Kamel Kassim vit reclus chez lui. Il n'en sortira que parce qu'une de ses meilleures amies insiste pour qu'il sorte prendre un verre en bas de chez lui. Il faut dire que la France est à feu et à sang. Entre différentes factions extrémistes de tous bords, c'est la guerre déclarée dans les banlieues. le gouvernement n'a eu d'autre choix que de se réfugier à Chartre. Encore que ! Pas si innocent que ça le gouvernement, qui essaie de tirer son épingle du jeu.
C'est dans ce contexte que des ami(e)s de Kamel vont y laisser leur vie, lors d'un attentat tuant des innocents. Kamel veut rencontrer les assassins de ses amis, détenus par une des factions qui se bat contre les extrêmes. Il parlera avec un détenu, Arnaud, en arabe. Et c'est là que tout change pour Kassim et Tony qui vont tout faire pour sortir Arnaud d'une mort certaine si personne n'intervient.
C'est le début d'une course-poursuite pour sortir de ce marasme. Lors de ce parcours, Kamel se remémore ce que la France a été, était, devient, ce qu'elle peut devenir si nous ne prenons pas garde. Il se remémore également son enfance, son père et son lien avec l'Afrique qu'il n'a pas transmis à sa fille, étant avant tout français et n'ayant pas de lien avec sa famille africaine. Il en a plus, du côté maternel, sa mère étant française.
Il rencontrera également des personnes formidables, humanistes, mais aussi des tortionnaires, des tordues, des fous du pouvoir, et beaucoup d'innocents comme à chaque fois que se déroule une guerre civile.
«
La situation » est un livre percutant, intelligent, très bien écrit. Malgré le contexte noir,
Karim Miské a su glisser des pointes d'humour (j'ai beaucoup aimé la page 10 – voir citation). Il y a de l'humanité dans ce livre et de l'espoir. Je l'ai lu en une après-midi. Impossible de le lâcher. Une très belle surprise de la rentrée littéraire.
Je remercie chaudement les éditions « Les Avrils » et Babelio de m'avoir permis de découvrir ce livre. Sans cette masse critique privilégiée, après avoir lu le 4ème de couverture, je ne l'aurai certainement pas lu et c'eût été dommage.
A méditer : « Comme dit ma cousine Khadija, l'Europe du XXIè siècle, c'est décidément trop dangereux. »
Karim Miské
Pour moi, c'est un coup de coeur.