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sur 2067 notes
Un Minier, ça se mange en général sans faim. Si on peut prendre du plaisir aussi bien en dégustant un bon plat traditionnel qu'un menu gastronomique, je dirai qu'avec ce nouvel opus, on est plus du côté "boeuf-carottes" (pour coller au scénario). le thème de la chasse humaine ayant déjà été utilisé dans la littérature, l'image choquante de début d'histoire, signature de l'auteur, manque à mes yeux d'originalité.

Une nouvelle fois, Bernard Minier mise beaucoup trop sur le côté sociologique de son roman au dépend sans doute du côté "thriller". Bien sûr que j'ai aimé partir malgré tout en intervention avec Servaz mais j'avoue ne pas avoir eu "les poils dressés sur les bras" comme au temps de ses premiers écrits. L'auteur met en scène des personnages masqués dans une période où la crise sanitaire oblige tout un chacun à revêtir le masque. Il évoque une fois de plus l'équilibre précaire de notre société, symbolisé par le malaise de la Police, dont les actions sont mises à mal par des décisions de justice, par les instances gouvernementales mais aussi critiquées par la population : sujet d'actualité un tantinet opportuniste qui suscite un questionnement délicat...

Une intrigue moins dense, une fin qui n'envoie pas vraiment du lourd, je trouve dommage que de plus en plus d'auteurs cèdent aux sirènes des éditeurs et sacrifient souvent la qualité au profit de la quantité. Pour moi, cette lecture se solde par un 12/20.
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Une nouvelle aventure de Martin Servaz est toujours un évènement pour moi. Je ne les ai pas toutes lues mais jusqu'à présent je n'ai jamais été déçu.

Ce nouvel épisode démarre sur les chapeaux de roue avec une course poursuite haletante. La suite de l'aventure s'enchaine en courts chapitres, sur un rythme soutenu. Contrairement à l'habitude, il n'y a pas de mystère quant aux coupables. Ils nous sont très vite dévoilés. le suspense est plutôt basé sur la traque de ces criminels.

Depuis quelques années, les auteurs de polars français tendent à ancrer leurs histoires dans la société actuelle. Je trouve cela honorable. Seulement dans cette quête altruiste, il ne faut pas qu'il en oublie leur rôle principal. Voulant traiter de plusieurs sujets sensibles (peut-être trop !), Bernard Minier les inscrit dans son récit sporadiquement. Ainsi, au détour d'une investigation, pendant quelques pages, il nous parle de justice, de banlieue, de police, d'éducation, de religion ou de politique. Il ne creuse pas ces thèmes et les approche de manière superficielle et surtout démagogique. Je me suis plusieurs fois agacé devant les discours moralisateurs et caricaturaux des personnages. Si l'on ajoute un scénario déjà vu et sans surprise, vous comprendrez que ma lecture n'a pas été une grande réussite.

Après les deux dernières enquêtes de Servaz « Soeurs » et « La vallée » que j'avais adorées, j'ai trouvé cette histoire un cran bien au-dessous. Je reconnais être un peu sévère dans mon jugement. Etant un grand fan, je suis plus exigeant et donc d'autant plus chagriné. C'est surement un thriller efficace mais pour les raisons exposées, j'ai fait un véritable blocage. « La chasse » restera donc un petit accroc dans ma relation à Bernard Minier. Je lui fais d'ailleurs confiance pour me rassurer rapidement. Et vous, n'hésitez pas à vous faire votre avis !
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Dans le monde du polar français, certaines sorties sont attendues plus que d'autre. le dernier Thilliez, la suite des péripéties d'Hanah Baxter, le dernier polar lapon d'Olivier Truc et bien sûr les enquêtes de Servaz.
Je me suis donc précipité, comme beaucoup, sur « La chasse » de Bernard Minier, dernier opus en date mettant en scène son héros récurrent, commandant à la PJ Toulousaine, Martin Servaz.
L'action de ce roman se déroule sur une semaine. Il y a donc 7 parties : une par jour.
Nous sommes la dernière semaine d'octobre 2020, le contexte politique est chargé : élection présidentielle américaine et annonce du deuxième confinement. L'auteur a choisi une semaine riche en événements, pour que nous puissions nous immerger encore plus dans un récit où tout est très réaliste, et agrémenté de faits divers bien réels. Dans une ambiance Covid pleines de gestes barrières (très bien intégrés à l'intrigue ceci dit), Servaz va devoir débusquer des chasseurs d'un gibier bien particulier : des êtres humains. Ce groupe se veut être constitués de vengeurs masqués traquant la délinquance toulousaine ayant échappé aux rouages d'une justice trop lache.
Le livre est bien écrit et les mécanismes d'une enquête policière sont très bien détaillés et comme toujours parfaitement crédibles, les personnages sont attachants – facile, on les connaît depuis tellement longtemps !
Cette suite des enquêtes de Servaz s'inscrit dans une actualité forte et violente. Une fictive et une bien réelle. L'auteur a toujours évoqué des problématiques sociétales dans ses romans, et ses thrillers lui servent de prétexte pour mettre l'accent sur des sujets plus profonds. C'est d'ailleurs pour cela, je pense, que nous apprécions tant ses romans. Cet aspect donne ainsi de l'épaisseur à l'intrigue et un sens aux actes des criminels.
Bien sûr, on pensera à « La dernière chasse » de Grangé, mais au-delà de cette idée de chasse à l'homme, les ressemblances s'arrêtent là. le style de l'un ne pouvant concurrencer celui de l'autre.
« La chasse » est un excellent polar profondément ancré dans notre époque.
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Une chasse à l'homme ou plutôt une chasse au "gibier humain" dans les épaisses forêts ariégeoises.

Un adolescent est percuté en pleine nuit par une voiture sur une petite route du département. Il est nu, coiffé d'une tête de cerf et apparemment, comme une bête traquée, il fuyait un danger terrifiant. Qui était-il ? Quelles sont les circonstances du drame ? Ce n'est pas un banal accident de la route mais que se cache-t-il derrière cette mise en scène macabre ?

Le commandant de police Martin Servaz et son équipe vont mener l'enquête, une enquête dangereuse, de grande envergure, où ils vont aller de surprises en rebondissements. Climat de violence, délinquance, trafic de drogue, règlements de compte dans la cité toulousaine et une impression d'insécurité latente. Certains auraient envie de se faire justice eux-mêmes...

Bernard Minier signe un roman qui colle à l'actualité, un thriller noir où il exploite les dérives de notre société qui se désagrège et de notre époque décadente où personne croit plus en rien. de plus, l'action se déroule en 2020, une année anxiogène rythmée par la pandémie de Covid-19, les confinements et les mesures restrictives qui exacerbent encore les tensions.

Ce roman m'a été offert par le Père Noël que je remercie au passage... C'est ma première rencontre avec l'auteur et avec le commandant Servaz. Certains lecteurs familiers de cette saga policière ont émis quelques critiques négatives. Quant à moi, je ne peux bien entendu faire aucune comparaison. J'en ai aimé la lecture et je me suis laissée happer par cette intrigue addictive, bien ficelée et bien écrite. le style est simple, fluide, dynamique avec des chapitres courts et des moments d'action laissés en suspens pour mieux accrocher le lecteur. Je reprocherais néanmoins certaines digressions, longueurs et répétitions en particulier dans les considérations sociétales. L'auteur ne cache pas son trouble et son pessimisme à propos de la violence toujours croissante et extrapole une situation qui fait froid dans le dos.

#Challenge illimité des Départements français en lectures (09 - Ariège)




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Le problème avec les séries et les personnages auxquels on s'est attachés, c'est qu'on peut être déçus. J'attendais donc avec impatience, comme beaucoup d'autres lecteurs-lectrices ici, ce nouvel opus du commandant Servaz. Et donc je suis déçu.
Pourquoi me diras-tu ? le point de départ est intéressant mais convenu car traité déjà de nombreuses fois dans la littérature policière… Un groupuscule qui traque puis élimine les délinquants qu'il juge nuisibles et surtout mal jugés par la justice. le mot est lâché… Qui plus est il n'y pas de mystère à mettre à jour puisqu'on comprend très vite de quoi il s'agit. L'intérêt faiblit donc rapidement, c'est dommage pour un polar !
Autre point assez convenu, l'apparition d'un nouveau membre de l'équipe, personnage ambigu dont le père policier s'est suicidé…. Cliché.
Ce qui m'a le plus énervé tout au long de ma lecture, ce sont les remarques répétées liées à la société française, son état, sa déliquescence présumée… Tout cela mis bien sûr dans la bouche des personnages (l'auteur croit bon de le rappeler dans la post-face, c'est dire !)
Tout cela manque cruellement de finesse je trouve (n'est pas Norek qui veut ?!), je n'ai pas retrouvé le charme des aventures de Servaz. le côté personnel est présent mais moins même si une nouvelle finale relance l'intérêt…

Au final, un tome chaque année, c'est peut-être trop…. Je suis prêt à attendre un peu plus pour avoir mieux !
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Un homme surgit d'une forêt et se fait renverser par une voiture. le fait vraiment curieux, c'est qu'il portait une tête de cerf sur la tête, et la mention « justice » gravée sur le torse. Et le jeune homme était « favorablement connu de la police », en liberté après un vice de procédure.
Le commandant Servaz est chargé de l'affaire, qui se dirige vers une théorie improbable au premier regard: serait-il possible que quelqu'un veuille faire justice?
Encore une fois, Bernard Minier nous livre un polar super efficace, qu'on ne lâche pas, et qui nous offre un bon moment de suspens! Les personnages, que l'on suit depuis le début et qu'on voit évoluer, sont attachants, et les « méchants » sont parfaitement bien dépeints, crédibles et l'histoire bien construite, solide. J'ai pratiquement lu le livre d'un trait, tellement je voulais connaître la suite, et la fin (quoique je me doutais quand même de quelque chose…).
On a exactement ce que l'on est venu chercher!
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Ce roman noir m'a glacé le sang à plusieurs reprises, je suis restée quelques fois les mains crispées sur le livre tétanisée par la peur c'est un excellent thriller.
Bernard Minier ne se contente pas d'écrire un bon roman policier il y ajoute une touche d'analyse sociétale dans un contexte de deuxième confinement en 2020 lors de la crise du COVID.
On y retrouve le commandant Martin Servaz et son équipe qui enquêtent sur un accident de la circulation assez atypique. Un jeune garçon des banlieues s'est fait percuter par une voiture en pleine nuit, il est sorti de la forêt telle une bête sauvage en courant avec un masque de cerf vissé sur la tête et le mot justice gravé sur la poitrine. L'enquête s'annonce délicate.
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J'ai découvert l'univers de Bernard Minier tout récemment avec son ouvrage intitulé Soeurs. Cette première m'avait donné le goût d'explorer son oeuvre. Je le fais avec cet ouvrage. Il confirme l'ancrage régional de la zone de compétence de son héros. Il y ajoute en prime cette fois l'ancrage dans l'actualité. Ouvrage très contemporain si l'on en juge par l'allusion récurrente à ce masque bleu sur le nez qui nous a étouffé pendant de longs mois mais que l'on garde encore à portée de main. Allusion au récent deuxième confinement dans cet ouvrage avec le lot de problèmes qui ont assailli tant de professionnels dont les tenanciers de bistrots et de restaurants qui ont très souvent leur rôle dans les polars.

Voilà un ouvrage qui ratisse large dans les maux de notre société moderne dont, non le moindre, celui de l'insécurité. le sujet nourrit le débat politique à chaque élection, opposant les tenants de la ligne répressive à ceux de l'éducative. le seul point commun les accordant étant le manque de moyens pour mener à bien leurs actions.

La chasse est donc dans cet ouvrage une chasse au délinquant. Une chasse à mort, orchestrée avec une mise en scène destinée à frapper les esprits. Une chasse à laquelle se livre un groupuscule de justiciers autoproclamés déplorant le laxisme de la justice de ce pays, au constat du nombre de délinquants laissés en liberté pour toutes les raisons que l'on peut imaginer, parmi lesquelles surement la surpopulation carcérale.

Martin Servaz, le policier toulousain de Minier, a pris du grade, de la maturité et acquis une notoriété qui en font de lui à la fois un sujet d'admiration et une cible. La hiérarchie ne pardonne rien à ceux qui ont placé haut la barre des résultats. Elle leur demande toujours plus. le pouvoir politique quant à lui ne fait pas de sentiments. Il veut des résultats qui servent ses ambitions. Pas de vagues surtout. C'est dans ce contexte que le déjà célèbre commandant de Minier exécute son rôle d'équilibriste entre vie professionnelle et vie privée. Vie privée difficile à préserver quand on passe ses nuits traquer les truands. Vie privée qui peut être point de faiblesse quand les truands se sentent pris dans les serres du limier toulousain. On sait où trouver ta famille, Commandant !

Roman qui extrapole dans les problèmes de société. Peut-être un peu trop d'ailleurs, parcourant la planète des grands maux de l'humanité. En justification des menées transgressives de cette faction rigoriste qui monopolise toute l'énergie du commandant et de son groupe d'enquête. Commandant se reprochant parfois l'égoïsme de sa personne face à la détresse des populations dans le besoin. Mais Martin Servaz reste inflexible au service de la mission. Les tentatives de corruption n'ont pas de prise sur sa conscience professionnelle, même lorsqu'il déplore être chaussé de semelles de plomb par la paperasserie qu'impose son métier et l'énergie qu'il doit dépenser pour voir finalement un avocat balayer d'un effet de manche des journées et des nuits de traque d'un criminel notoire, pour vice de procédure.

L'épilogue de cet ouvrage est un peu trop convenu pour ce flic qui peine à stabiliser sa vie sentimentale. La chasse n'en reste pas moins un roman immersif pour son lecteur. Il partage les nuits blanches et les casse-têtes de son flic sur la brèche 24/24. le rythme est soutenu à l'initiative du commandant qui ne s'en laisse pas compter, stimulé par une hiérarchie pressante comme il se doit. Les rebondissements sont cependant assez prévisibles. On apprécie dans cette écriture le réalisme d'un quotidien surchargé, le langage coloré du jargon argotique du milieu, le style qui fait courir les yeux. Cela reste du très bon polar qui nous rappelle à lui quand on a réussi à le poser. Il nous reprend alors très vite dans son intrigue bien ficelée.
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Voilà une enquête avec ce qu'il faut de suspense, d'articulations judicieuses avec l'actualité et de précision dans les rouages de la machine judiciaire française. L'inspecteur Servaz est un bon limier, et en même temps c'est un type ordinaire, avec des problèmes liés pour la plupart à l'absorption des impacts reçus dans l'exercice de son métier. Mon intérêt pour un tel thriller réside comme toujours dans la personnalité du méchant. Et là Minier est très fort parce qu'on se pose longtemps la question : qui est, qui sont les méchants ?
Ces jeunes des banlieues en perte totale de repères ? Surtout qu'il y en a des radicalisés...
Les flics qui sont en face ? Il y a des ripoux, non ?
Les militaires que l'on appelle à la rescousse ? Parfois on se demande à qui ils obéissent, tous ces gars en treillis…
Les puissants au service de la France ? Elle a bon dos, la France!
Beaucoup de gens portent des masques dans cette histoire, au propre comme au figuré, des coupables et des justiciers. Jusqu'au moment où c'est l'Innocent qui portent le masque de victime. Et là, il n'y a plus ni jeunes paumés, ni flics, ni militaires, ni puissants, il n'y a que des tueurs aveugles. Des vrais méchants...
Servaz devra faire la lumière pour que justice soit rendue. Il représente malgré lui, ce qui fait que le monde tourne rond dans notre système judiciaire. Système qui s'il n'est pas parfait, est le moins pire.

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J'ai hésité à mettre la note maximale. En effet, je suis fan de Bernard Minier depuis le début, ce qui est facile, eu égard à la qualité de ses romans. J'hésitais à mettre un 4,5, car je trouve ses deux derniers livres un peu moins novateurs que les premiers. Mais n'est-ce pas le propre d'un auteur qui déroule son oeuvre ?

Ce qui a fait pencher ma décision, en essayant de ne pas spoiler, c'est l'article récent d'un quarteron de généraux, sur le retour, comme disait l'autre.

Car en fait, une des prouesses de cet ouvrage, c'est d'avoir essayé, et réussi, de coller à l'actualité COVID, dans un temps record, et d'avoir même réussi à anticiper.

En deux mots, une chasse, une enquête, et Martin, plutôt au top de sa forme, quoiqu'un peu tourmenté (c'est Martin, quoi....), qui s'y colle. Des forêts fictives ariégeoises aux réalités toulousaines, toujours un plaisir.
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