ils y rencontrent un polonais, sans doute plus antisémite qu'eux mêmes.
S'engage alors autour d'une table et d'un maigre repas un huit-clos au rythme lent. Ce "repas en hiver" deviendra, contre toute attente, une petite flamme d'humanité au milieu de la guerre.
Une belle écriture, d'une simplicité bouleversante
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Seconde guerre mondiale : 3 allemands lassés de tuer des juifs demandent à leur commandant une permission exceptionnelle pour rater une énième journée de fusillade. Nous sommes en plein hiver, un hiver rude qui glace les coeurs et les corps. Nos 3 bonhommes s'en vont donc dans la forêt pour chasser et ramener d'éventuels juifs. Cette journée sera une parenthèse enchantée lorsqu'ils trouvent une maison abandonnée et qu'ils s'y abritent tous avec un juif qu'ils ont réussit à attraper. Ce repas en hiver, c'est cette succulente soupe et les détails de la préparation : le saucisson fondant, le saindoux gras et cette semoule qui va combler leurs appétits et les réchauffer. Un repas qu'ils vont déguster ensemble et qui les fera réfléchir sur le sort de ce juif... Encore une fois Hubert Mingarelli ravit le lecteur avec une écriture toujours sensible et intelligente de simplicité. Un bijou
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Court roman tout en subtilité, et tout en discrétion ; presque confidentiel qui réunit trois militaires plus « enclin » à aller chasser le juif qu'à procéder aux exécutions.
Trois militaires, et un chasseur polonais qui vont se retrouver face à leur propre questionnement pour parvenir à faire sortir leur humanité lors d'un repas improvisé au milieu de nulle part avant de revenir aux cruelles réalités de la guerre.
Ce huis-clos dure pratiquement la moitié du roman, peut par moment paraître oppressant. Mais il révèle la complexité des hommes, leurs failles, les obligent à s'accepter, et faire une trêve.
Il n'y a aucun manichéisme de a part d'Hubert Mingarelli. Son écriture traduit parfaitement le réchauffement. D'une ambiance gelée comme la campagne polonaise, à la chaleur d'un plat mitonné avec les moyens du bord, en passant la montée en température d'une cheminée, Mingarelli a travaillé son texte pour nous laisser l'envie d'y revenir.

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Trois officiers allemands dans la campagne polonaise au coeur de l'hiver rude ont pour mission de traquer et ramener au camp tout juif errant. Et tandis que le froid resserre sa prise sur les trois hommes engoncés dans leurs pelures de vêtements, une maison abandonnée se présente, au coeur du vide, et avec elle, la promesse d'une halte salutaire, au chaud. Nos hommes rusés ont su dénicher un jeune homme juif qui se cachait là. Et ils décident d'allumer un feu pour se faire une soupe puisque l'un des officiers a eu la bonne idée de dérober quelques aliments avant de partir. Ils commencent à démolir le mobilier, morceau par morceau. Et tandis que le feu prend, la chaleur monte et avec elle des odeurs prometteuses de soupe. Un polonais arrive sur ces entrefaites et tient, dans un langage abscons, des propos antisémites. La chaleur soude les hommes, l'inhumain reste, pour un temps suspendu, dans cet âtre originel. Face à l'autre haineux, dont ils ne parviennent à comprendre le moindre mot, les officiers allemands le rejettent brutalement, voyant en lui un animal porcin et simiesque : le polonais, c'est l'Autre monstrueux qu'ils portent en eux (qu'on leur fait porter ?) et qu'ils refusent de voir. Dans ce huis clos bâti sur les extrêmes, où la chaleur côtoie le froid, l'humain l'inhumain, les possibles s'ouvrent jusqu'à la dernière page et un dénouement (in)attendu… « Un repas en hiver » est un tour de force réalisé par Hubert Mingarelli, un huis clos qui tire sa puissance de sa concision.
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Nous sommes en Pologne pendant la seconde guerre mondiale. Les troufions sont réunis dans la cour, le lieutenant Graaf, un peu sadique, leur annonce une prochaine livraison. Trois soldats allemands n'ont pas envie de s'attaquer à cette livraison. Je comprends qu'il s'agit de juifs qu'ils vont devoir exécuter, et, tout allemand qu'ils sont, ils répugnent à ces exécutions.

Passant outre leur lieutenant, ils vont demander à aller à la chasse à) l'allemand dans la campagne polonaise, autour du camp.

C'est l'hiver, beaucoup de neige et le froid, mais nos trois soldats sont heureux d'échapper à l'exécution.

L'oeil aguerri d'Emmerich découvre la cachette d'un homme dans une sorte de tanière, simplement parce qu'à l'endroit de la cheminée d'aération, il y avait moins de givre. Ils ont « leur juif » et, vu que la nuit tombe, ils dénichent une maison polonaise abandonnée et décide d'y passer la nuit avec leur prisonnier. Ils partagent avec le juif leurs provisions

Débute alors un huis clos augmenté d'un polonais et son chien venu chercher refuge et chaleur. La vue du prisonnier déclenche une harangue haineuse chez le polonais alors que les trois allemands le traitent avec humanité, ils partagent la même table. Ce repas pris en commun amène réflexion et doute sur ce qui va advenir, change le regard des trois soldats allemands, avec la haine du polonais comme catalyseur

Avec Un repas en hiver, Hubert Mingarelli rappelle que tous les soldats allemands ne sont pas des nazis. Ils sont enrôlés et doivent servir leur pays. Partager un repas, une gamelle, n'est pas une chose anodine et peut peut-être rappeler un autre dernier repas pris en commun (la cène).

J'ai aimé ce regard allemand-juif où l'humanité dépasse l'idéologie. Ce repas amène la réflexion et la prise de conscience, le débat, mais…

Un livre humaniste, court, concis, sobre, sans un mot de trop qui nous met en face, non pas de salauds de boches, mais d'hommes confrontés à une guerre qu'ils subissent. le salaud antisémite, polonais, leur permet d'ouvrir la voie au doute. L'auteur, sans démonstration grandiloquente, avec une économie de mots, de paroles montre la complexité des sentiments qui secoue les soldats allemands et les traces laissées par cette rencontre.

Je découvre Hubert Mingarelli avec un livre qui laisse des traces. Très belle lecture.
Lien : https://zazymut.over-blog.co..
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Trois hommes demandent à quitter le camp de concentration où ils travaillent et où ils sont chargés d'exécuter les juifs, pour chercher d'autres juifs qui se cachent alentour. Il fait froid. Après avoir trouvé un fuyard, ils se réfugient dans une cabane pour se faire chauffer une soupe avec le peu de nourriture qu'il leur reste. Mais après avoir partagé un repas tous ensemble, pourront-ils ramener le juif au camp vers son destin tragique, un cruel dilemme pour ses hommes fatigués de la guerre. Comme toujours chez Mingarelli, une histoire d'hommes entre eux, confrontés à leurs contradictions à leurs hésitations, tout simplement à leur condition d'homme ordinaire et non pas les héros des romans habituels. Un très beau texte.
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Une grande bouffée d'humanité sans mièvrerie aucune, une forme de tension qui vous prend dès le début du livre et ne vous lâche pas, le tout dans une économie de phrases et de mots inutiles : un vrai coup de coeur !
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