Je ne vais pas reprendre le titre mais il s'agit vraiment d'une sacrée histoire. Suspense, difficulté à trouver les explications (il faut vraiment attendre la fin pour comprendre), des confrontations d'objectifs divers entre les protagonistes. Ici, tous ceux que l'on croise semblent avoir un côté noir à un moment ou à un autre. Comme d'habitude, B.Minier sait nous entraîner où il veut même si on sait que ce qui est écrit n'est pas forcément la vérité. Un bon roman même si je me demande s'il faut en faire autant pour entretenir le suspense et s'il n'est pas possible de le faire en accumulant un peu moins les invraisemblances.
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Une ambiance tant paysagère que psychologique dans laquelle on s'immisce ou plutôt on se glisse facilement....Progressivement on se doute que l'histoire est plus complexe. Revirements que l'on attend, coupables qui deviennent victimes....Un adolescent qui raconte, se raconte....les revirements de son histoire, presque de ses histoires....un adolescent "normal" dans sa complexité, apparente et dissimulée.
Les "candidats" coupables, tout le monde a quelque chose à se reprocher, même les victimes...le monde apparait soudain comme le paysage ni blanc ni noir, tristement grisé...Comme l'adolescent qui ouvre les yeux sur le monde des adultes, l'histoire s'ouvre sur la complexité des regroupements humains dans l'apparence idyllique et bien "propre sur soi" des communauté nord américaine.
Le coupable se voit appliquer une "punition". Cette fameuse apothéose que l'on attend...fait réfléchir....la privation de liberté sans murs apparents, mais ou chaque gestes, envies est contrôlés, canalisés...aucun avenir que celui décidé par un autre....mais une vie sans souci matériels, voir luxueuse...Est ce une "punition" suffisante? Il y a beaucoup de personnes qui le vivent au quotidien ....enfants, épouses phagocytés par une toute puissance parentale ou maritale.
Et bientôt nous tous, bienvenue au "grand frère bienveillant" ...c'est peut être lui d'ailleurs le vrai "héros" de l'histoire, enquêteur, juge..et bourreau.
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J’ai découvert Bernard Minier avec Glacé. J’ai lu ensuite, dès leurs sorties, Le cercle et N’éteins pas la lumière. Un peu déçue de ne pas retrouver le commandant Servaz dans ce 4ème roman, je n’ai pas été de suite attirée par cette nouvelle histoire et ce malgré les bons avis le concernant, peut-être parce qu’il s’agissait d’adolescents… Une amie, qui comme moi, apprécie cet auteur me l’a prêté.
Je reconnais que je n’ai pas accroché dès les 1ères pages. Puis je me suis laissée convaincre par une histoire complexe, avec du suspense, des rebondissements, un personnage principal qu’on a du mal à cerner, et qui en plus de l’enquête policière nous fait découvrir une société accro à internet où la vie privée n’existe pas, où les nouvelles technologies d’espionnage et la surveillance informatique sont omniprésentes. Le décor, un chapelet d’îles hostile faisant office de huis clos et accessible qu’en ferry, noyé sous la pluie et le brouillard, au froid et au vent, la mer remontée, la pénombre, les descriptions réalistes… accentuent l’ambiance sombre, presque oppressante. L’intrigue est prenante et nous tient en haleine jusqu’à une fin vraiment inattendue, déconcertante, scotchante même !
J’ai aimé ce roman, que je vous conseille, malgré quelques bémols : une 1ère de couverture plutôt "angélique", presque pour ados et non représentative de la noirceur de cette histoire, et puis des jeunes de 16 ans qui à un moment donné osent affronter les gros truands du coin, ça me paraît peu crédible. Pour moi, les dernières pages sont inutiles, j’aurai terminé le roman après que l’assassin, carrément machiavélique, ait été démasqué…
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Waouh ! Minier met KO le lecteur. Envoyez la musique à fond.
Pourtant ça démarrait mal.
D'abord le titre « Une putain d'histoire ». Pendant longtemps on se demande d'où peut bien venir ce titre, digne des « Dans les bois » ou « Disparu à jamais » d'Harlan Coben. Et pourtant, après coup, force est de reconnaître que c'est bien un putain de titre.
Puis les premières pages, les cent premières en gros. Des ados de seize ans ont des histoires d'ado, font du kayak et du skate dans leur petite île de l’État de Washington, où il fait froid voire glacial l'hiver, et se regroupent dans un simili Club des cinq. Mais voilà que la belle du groupe est assassinée et finit emmaillotée dans un filet de pêche déposée par la marée sur une plage. Les regards se tournent vers son petit ami, qui, cela tombe bien, est notre narrateur. Pour un début cela fait quand même pas mal section jeunesse de la bibliothèque municipale. Et pourtant c'est un putain de début quand on y repense au terme du livre.
Suivent le gros du bouquin, Henry, le héros, mène l'enquête avec le restant du club des cinq. Et c'est pas mal compliqué pour lui, parce que, franchement, sur leur petite île il y a une collection de cas. D'abord la mère de la victime, indienne employée dans le casino de la réserve indienne locale, qui a disparu en même temps que sa fille. Les mamans d'Henry aussi, parce que Henry a été adopté par un couple de lesbiennes, une brunette qui faut pas chercher, et sa compagne blonde sourde muette. D'où des histoires de famille et un grand blanc sur l'origine d'Henry. Il y a aussi un ex militaire bien tordu qui vit dans une cabane dans les bois. Ses copains, une famille d'abrutis hyper violents, vivent eux sur le continent, mais sont la terreur des îles. Quant aux habitants, c'est bien simple, en cherchant bien, tout le monde dans ce microcosme a quelque chose à cacher. Là, ça part dans tous les sens, mais avec le rythme et l'efficacité des Minier précédents. Un putain de rythme, oui.
Arrive la fin, en gros les cent cinquante dernières pages. C'est là que Minier atomise le lecteur moyen qui avait un peu trop relâché sa garde en tentant de suivre Henry dans ses démêlés. C'est totalement efficace et très bien fait. Un putain de final, une apothéose.
En prime, Minier livre quelques réflexions sur le le pouvoir des politiques, le flicage de la vie privée, le désarroi des ados au moment du basculement vers la vie d'adulte et le climat délétère qui peut régner dans des milieux trop fermés.
Pour ses trois premiers livres, Minier avait pleinement maîtrisé le thriller français en se plaçant au niveau d'un Grangé. Là il déroule son coin d'Amérique comme l'avait fait sur ses premiers livres Chattam. Excellent.
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Ce roman est une première pour moi : je connaissais seulement cet auteur de réputation et je n'ai pas été déçue , au contraire !
il nous propose un polar qui met en scène le meurtre d'une adolescente, meurtre qui met en émoi toute une communauté. L'environnement choisi est un peu particulier, une région humide, pluvieuse, venteuse, un peu hostile , il contribue à instaurer un climat d'incertitude, de doutes, de peur...
c'est aussi le prétexte pour l'auteur d'aborder un sujet plus délicat : le rôle des nouvelles technologies, inquiétantes pour notre liberté et le respect de notre vie privée.
L'intrigue est multiple, elle rebondit, elle est compliquée à certains moments et j'ai trouvé quelques longueurs.
Mais, à part ce petit bémol, c'est un excellent roman dont j'ai dévoré les dernières pages avec frénésie. Il fallait que je sache mais toutes mes suppositions se sont révélées fausses et la fin m'a laissé sans voix ! Je n'ai absolument rien vu venir .
A noter, une sorte de "morale" finale qui fait froid dans le dos .
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