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EAN : 9782020490665
124 pages
Seuil (03/03/2001)
3.74/5   68 notes
Résumé :
Une rivière verte et silencieuse. Les chiens noirs sont-ils aux malheurs des gosses ? Dieu pose-t-il son regard au bon endroit ? En attendant il faut manger et payer l'électricité, et ça c'est le problème du père. Il faut aussi s'imaginer qu'on possède un bras de rivière, un pont ainsi que tous les poissons qui nagent dans l'ombre du pont. Et ça c'est pour son fils. Mais surtout, les rivières sont-elles vertes et silencieuses comme dans nos souvenirs ?

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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Une rivière verte et silencieuse est un roman très court de Hubert Mingarelli que j'ai découvert presque par hasard. Je dis "presque"car je ne crois pas tout à fait au hasard en matière de rencontre avec les livres. Ici je me souviens d'une très vieille dame dans une librairie. Nous ne nous connaissions pas et nous étions devant le même étalage de livres de poche. Je venais de saisir ce roman, je l'avais dans les mains, le retournais intrigué par la couverture, la concision du texte... Elle me dit alors, avec des yeux emplis de bonheur et de malices, que c'était un livre merveilleux. L'auteur aussi... Je lui avouai que je ne le connaissais pas. Elle m'entraîna alors vers un autre livre du même auteur, à peine plus épais, La dernière neige, qu'elle avait également aimé. Me voyant hésiter dans mon choix, elle me conseilla de prendre les deux, me dit que je ne regretterais pas... J'ignore encore par quel miracle elle savait déjà par avance que j'aimerais ces deux livres, alors que nous ne nous connaissions pas...
J'ai longtemps attendu avant de le lire. Quelquefois ce sont les livres épais qui font peur, ici c'était presque l'inverse...
Ainsi, d'une vieille dame lectrice rencontrée dans une librairie, je suis passé à l'enfance, celle de Primo, le narrateur.
C'est une histoire tout en pudeur entre un père et son fils, on y entre sans faire de bruit, comme des pas dans la neige silencieuse.
La mère n'est pas présente, c'est au lecteur d'imaginer où elle est, ce qu'elle est devenue... Dans le dénuement des phrases, il y a autant de place aux mots qu'aux silences. Et les silences ne sont rien d'autres que des courbes où le vide appelle l'imaginaire pour venir s'y lover.
C'est comme le lieu, on ne sait rien du lieu. C'est comme le temps, on ne sait rien du moment où cela se passe. Était-ce il y a très longtemps ? Avant une guerre, après une guerre ? Aujourd'hui sans la guerre ici... Mais peut-être n'est-ce pas ici... Peut-être est-ce au contraire ici et ils ont connu auparavant une guerre pour nous lointaine... Qu'importe. On peut tout imaginer dans ce récit intemporel. C'est là aussi l'une des forces de ce récit émouvant qui m'a pris aux tripes.
C'est une relation forte et bouleversante entre un père et un fils, dans une maison sans électricité, sans le confort. On imagine la précarité, comme si le dépouillement d'un lieu écrit avec peu de mots avait autant de force qu'une peinture sociale décrite avec moultes détails.
Le père est au chômage. Plus loin il y a l'usine où il travaillait naguère.
Mais il faut survivre, rêver, imaginer... Le père et le fils pensent déjà aux lendemains qui chantent. Comment survivre, sortir de cette précarité, dessiner l'horizon...?
Une complicité se construit peu à peu.
Il y a ce rêve fou de cultiver des rosiers, puis de les vendre. Tiens, on pourrait les vendre aux ouvriers de l'usine ?!...
En attendant, les pas de l'enfant sont des chemins qui l'amènent derrière la maison. C'est là que le rêve de Primo se dessine, sous les hautes herbes sauvages qui ressemblent à un tunnel. Il aime à s'y engouffrer et nous aussi avec lui...
Là-bas plus loin en écartant les herbes folles, j'aperçois à mon tour cette rivière verte et silencieuse... J'entends alors venir un rire joyeux comme la cascade d'un ruisseau en plein soleil. Je ne saurais dire si c'est le rire d'un enfant, celui d'un homme qui entrevoit l'espoir ou bien celui d'une vieille dame malicieuse se promenant dans les allées d'une librairie...
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Ce livre est un petit bijou d'émotion. Au-delà de la naïveté de l'histoire, il y a cette relation père-fils bouleversante. le père qui se trouve au chômage tente de subvenir à ses besoins en essayant de cultiver des rosiers qu'il espère pouvoir vendre aux ouvriers de son ancienne usine. Pendant ce temps-là, Primo marche dans les herbes hautes de derrière la maison, se « construit » un tunnel, observe et rêve. Il imagine ce qu'il va pouvoir s'acheter avec la vente de ces plants de rosiers, à commencer par une rivière verte et silencieuse où il pourrait observer les poissons, avec les souvenirs éphémères de son père les pêchant à mains nues...

Beau, Simple et Émouvant ! Un fils et un père, seuls dans cette maison sans électricité et rien d'autre. de l'espoir, de la tristesse mais jamais de larme...

Il y a certains livres qui tombent par hasard dans vos mains, un prêt, une occasion, un achat anodin. Sans arrière-pensée de ce que l'histoire pourra donner, sans connaître rien de l'auteur, sans même avoir réfléchi à l'histoire qui se réfléchit à vos yeux... Pour ma part, une boutique d'occasion, le livre à 1 € (à ce prix-là, je ne prend guère de risques).

Il y a certains livres qui font 1500 pages et qui vous plongent dans un univers particulier et que vous vous plairez à cheminer dans les étroits sentiers de cette littérature pendant plusieurs mois. D'autres, par contre, d'une centaine de pages ne vous prendront que deux petites heures... Peu importe, vous serez aussi transporté dans l'esprit de l'auteur. Une rivière verte et silencieuse fait partie de cette catégorie : une lecture de 2 heures à peine, mais un souvenir qui restera gravé en vous à tout jamais.

Qu'est-ce qui fait qu'un livre vous embarque dans un autre monde ?
Et vous remue les tripes ?
Pourquoi est-ce que je lis ?
Certainement pour découvrir ce genre de romans qui bascule votre quotidien dans un autre espace temps - espace lieu, qui pénètre à l'intérieur de votre corps et âme et vous fait prendre conscience de ce que vous êtes ou pouvez être... pour avoir de l'espoir et de l'amour... tout simplement pour lire, sans but recherché et tomber sur cette perle rare sans avoir compris comment elle s'est retrouvé un jour dans vos mains... et réapprendre à rêver...
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J'avoue que je reste sceptique devant cette histoire,si l'on peut parler d'histoire. Une relation père-fils réduite à sa plus simple expression. Des dialogues extrêmement pauvres. On entendrait presque les mouches volées. En bref, je me suis ennuyé. Peut être y avait-il un sens caché à tout cela...seul l'auteur pourrait répondre. Personnellement je le cherche encore.
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Acheté lors du grand désherbage de la médiathèque de Villeurbanne il y a quelques années, UNE RIVIÈRE
VERTE ET SILENCIEUSE était tout d'abord destiné à ma grand-mère, l'ayant principalement choisi pour ses gros
caractères et son registre.
Il me semble (pas de ouh! si je me trompe, merci) qu'il s'agisse de ce que l'on appelle un romain du terroir ou
roman régional, loin de mes habitudes de lectures.

Après lecture par mon aïeul je m'apprêtais à en faire don à une maison de retraite, un hôpital ou à le libérer
dans la nature quand je me suis enfin accorder à lui accorder un peu de mon temps. Il est tellement triste
qu'un livre soit vendu par une bibliothèque municipale. C'est toujours mieux que de rester dans la réserve, oui,
mais le désintéressement des lecteurs pour un livre me peine toujours un peu.

Ni une ni deux, me voilà embarquée avec Primo, fils d'ouvrier a priori orphelin de mère, l'enfant grandit dans
une grande précarité.

Primo s'évade en rêvant à cette rivière verte et silencieuse qui a accompagné ses premières années.
Quotidiennement il arpente les champs dans un chemin qu'il a lui même tracé au fil des jours, imaginant ce
qu'il pourrait s'offrir une fois que les boutures des rosiers de son paternels auraient prises.

Je vous laisse le soin d'imaginer le drame qui se joue le jour où Primo apprend que seules poussent des
mauvaises herbes dans les petits godets. Il chercher alors à repousser la fatale annonce qu'il devra faire à son
père qui dilapide pourtant déjà l'argent de la vente des rosiers qu'il n'a pas tandis que l'électricité est toujours
coupée dans le foyer faute de paiement.

« Les gens prétendaient que mon père était un raté. Ils omettaient de dire qu'il avait attrapé des truites bleues à la
main.
Je fermai les yeux.
Une rivière verte et des truites bleues. »

Étonnant, simple et émouvant, UNE RIVIÈRE VERTE ET SILENCIEUSE mérite d'être lu ne serait ce que pour la
quiétude qu'il y règne.
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Une rivière verte et silencieuse est une lecture m'ayant profondément touchée. C'est un roman d'une sensibilité sans pareille, une douce histoire qui prend au coeur.
On y retrouve, bien sûr, toute la simplicité et la force des romans de Mingarelli. Pourtant, le point de vue du narrateur, Primo, l'enfant, rend cette bouleversante histoire si douce…
C'est une histoire d'espoirs, l'histoire d'un père et d'un fils se raccrochant à de mauvaises herbes comme échappatoire à leur situation. C'est une histoire dont on connaît l'issue et qui, pourtant, ne manque pas de nous accrocher et de nous bouleverser.

Un réel condensé d'émotions qu'il ne faut, sous aucun prétexte, manquer de lire.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Cette nuit, je rêvai à une rivière parce que, dans la dernière ville où nous avions habité, il en coulait une qui semblait verte à cause des algues qui poussaient sur le fond. Elle était silencieuse. Des poissons argentés nageaient sur place, face au courant. Ils ondulaient comme les algues.
Je ne me souvenais pas beaucoup de cette ville, mais je me souvenais très bien de la rivière.
Je regrettais beaucoup cette ville à cause de la rivière qui y coulait.
Le lendemain, tandis que nous nous lavions, je m’apprêtais à demander à mon père si la rivière était bien verte et silencieuse comme dans mon souvenir. Mais à cet instant deux hommes apparurent à la porte...
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Les gens prétendaient que mon père était un raté. Ils omettaient de dire qu’il avait attrapé des truites bleues à la main.
Je fermai les yeux.
Une rivière verte et des truites bleues.
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Pas de bruit dans la nuit, sauf les fils de soie et mes pas sur l'herbe morte. Le ciel étoilé était silencieux. Et soudain une étoile filante. Non, ce n'est pas vrai. J'ai dit ça parce que j'aurais aimé en voir une, ce soir-là.
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Je fermai les yeux et je dis :
- Il y a autre chose encore.
- Je t'écoute toujours.
- J'aimerais me souvenir qu'on y a pêché tous les deux. Je sais bien qu'on ne l'a jamais fait, mais c'est quelque chose dont j'aimerais me souvenir.
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- Je sais pas, me dit-il, regardant ailleurs.
- Moi non plus je sais pas, dis-je avec douleur.
Il écrasa sa cigarette sous sa chaussure. Et soudain il se leva et me prit dans ses bras. Il me dit deux fois que j'étais son gamin. Puis ne dit plus rien. Il sentait le tabac et la bière.
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Vidéo de Hubert Mingarelli
[Rentrée littéraire 2022]
Dans une grande ville d'un pays en guerre, un spécialiste de l'interrogatoire accomplit chaque jour son implacable office. La nuit, le colonel ne dort pas. Une armée de fantômes, ses victimes, a pris possession de ses songes. Dehors, il pleut sans cesse. La Ville et les hommes se confondent dans un paysage brouillé, un peu comme un rêve – ou un cauchemar. Des ombres se tutoient, trois hommes en perdition se répondent. le colonel, tortionnaire torturé. L'ordonnance, en silence et en retrait. Et, dans un grand palais vide, un général qui devient fou.
"Le colonel ne dort pas" est un livre d'une grande force. Un roman étrange et beau sur la guerre et ce qu'elle fait aux hommes. On pense au "Désert des Tartares" de Dino Buzzati dans cette guerre qui est là mais ne vient pas, ou ne vient plus – à l'ennemi invisible et la vacuité des ordres. Mais aussi aux "Quatre soldats" de Hubert Mingarelli.
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