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Citations sur Une putain d'histoire (205)

« Putain, Henry ! T’es trempé ! Où est Naomi ?
— Je ne la trouve pas », j’ai dit.
Kayla et Johnny ont levé les yeux de leurs smartphones.
« Quoi ? Mais vous étiez ensemble, on vous a vus descendre…
— On s’est dit que vous aviez peut-être envie de faire ça dans la voiture », a suggéré Johnny en souriant.
Je n’ai pas relevé.
« Henry, qu’est-ce qui se passe ? a demandé Charlie devant ma mine déconfite.
— Je ne sais pas où elle est passée… Je l’ai cherchée partout… je ne la trouve pas…
— Mais vous étiez ensemble.
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J’aspirais au repos,
au sommeil,
à la mort…
Mes pensées étaient un chaos sans nom.
Mon cerveau un incendie.
J’ai hurlé : « Je n’ai plus rien ! Plus personne ! J’ai tout perdu ! Elles sont toutes mortes, vous entendez ? »
Et je crois bien qu’à ce moment-là tout le monde s’est retourné.
Puis je me suis évanoui.
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On l'a appris plus tard, Jared était dépressif. Quand j'ai demandé, en ce temps-là, à maman Liv ce que cela signifiait, elle m'a répondu : "C'est une maladie de l'esprit, Henry, une maladie de l'âme - elle t'enlève le goût des choses, le goût de vivre...". Je me rappelle avoir demandé si c'était contagieux. Il avait déjà fait une tentative : son père l'avait aperçu à temps, paraît-il, immobile au bout de leur ponton, dans le clair de lune, comme hypnotisé par l'immensité de l'océan qui scintillait devant lui, puis il avait plongé, les bras serrés le long du corps. Son père avait couru et plongé à son tour. Il l'avait sauvé in extremis, cette foi-là. Une terreur absolue devait l'envelopper - la certitude que le combat était perdu d'avance. Imaginez : avoir un fils, un petit garçon, le chérir et ne pas savoir comment le protéger des ombres qui rôdent autour de lui...
La deuxième tentative a été la bonne.
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Chaque foyer a ses règles tacites. Chaque famille est un pays et un gouvernement à lui tout seul, où règnent des lois qui n'ont pas cours dans la maison d'à côté, des dizaines de petites conventions et d'habitudes qui, à l'abri des regards, assurent son unité.
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Il y avait chaque année plus d'Américains qui mouraient en glissant dans leur salle de bains que victimes du terrorisme mais les fabricants de tapis de bain antidérapants n'avaient pas touché du gouvernement les milliards de dollars qu'il avait généreusement octroyés à des boîtes [de surveillance] comme Watchcorp après le 11 septembre. (p. 117-118)
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Au commencement est la peur.
La peur de se noyer.
La peur des autres --ceux qui me détestent, ceux qui veulent ma peau.
Là peur de la vérité, aussi.
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Et soudain, une ombre a fondu sur nous.
Une masse puissante a heurté la carrosserie, qui a tremblé sous le choc, des griffes ont raclé la vitre et on a tous sauté en l'air. Un american staffordshire terrier - avec son poitrail massif, son poil beige pâle si ras qu'on aurait dit la peau à vif, sa tête de boxeur carrée et aplatie, ses petites oreilles repliées comme des serviettes sur une table de gala et surtout ses yeux ronds, noirs, sans éclat, bien séparés, posés sur les méplats symétriques, qui lui donnaient un regard terne et effrayant de chien de l'Enfer tandis qu'il hurlait et s'égosillait à s'en mettre la gorge en sang.
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C’était Naomi qui avait tenu à descendre ici. À croire qu’elle ne voulait pas qu’on nous voie ensemble…
« Henry, je veux qu’on fasse un break. Une pause… pendant un moment… Le temps d’y voir plus clair. Il est arrivé quelque chose. J’ai besoin de réfléchir… J’ai besoin de… comprendre…
— Quoi ? Qu’est-ce que tu racontes ? Comprendre quoi ? »
Je ne comprenais rien, en ce qui me concernait. Le vent a soulevé la petite mèche brune qui émergeait de sa capuche. Elle a levé les yeux, les a posés sur moi.
« Henry, j’ai découvert la vérité. »
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Il aspira de nouveau la soupe avec un bruit de succion et une femme d'un certain âge assise sur la banquette devant lui se retourna pour le foudroyer du regard.
Blayne la fixa et sa langue voleta dans sa bouche tandis qu'il émettait un son qui ressemblait, selon lui, à un broute-minou.
La femme se détourna .....
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« Tu veux me faire croire que c’est une coïncidence : toi et tes potes qui déboulez chez nous et, quelques jours après, une descente des keufs ? Tu me prends pour un crétin, c’est ça ? »
Avant que j’aie pu dire quoi que ce soit, sa main puissante s’est refermée sur mon épaule gauche et ses doigts ont cherché un point névralgique entre la clavicule et l’omoplate, à la tête de l’humérus. Quand il l’a eu trouvé, il a enfoncé les doigts comme un sculpteur dans l’argile et la douleur a littéralement explosé ; j’ai crié en me ratatinant sur moi-même pour essayer d’échapper à cet étau, à ce feu inhumain.
« C’est pas nous ! Je le jure ! Ahhhhhhhh ! Arrêtez ça, je vous en suppliiiie ! »
Mais ses doigts continuaient de fouailler ma chair, s’enfonçant toujours plus, exerçant une pression de plus en plus insupportable sur les nerfs et sur les muscles. Putain, je n’avais jamais connu une douleur pareille ! Ses petits yeux en amande brûlaient d’un éclat dément, une lueur psychotique et fiévreuse, tandis qu’il guettait ma réaction. « Tu mens !
— Nonnnnn ! » Je ne pouvais même pas secouer la tête, tant la souffrance était atroce, sa pression me paralysant tout le haut du thorax. Mes yeux sont sortis de leurs orbites, ils se sont emplis de larmes. Je n’avais même plus peur du vide. Plus rien n’existait que ce feu. Je ne voulais qu’une seule chose : qu’il cesse.
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