Nous sommes dans un roman policier pur, avec tous les codes que cela comporte. Servaz est là, mais franchement si l'histoire se déroulait avec un autre personnage, ce serait exactement la même chose. Il évolue peu dans cet opus et j'ai trouvé ça un peu dommage.
Un nouveau personnage vient compléter notre équipe de choc et prendre part à cette enquête pour démasquer d'horribles chasseurs. Car oui il s'agit bien de chasseurs, qui traquent et chassent des êtres humains comme si c'étaient de vulgaires gibiers. Mais pourquoi, et comment sélectionnent-ils leurs cibles ?
Outre les codes classiques du roman policier, l'auteur a choisi de surfer sur la vague « état des lieux de la société ». Cela déplaira à certains, plaira à d'autres. Moi ça ne m'a pas dérangée, et j'ai même trouvé relativement habile la façon de faire. Il n'épargne personne, tout le monde y passe, et chacun y trouvera son compte, quelles que soient ses opinions. Force est de constater que la situation est chaotique à bien des égards en ce moment, que ce soit du point de vue économique, sanitaire ou social …
L'action se déroule sur une semaine. Il y a 7 parties : une par jour.
Nous sommes la dernière semaine d'octobre 2020, celle dont tout le monde se souvient puisque c'est l'élection américaine et l'annonce du 2eme confinement. L'auteur a donc choisi une semaine riche en événements afin que le lecteur se remémore ce qu'il faisait à ce moment-là, et s'immerge facilement dans le récit. Tout est très réaliste, et agrémenté de faits divers bien réels. Il y a même notre ami Covid et ses gestes barrières.
Bernard Minier ne s'est pas contenté de mettre un masque à Servaz, il l'intègre parfaitement à l'histoire et j'ai trouvé ça astucieux.
Alors pour conclure, j'ai beaucoup aimé, mais je n'ai pas adoré. Pas assez « Servaz » et un peu trop classique, mais c'est tout de même un très bon moment de lecture.
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