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Christina Mirjol (Préfacier, etc.)
EAN : 9791097218089
99 pages
Les Editions Sans Nom (01/07/2020)
5/5   1 notes
Résumé :
Septembre, la fin de l’été. Deux sœurs, Luce l’aînée, et Jill la plus petite se retrouvent dans la maison familiale après la mort de leur mère, pour faire le tri, une fois tout le monde reparti.
Elles parlent tour à tour et c’est toute l’enfance qui revit, la cabane, le sauvetage d’un oiseau, le père tant aimé, les orages, la mère… Celle qui vient de mourir, exigeante, et qui portait à vie le deuil d’un fils.
Luce sera toujours l’aînée, et Jill toujour... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
J'ai eu l'honneur de préfacer la très belle pièce de Françoise Longeard, La fin de l'été, publiée aux Éditions Sans Nom, maison d'édition indépendante, implantée dans la région de Toulouse.

En place d'un nouveau commentaire qui risque d'être récidivant, je préfère vous livrer un extrait de cette préface, tout en vous incitant à découvrir la grâce de ce texte intimiste dans lequel se joue, à la lisière de l'élégie, un drame universel.

« À la lecture de certains textes, ce qui est immédiatement perceptible et retient l'attention c'est la voix de l'auteur. Nous y reconnaissons le propre de ce qui fait la singularité d'une langue, son style, sa musique, son vocabulaire, ses thèmes. Voilà ce que « La fin de l'été », la pièce de Françoise Longeard, inspire de prime abord. Cette voix, proprement incarnée à travers les deux personnages de la pièce, en l'occurrence deux soeurs, est l'unique ressort de ce théâtre de paroles qui, le temps d'un été, n'a de cesse de brasser les questions familières ayant trait à la vie, à l'existence humaine. Car ce dont il s'agit ici concerne un des marqueurs essentiels de la condition humaine : le deuil. La pièce commence à la mort du dernier parent et se déroule dans le sillage de cette mort. [...]

Il y a de toute évidence une grâce mélancolique du texte qui serre le coeur à chaque tableau. Ceux-ci, au nombre de six, nous apparaissent nettement comme des mouvements lancinants de répétition-variation au cours desquels les deux soeurs, Luce et Jill, font le tri. [...]

Le tri posthume est propre à révéler à ces deux orphelines ce que sera le monde d'après. Un monde où la cabane représente un bastion aussi bien d'autonomie que de dépendance persistante envers l'épopée familiale. Car la cabane, faite de bric et de broc, s'avère comme un mélange de révolte et d'espièglerie enfantine, à mi-chemin du dedans et du dehors, du proche et du lointain, de soi-même et d'autrui, comme un entre-deux primitif infrangible, différant inlassablement l'épreuve du renoncement et l'éternelle question du départ et du dépassement.
De l'alternance de la double énonciation qui se chevauche et s'entrecroise, l'impression donnée est celle de la balançoire : un bercement doux et sans fin de l'une à l'autre, à la manière des gestes consolateurs, qui donne ce rythme si particulier au texte, accordé à l'élégie. Ce bercement, oeuvré comme une alternative, est au coeur du dispositif narratif : habiter le monde, encore. Oui, mais comment ?... dans le ventre de la cabane ou le plus loin possible du portail de la maison ? »
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Luce :
[...]
Petite, ma sœur, elle me regarde. Très pâle, elle porte un grand gilet de laine. Trop grand pour elle le gilet. Une écharpe sur ses cheveux. Immobile, elle me regarde. Elle est comme une image, sage. Elle ne vient pas à moi. Bien sûr qu’elle ne vient pas. Alors moi je m’approche.
A genoux
A genoux je m’approche. Pour être à sa hauteur. Je la serre contre moi. Son corps est raide. « Tout va bien », c’est ce que je lui dis. Mais son corps reste raide. Bien sûr qu’il reste raide. Je lui dis « tout va bien. Le chien est là ».
Le chien.
Toby, labrador noir.
C’est mon anniversaire. Huit ans. Papa m’emmène en mobylette.
Refuge des animaux perdus. Le jeune chien noir, tout au fond, celui qui nous regarde, celui qui n’est pas beau, c’est celui qu’on choisit.
Papa et moi on l’a choisi.
Papa et moi on le ramène à la maison.
Le trajet du retour, en mobylette, Papa tient le chien par les pattes avant, moi par les pattes arrière. Il est jeune, ce chien, mais il est déjà grand. On l’appellera Toby.
Toby le chien.
Toby arrive à la maison.
Il fait caca dans la cuisine.
Maman crie parce que c’est sale. Un chien c’est sale. Ça fait caca dans la cuisine. Maman crie parce que dans une cuisine ça doit être impeccable.
« Dans une cuisine on doit pouvoir manger par terre tellement c’est impeccable ».
Maman n’aime pas les animaux.
Maman aime l’ordre la propreté.
Un animal ça fait du désordre de la saleté dans la maison.
Un animal ça doit rester dehors. Ça n’entre pas dans la maison.
Une maison ça doit être impeccable.
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Jill :
Luce
Elle se repose
Elle reprend des forces
Elle est l’aînée.
Maman toute petite dans cette robe noire.
Ils ont fermé la boîte. Et ils l’ont emportée.
J’ai fermé le portail.
La maison silencieuse. Comme elle ne l’a jamais été.
Maman
En tout début d’année, elle allait presque bien
Et puis comme une lente et très longue glissade
Chaque journée, elle glissait un peu plus.
[...]
Luce croit qu’on peut changer le monde, tout au moins qu’on
se doit d’essayer, que c’est notre devoir.
Luce a souvent perdu mais elle se bat toujours.
Luce veut un monde juste.
Juste et « humain ».
Elle se repose. Elle reprend des forces.
Luce est une guerrière.
Sa fille lui ressemble. Luce dit d’elle : ma fille est bleue
turquoise.
Sa fille est bleue turquoise.
Luce n’a jamais gémi, Luce n’a jamais pleuré.
Luce a aimé un homme. Un seul.
Oui un seul, je crois
Elle n’en parle jamais.
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