Josette était une très jolie brune ayant perdu sa mère en bas âge. Elle venait de terminer ses études d’infirmière afin de seconder son père dans le petit dispensaire qu’il avait créé à Bréville. Tout le monde l’aimait car elle était vive et enjouée. Ses yeux noirs reflétaient le bonheur de vivre et la certitude de plaire. Le besoin qu’elle avait sans cesse d’être admirée lui avait fait une réputation de légèreté qu’elle ne méritait pas entièrement, car elle possédait des qualités sérieuses.
Très bel homme, il avait la réputation d’aimer la société des femmes et d’afficher une galanterie dont l’exagération incitait à la médisance. De plus, il aimait le bon vin et abusait volontiers du champagne au cours des soirées mondaines. Etait-ce à cause de ce léger vice qu’il faisait aussi ostensiblement la cour aux plus jolies des invitées ou prodiguait ses avances à la maîtresse de maison, s’il estimait qu’elle avait tout pour plaire ?
Mon plus cher désir est de lui apporter le bonheur… L’amour n’est pas fait que d’attirance physique, il comporte aussi une grande part d’estime et d’admiration…
Oui, c’était cela la vie !… Les uns destinés à la joie et à l’épanouissement de leur être et les autres ¡marqués pour n’avoir dans leur lot que déceptions et souffrances. Comme si ceux qui avaient le malheur en partage devaient rétablir l’équilibre avec ceux qui avaient plus que leur part de bonheur !
Mlle Aline fait partie de ces femmes qui souffrent de la souffrance des autres. Donnez-lui la joie de vous soigner comme un enfant, car elle porte en elle des trésors d’amour inemployés mais ne l’inquiétez pas plus gravement, elle en serait cruellement atteinte !