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sur 190 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je viens de terminer ma première lecture pour le Prix des Lecteurs du Livre de poche - catégorie Littérature / mois de février.

Et je dois admettre que j'en ressors très mitigée pour une simple et bonne raison, j'attendais autre chose de cet ouvrage.

𝘗𝘢𝘳-𝘥𝘦𝘭à 𝘭'𝘢𝘵𝘵𝘦𝘯𝘵𝘦 c'est l'histoire d'un fait divers qui s'est déroulé au Mans en 1933.
Les soeurs Papin (Christine et Léa) ont assassiné leurs patronnes et sont jugées pour ce crime. Elles seront défendues par Germaine Brière, première avocate inscrite au barreau de la ville.

Je m'attendais à être plongée de plein fouet dans une affaire criminelle. Que nenni !
L'ouvrage est essentiellement dirigé sur la vie et la carrière de Germaine. Non pas que cet angle soit inintéressant mais ce n'est pas ce que je venais chercher ici.

Je retiendrai de ce roman que les choses ont finalement peu évolué en presque cent ans et qu'être une femme, c'est toujours sacrément la m*rde !

Contrairement à moi, l'autrice nous livre une écriture fine et riche qui sublime ce texte. Bien qu'il ne m'ait pas forcément séduite, il n'en reste pas moins d'une grande qualité. Alors si le parcours de l'avocate vous intéresse, foncez...
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Je sais que si j'achetais les livres, je n'aurais probablement pas sélectionné ce livre qui entre dans la catégorie des non-fictions.
La non-fiction, j'en lis et j'en emprunte mais ce n'est pas ce que je préfère.

C'est la raison pour laquelle j'hésite toujours un peu à critiquer ces livres car ils me demandent un effort en terme d'objectivité. J'essaie d'être juste et de ne pas m'arrêter à mon seul ressenti, surtout lorsqu'il y a pour cadre un fait divers connu.

Par respect pour l'information et les connaissances qui me sont apportées.

"Par delà l'attente" met en avant l'avocate des soeurs Papin, lesquelles ont assassiné la maîtresse de maison pour laquelle elles travaillaient et sa fille.

C'est avant tout le portrait d'une femme très en avance sur son époque, féministe avant l'heure et à une époque où cela avait un réel sens qui nous est proposé.
Entre des incursions dans sa vie privée et sa vie professionnelle, on suit avec intérêt le destin peu connu de cette femme courageuse.

Une lecture intéressante et qui donne à réfléchir sur l'évolution de notre société qui a été fulgurante, reconnaissons le.

Alors même si je sors un peu de mon domaine de confort, je ne regrette pas mon choix.





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❝Les avocats connaissent l'état dans lequel on est à ce moment précis, et qui perdure toujours peu ou prou, notamment devant une Cour d'assises : un long tunnel blanc et la bouche sèche.❞
Maître Jean-Yves Moyart dit Maître Mô

❝Nous n'implorons pas la pitié pour ces jeunes filles. Pas une seule fois je n'ai fait appel à vos coeurs. Aujourd'hui, il ne s'agit pas de pitié, mais de justice.❞

Celle qui dit "Nous" en ce 29 septembre 1933, c'est Maître Germaine Brière, 36 ans, première femme à être inscrite au barreau du Mans. Par ces mots, elle vient conclure sa plaidoirie. Elle est l'avocate de la défense de Christine, l'une des deux soeurs Papin qui ont sauvagement assassiné leurs patronnes, Léonie Lancelin et Geneviève, sa fille. Ce drame sordide, qui a enfiévré l'opinion française et dont les éditorialistes se sont repus jusqu'à la nausée, est survenu quelques mois auparavant, le 2 février 1933, au domicile des Lancelin, rue Bruyère au Mans. La police, alertée par René Lancelin qui venait de trouver porte close, a découvert une réalité d'une laideur et d'une barbarie insoutenables, irréfutable expression de la face la plus sombre de l'humanité :

❝Du sang partout, sur le sol, sur la muraille, jusque sur les tableaux accrochés à hauteur d'homme. Par terre, deux mares de sang, ou plutôt une seule car le sang des deux victimes s'était confondu. Et dans cette nappe rouge, deux cadavres de femme à moitié dévêtus, le torse zébré d'incisions profondes, des lambeaux de chair détachés au couteau du mollet de l'une d'elles. Je fis retourner les cadavres et je reculai d'horreur ! Des orbites vidées de la mère, deux yeux avaient jailli et nageaient là tout près dans le sang.❞

Qu'a-t-il bien pu se passer dans la tête des soeurs Papin, solitaires, effacées, peu lettrées, au service des Lancelin depuis plusieurs années ? Les règles de maison très strictes qui leur étaient imposées peuvent-elles expliquer l'inexplicable ? Comment un motif de rien, aussi futile qu'un plomb sauté à cause d'un fer à repasser défectueux a-t-il pu déboucher sur l'énormité d'un tel carnage ? Comment leur éviter l'échafaud alors que la communauté mancelle,

❝Les notables étaient mobilisés, solidaires dans l'adversité.❞

et plus largement toute l'opinion publique, voit là un crime social, de classe ? que le jury est entièrement masculin puisque tiré au sort sur les listes électorales où ne figure encore et pour cause aucune femme ? que les trois magistrats sont aussi des hommes ?

❝Deux meurtrières + deux mortes = quatre femmes au bout de l'équation. Pour juger les unes et rendre justice aux autres, des hommes.❞

Devant la Cour d'assises du Mans, alors que la peur terrible d'échouer à convaincre ne la quitte pas, Maître Germaine Brière fait le choix audacieux et risqué de plaider la folie, le passage à l'acte paranoïaque, de demander une nouvelle expertise psychiatrique dans l'espoir qu'elle établisse l'abolition du discernement de Christine Papin. Sera-t-elle entendue ? La conviction des jurés sera-t-elle ébranlée ? le doute raisonnable, instillé ?

Le jury s'est retiré pour délibérer et Julia Minkowski, elle-même avocate pénaliste, nous propose de passer ces quarante minutes dans le ❝long tunnel blanc❞ à attendre le verdict avec Maître Germaine Brière.

Il est tout à fait judicieux que Par-delà l'attente ne revienne pas sur le procès des soeurs Papin de manière frontale. On sait, dès le début bien sûr, que le verdict n'ira pas dans le sens de la plaidoirie de Me Brière, alors quel intérêt y aurait-il à ressasser ce que rien qu'en France Genet, Lacan, Éluard, Chabrol ou Jean-Pierre Denis ont raconté dans leurs livres ou mis en scène dans leurs films ? Grâce à un dispositif narratif que, faute de mieux, je qualifierai d'oblique et une écriture que j'ai trouvée parfois froide et un peu trop distanciée, Julia Minkowski révèle Germaine Brière : enfant de la petite bourgeoisie mancelle, puis jeune fille, et enfin femme avant même qu'elle ne devienne Maître Brière. Ce portrait riche et inattendu fait de l'avocate un personnage romanesque au-delà de la procédure judiciaire en train de s'écrire tout en renouvelant notre regard sur l'affaire Papin. À la question qu'est-ce qu'une vie, Pierre Michon, dans le Roi vient quand il veut (Albin Michel, 2007 ; le Livre de Poche, 2010), répond

❝[Une vie est] une existence, dès lors qu'elle achoppe sur le peu de chose qui la transforme en destin — c'est-à-dire lui donne sens.❞

C'est, me semble-t-il, ce qui est à l'oeuvre dans ce roman où Julia Minkowski revient sur l'existence de Maître Brière, femme moderne et déterminée, alors que les vies de Christine et Léa Papin restent suspendues à la décision des jurés. La vie de Germaine a achoppé sur les choses de son temps, les a enjambées pour les dépasser ; ce procès ne fait pas exception. de son enfance auprès d'Ernestine, sa mère étonnamment moderne pour l'époque qui l'a poussée à étudier et à ne jamais transiger sur ses convictions,

❝Henriette [épouse du ministre des Finances, qui tua de six balles le directeur du Figaro et fut acquittée] était la figure idéale de la Parisienne. Historienne de l'art, femme libre qui n'avait pas hésité à divorcer pour épouser Joseph Caillaux en secondes noces, elle symbolisait la femme du futur, celle qu'Ernestine rêvait d'être et, surtout, celle que sa fille unique, Germaine, était destinée à devenir.❞

à ses relations amicales (certaines disparues ont laissé un vide béant), à ses amours sans attaches (sa liaison avec le maire de la ville dont elle sait qu'elle devra rester clandestine puisqu'il est marié), à sa santé chancelante (elle mourra de la tuberculose à 40 ans) et, évidemment, à son opiniâtreté pour devenir avocate — littéralement ad vocatus, celui qui se tient à portée de voix de son client pour l'entendre et le défendre —, et obtenir son inscription au barreau du Mans à des conditions parfaitement rebutantes et iniques dans une société aux mains des hommes.

Le récit est froid, je l'ai dit, dépourvu des circonvolutions ou effets de manche comme les aime parfois la profession. Julia Minkowski va droit au but, ne jargonne pas. On pourrait tout à fait dire de son roman ce que l'autrice dit elle-même de l'avocat :

❝[...] l'efficacité de l'avocat ne tenait pas au panache, mais à la lucidité. Et à l'humilité.❞

Si Germaine Brière, femme libre dans la France des années 1930, ne manque pas de panache, Julia Minkowski se contente de faire d'elle un portrait juste et lucide, sans affect, qui empêche l'empathie. S'y dévoile pourtant une personnalité complexe alors que Me Brière prépare minutieusement les arguments de la défense :

❝Elle aimait ces moments où elle basculait vers la confiance. Elle était comme ça, oscillant sans cesse entre dénigrement et sublimation d'elle-même.❞

Intéressant aussi ce qu'elle dit de la relation qui lie les avocats à leurs clients :

❝Les gens sont convaincus que les avocats de la défense en savent toujours plus, qu'ils sont dépositaires de secrets qui ne s'avouent que dans la confession du parloir. C'est faux. Les avocats ne sont pas des guides de conscience, ils ne demandent pas le compte de la vérité à leur client. Les mystères judiciaires restent irrésolus pour eux, comme pour les autres.❞

Par-delà l'attente fait oeuvre utile. Ce récit au bâti solide, mêlant ponts jetés vers le passé et réflexions à chaud sur le procès en cours, croisant cheminements personnel et professionnel, aspects biographique, historique et juridique, dépasse le seul personnage de Maître Brière pour faire revivre toute une époque où la femme encore corsetée cherchait à se libérer. Julia Minkowski donne de la profondeur de vue au lecteur et de l'épaisseur au personnage de cette avocate, inexplicablement oubliée vu la médiatisation de l'affaire. Nul doute qu'elle a bien bossé son dossier. Ça se voit. Trop peut-être, car son écriture sèche et précise n'a hélas pas réussi à m'attacher à cette jeune femme. Mais était-ce le but ?
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J'ai été plutôt partagé par la réception de cet ouvrage dont j'ai entendu nombre de fois les bienfaits, mais qui relève de la non-fiction. Ayant reçu de nombreux prix dont ceux des « femmes de Lettres » ou encore le « Coup de coeur des lycéens de Monaco », je me disais que j'allais assister à quelque chose d'assez exceptionnel, et j'en ai placé beaucoup d'attente. Je n'aurai probablement pas dû… Je lis très rarement de la non-fiction, et ce livre en est le parfait exemple. Nous suivons Germaine Brière au sein de son procès avec les soeurs Papin, ses soeurs dont l'histoire a été si largement médiatisée et relayée que tout le monde désormais en a entendu parler ; qui a même inspiré des oeuvres d'art, films, pièces de théâtre, etc. Je ne vais pas m'en cacher et je vais le dire tout de suite : j'ai été assez déçu par cet ouvrage parce que je pensais que nous allions suivre Germaine Brière et sa réflexion au sein de cette plaidoirie pour sauver les soeurs Papin de leur jugement, mais je me suis retrouvé avec une biographie sur cette femme dont je ne connaissais pas même l'existence auparavant, et dont l'existence désormais connue m'est absolument indifférente. Alors certes, ce n'est pas seulement une biographie, c'est aussi le portrait peint d'un milieu de travail, d'un monde absolument sexiste pour l'époque : nous sommes en 1933 et le monde du droit est un monde qui n'est absolument pas prêt à voir les femmes en son sein. Par ailleurs cela est exprimé au sein de la quatrième de couverture, alors je m'attendais dès le commencement à cette dimension politique et féministe de l'ouvrage : Germaine Brière se bat pour les soeurs Papin, mais elle se bat également pour elle, pour se sauver de ce milieu d'hommes, pour ne pas se laisser écraser par les hommes au sein de son milieu. Ce serait mentir que de dire qu'il s'agit foncièrement d'une réussite, il y a de l'écrasement, c'est certain, mais on ne pourra pas dire que Germaine Brière ne s'est pas démenée. Elle se voit être une battante hors pair, elle traverse de très grandes épreuves au sein de sa carrière et au sein de sa vie de femme – en étant notamment la maîtresse d'un homme marié, à son insu, ou encore le fait qu'elle doit s'arracher l'esprit pour trouver, devant les jurés, une crédibilité en tant que femme, afin que sa plaidoirie soit acceptée et prise en compte. Comment ne pas avoir mal en assistant à une chose pareille ? C'est quelque chose qui est résolument de son temps, c'est un ouvrage qui narre un contexte socio-politique français dans son jus, et qui défend quelque chose que l'on n'a pas envie de revoir – la France et sa mentalité des années 30… La dimension du droit, toute cette facette du texte qui se concentre sur le procès, est ce qui m'a le plus plu dans l'oeuvre de Julia Minkowski. le droit m'a toujours beaucoup fasciné, avec ses figures, ses personnalités et cette technique indéniable, c'est quelque chose qui m'a toujours intéressé et j'ai été ravi d'entendre ce milieu. Cela m'a rappelé How to get away with murder (la série) par cette concentration du droit pénal résolument stratégique.

Julia Minkowski dépeint le portrait d'une juriste prenant la défense des soeurs Papin, ces deux bonnes très médiatiques ayant tué leurs patronnes dans les années 30. Mais outre ce portrait de droiture, cette figure froide et stratège, l'auteur dépeint le portrait d'une femme sentimentale se défendant comme elle le peut, avec les moyens qu'elle a, contre cette politique infantilisante d'hommes. {13}
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En 1933, au coeur d'une époque où les femmes peinaient à se faire une place dans les professions dominées par les hommes, une avocate courageuse émerge pour défendre l'affaire des soeurs Papin. Ces domestiques ont défrayé la chronique en commettant un meurtre d'une brutalité choquante, sans motif apparent, contre leur employeuse et sa fille, risquant ainsi la peine capitale.

Julia Minkowski nous invite à plonger dans cet épisode captivant de l'histoire judiciaire, pas seulement pour revisiter le procès déjà maintes fois relaté, mais surtout pour découvrir le parcours inspirant de Maître Germaine Brière. À 36 ans, cette avocate intrépide défie les conventions de son époque, surmontant les obstacles pour s'imposer dans un monde professionnel hostile aux femmes. Au-delà de l'affaire des soeurs Papin, le récit dépeint la vie mouvementée de cette femme libre et déterminée : ses origines, ses luttes pour la reconnaissance, ses relations amoureuses, ses idéaux et ses confrontations avec une justice masculine et bourgeoise.

Malgré son talent incontestable, Germaine Brière ne parviendra pas à sauver Christine Papin de la condamnation à mort. Pourtant, son plaidoyer poignant en faveur de la démence aurait pu être un acte de clémence, mais il n'aura pas suffi à obtenir la grâce présidentielle.

Ce livre fascinant s'adresse tant aux aspirantes avocates qu'aux féministes et à tous celles et ceux qui apprécient les portraits de femmes fortes, indépendantes et engagées. Découvert dans le cadre du Prix des lecteurs Livre de Poche 2024, ce roman m'a véritablement fait sortir de ma zone de confort, et je suis reconnaissante de cette expérience enrichissante.
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Je pensais lire une nouvelle approche du procès des soeurs Papin, accusées d'avoir bestialement assassiné leurs employeurs au début des années 1930 ; c'est raté puisque « Par delà l'attente » s'attache à Germaine Brière, une de leurs avocates, jeune femme moderne, brillante, ambitieuse, féministe, victime de son époque hypocrite et misogyne (l'épisode du certificat de virginité !), morte de tuberculose quelques années après le procès.

D'une plume agréable et fluide, documentée sans être ni pédante ni assommante, Julia Minkowski rend hommage au courage et à la pugnacité de Germaine qui exerce son métier dans une époque où les avocates n'étaient pas légion et se bat en guerrière pour ses clientes qui ne l'aident pas beaucoup.

Pour autant, j'ai regretté que le procès soit finalement peu abordé et que les soeurs Papin, meurtrières médiatisées s'il en est, restent le mystère qu'elles sont depuis près d'un siècle pour les cinéastes, écrivains, poètes, psychanalystes qui se sont intéressés à leur cas.

Ce livre voyage dans le cadre des 68 premières fois, merci à l'équipe pour cette belle aventure .
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N'est pas Dimitri Rouchon-Borie qui veut ! Par-delà l'attente est d'une sagesse, d'un académique qui m'a sortie de la littérature pour aller me ficher droit dans la vie d'une femme qui m'intéresse moins que les criminelles qu'elle défend.
Un rendez-vous manqué avec Germaine.
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Palais de Justice du Mans, 1933. Dans la salle des pas perdus à présent déserte, Germaine aimerait changer l'histoire. Germaine est l'avocate qui a défendu les soeurs Papin, deux domestiques qui ont sauvagement tué leurs patronnes. Sera-t-elle celle qui sauvera ces deux femmes, vraisemblablement irresponsables de leurs actes, ou sera-t-elle celle qui échouera face à une justice d'hommes ? En attendant que les jurés délibèrent et rendent leur verdict, Germaine va se remémorer des moments clés de sa vie, qui l'ont notamment conduits jusqu'ici...

A dire vrai, je pensais que l'histoire allait surtout porter sur le procès et l'affaire des soeurs Papin. En réalité, on se concentre surtout sur la vie de Germaine, leur avocate et oubliée par l'histoire. Et c'est un bel hommage qui lui est rendu par sa consoeur Julia Minkowski. Germaine est une personnalité attachante ; c'est une femme libre et libérée, qui évolue dans un milieu masculin puisqu'elle sera la première femme avocate au Barreau du Mans. C'est une femme brillante et déterminée. Forte de ses convictions, elle est de celle grâce à qui l'histoire au féminin se construit. Typiquement le genre de personnage féminin que j'adore.

Le style de Julia Minkowski est littéraire, il y a de la recherche dans sa narration et la construction du récit. Pour ma part, j'ai passé un agréable moment avec Germaine, et je vous invite à découvrir son histoire et sa personnalité.
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Le début chaotique du livre freine l'engouement tant attendu. le lecteur est plongé à la plaidoirie finale autour du procès des soeurs Papin, deux bonnes qui ont tué leurs patronnes. On bascule sur des scènes clés du procès, la demande du procureur, sur des réflexions intimes de l'avocate d'une des soeur, héroïne de ce livre. On se perd dans ces méandres de pensées. Dans ce train lancé à vive allure, on rate parfois un wagon, et suivre le récit s'avère parfois difficile. Une juxtaposition de scènes de la vie de cette avocate, Maître Germaine Brière, constitue le récit de ce livre. Comment Maître Brière en est arrivée à devenir l'avocate d'un des procès les plus retentissant au début du XXème siècle. Remontons le temps avec cette avocate hors pair qui a chamboulé les codes de la magistrature en souhaitant (et en obtenant le droit) d'être avocate en étant femme. Un risque pour certains, un courage pour d'autres, une vocation pour Germaine Brière. le droit des femmes n'était pas le même à l'époque, et Julia Minkowski le démontre. Mais il faut jongler d'un paragraphe à l'autre, démêler le procès en cours d'un autre, tout en apprenant avec plaisir la destinée de cette femme.
Un récit alambiqué qui aurait mérité plus de clarté. Mais apporte la vision d'une femme et le courage entrepris.
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Dernier ouvrage de la sélection de février du prix des lecteurs, et honnêtement celui qui me tentait le moins. Les histoires de procès, c'est pas trop mon truc, et les quelques-unes que j'ai lues me confortaient dans mon idée. Mais je lis le prix pour sortir de ma zone de confort, et celui-ci ne faisant pas beaucoup de pages, je n'avais pas vraiment d'excuses pour ne pas le lire.

Ma foi, ce ne fut pas aussi horrible que ce à quoi je m'attendais, la lecture n'était même pas désagréable. Toutefois, rien de bien passionnant non plus, car on ne se concentre pas sur l'affaire en elle-même ou sa résolution, mais sur l'avocate d'une des soeurs. Une histoire très introspective, donc.

C'est toutefois un livre très intéressant pour en apprendre davantage sur une pionnière, une des premières avocat féminine, et j'ai effectivement été surprise par certains éléments (fournir un certificat de virginité pour pouvoir exercer, pardon ??)

Sous les mots de Julia, elle aussi avocate pénaliste, Me Germaine Brière reprend vie et nous pouvons nous imaginer sa vie professionnelle, autant qu'une idée de sa vie intime.

J'ai compris par après que l'affaire était réelle, et qu'elle avait déjà été adaptée à l'écran et sur les planches, mais je n'en avais jamais entendu parler.

Un ouvrage intéressant à lire, surtout si le droit et les procès vous intéressent.
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