L'Équilibre du monde

Quel fresque ! Quel voyage que ce roman !

C'est tout simplement une part d'histoire de l'Inde que nous découvrons à travers quatre vies et d'une myriade d'autres personnages secondaires.

Des vies ravagées. Des vies immensément difficiles. L'extrême pauvreté, la corruption, la violence rien ne sera épargné à nos deux tailleurs, notre étudiant et notre Dina..

Leur sort dramatique et leur aventures nous font découvrir ce pays étrange et mystérieux qu'est l'inde des années 70 - 80. Avec en particulier la période de l'état d'urgence décrété par la première ministre.

Un roman qui nous en apprend bien plus sur ce pays que bien des essais politiques.

Un livre magnifique, vibrant, foisonnant et passionnant malgré sa dureté.

En plus d'être une magnifique histoire de vie. Ce roman est un voyage dans l'Inde véritablement réelle.
Un beau voyage en somme plus vrai que nature.
La dureté et la beauté de ce "continent"aux saveurs de ses différents états aussi bien géographique que d'art de vivre en font un contraste éblouissant.

C'est un roman magnifique et dramatique que "L'équilibre du monde" de Rohinton Mistry. Il raconte l'Inde d'après son accession à l'indépendance. L'Inde qui a été muselée pendant des décennies et qui tente de se reconstruire sur des ruines étrangères. L'inde dont l'histoire est intimement lié aux castes héréditaires et hiérarchisées. L'inde multiculturelle qui subit une partition meurtrière et se trouve amputée d'une partie de son territoire qui deviendra le Pakistan.
Rohinton Mistry suit plusieurs héros. le premier s'appelle Maneck Kohlah. C'est un jeune étudiant qui se rend dans la grande ville pour étudier. D'abord, il survit difficilement dans une chambre universitaire. Il fait la rencontre d'un activiste, Avinash qui sera broyé par le système politique corrompu de la jeune Inde. Il trouve à se loger chez l'habitant. Dina Dalal. Veuve, elle essaie de garder sa liberté et prend un hôte payant. Elle emploie deux tailleurs venus de la campagne Omprakash et son oncle Ishvar. Au Revoir Export sous-traite auprès de personne comme Dina Dalal la confection de vêtements.
Autour de ces personnages principaux dont on apprend à connaître leur passé, leur rêves, leurs désillusions gravitent le maître des mendiants, Ibrahim, le collecteur de loyers, Rajaram, le ramasseur de cheveux, Thakur Dharamsi de la haute caste des Brahmanes.
L'inde, immense pays est difficile à gouverner. La corruption, la pauvreté gangrènent le pays. Les basses castes sont esclaves et sont contraintes de subir le programme du planning familial mis en place pour stériliser les plus pauvres car le pays est trop peuplé. Les famines, la servitude forcent les plus pauvres à fuir les campagnes et à venir grossir la population des bidonvilles.
Cet épais roman est passionnant et dense. Les personnages sont authentiques. La situation politique, économique et sociale est installée.
Ce roman me porte à m'intéresser à ce pays.

Magnifique roman de Rohinton Mistry. Sa plume est fluide et belle.
Il dépeint par ce roman une Inde contemporaine, moderne et traditionnelle, sans jugement.
Les personnages, nombreux, sont attachants. L'auteur nous ouvre les fenêtres qui donnent sur la vie de ses personnages, parfois hauts en couleurs, et avec comme toile de fond des situations politiques et économiques compliquées.
Une merveille à lire absolument !

Remarquable roman foisonnant et terriblement attachant. Ce n'est pas l'exotisme qui retient mais le traitement méticuleux et élégant de toutes ces vies qui s'entremêlent, s'entrecroisent et qui dresse un tableau vivant de la période et du lieu. Un très agréable moment de lecture entre sourire et émotion.

On se souvient de "la cité de la joie" de Dominique Lapierre qui nous avait permis de découvrir le quotidien des l'Inde des pauvres. Mais au travers du regard de missionnaires oeuvrant dans les bidonvilles de Calcutta.
Dix ans plus tard, Rohinton Mistry compose cette fresque de l'Inde des bas quartiers où le système des castes est encore bien présent.
La force de ce roman fleuve (900 pages) est de présenter chaque personnage comme s'imbriquant parfaitement dans les situations. Comme si on ouvrait au fur et à mesure toutes les portes d'un grand hôtel. Jolie entrée en matière. Puis l'histoire se met en marche. Une fille de bonne famille qui refuse de remplacer son mari, mort trop tôt, au grand désespoir de son frère. Un jeune étudiant qui ne pense qu'à revenir dans ses montagnes chéries et développer le commerce de son père, inventeur du Coca Khola! Et ces deux tanneurs, l'oncle et le neveu, qui sont sorti de leur caste pour devenir des tailleurs.
Les personnages sont attachants, les situations parfois, souvent cruelles. C'est l'âme humaine déposée sur une feuille de papier. Rohinton Mistry parle de son Inde avec amour mais lucidité. L'action se déroule en 1975, en plein état d'urgence décrété dans une démocratie où les conditions de vote sont soumis à la bonne volonté des responsables. La corruption est générale, difficile de s'extirper de sa condition. Car il n'est finalement question que de cela dans ce foisonnement très bien écrit. Les deux personnages principaux vont traverser des situations extrêmes dans cet état où les lois changent au gré de ceux qui détiennent le pouvoir; politique ou simplement vaguement mafieux.
La fin du roman pourra surprendre. On s'attendait à tout autre chose. Mais, chut!
L'auteur sera, lui-même, victime de cet ostracisme : il refusera de parcourir le monde pour la promotion de ses livres suite aux nombreux problèmes rencontrés dans les aéroports : même encore, on ne pardonne toujours pas la (mauvaise) couleur de peau.

L'Inde de 1970 à 1080.
L'histoire parallèle de Ishvas et Omprakash, l'oncle et le neveu, tailleurs, appartenant à la caste des intouchables, venus de leur village pour mieux gagner leur vie ; de Dina, jeune veuve que son frère, tradition oblige, veut absolument remarier alors qu'elle rêve d'indépendance et qui pour la conserver se lance avec acharnement dans la confection à domicile en engageant les deux premiers; de Maneck, descendu de ses lointaines montagnes, fils de boutiquiers qui ambitionnent une vie meilleure pour lui en lui faisant faire des études dans la grande ville où il devient locataire de Diva ; de Sankar, le cul-de-jatte, exploité mais également protégé par le maître des mendiants ; de bien d'autres personnages encore.
Bidonvilles, campagne de stérilisation forcée, camps de travail, trottoirs où grouillent tout un monde de relégués et de déracinés, misère, corruption, violence, fanatismes religieux, traditions, soumission des femmes, système des castes qui bien qu'interdites continuent à s'imposer... Une grande fresque de l'Inde de Indira Gandhi à travers le parcours tragique de personnages broyés par L Histoire et la misère. Un excellent livre !

Raconter les années 1970 et 1980 dans cet immense pays qu'est l'Inde à travers le destin de petites gens, voilà le pari réussi de @Rohinton Mistry. On n'est pas loin du coup de coeur mais quelques longueurs, le roman fait 900 pages, et ma préférence pour le roman de @Salman Rushdie, @Les enfants de minuit qui racontait la période antérieure, m'ont empêché de lui attribuer les 5 étoiles qu'il aurait sans doute mérité car j'ai pris un immense plaisir à la lecture de cette histoire à la fois drôle et tragique, et toujours profondément humaine.

Afin de garder son indépendance vis-à-vis de son frère, Dina, la jeune veuve issue de la classe moyenne, ouvre un atelier clandestin de confection dans son appartement. C'est à cette occasion qu'elle rencontrera Ishvar et son neveu Omprakash, deux tailleurs, « intouchables », venus à la ville pour s'offrir un avenir qu'ils espèrent radieux. Une des grandes forces du roman c'est l'évolution des rapports humains entre ces trois personnages, les préjugés des uns envers les autres tomberont au fur et à mesure de l'avancée de l'histoire, un quatrième personnage, Maneck, l'étudiant en pension chez Dina, sera l'élément déclencheur du rapprochement des susnommés.
En plus de ces quatre personnages principaux, il y a toute une galerie d'autres personnages (une vingtaine) comme Shankar le mendiant cul-de-jatte ou Rajaram le collecteur de cheveux qui participent activement à la compréhension de la société indienne.

Car l'autre grand personnage du roman, c'est l'Inde, son Histoire toujours tumultueuse, ses différentes castes, les clivages entre les différentes religions, les différences abyssales entre la vie à la campagne, la montagne et l'effervescence des mégalopoles. @Rohinton Mistry livre ici une fresque magistrale de ce pays aux mille facettes. Il raconte la période où Indira Gandhi fut première ministre, l'état d'urgence décrété par celle-ci, la suspension des libertés publiques avec les conséquences terribles que cela occasionna sur les principaux protagonistes du roman. Il raconte les élections truquées, la pauvreté exacerbée par une corruption endémique. Il raconte la tragédie du temple d'or d'Amritsar qui conduira à l'assassinat d'Indira Gandhi par un de ses gardes du corps Sikh, puis les massacres communautaires qui suivirent.
Il raconte tout cela, et bien plus encore, toujours au travers des yeux des anonymes, victimes collatérales des décisions prises au sommet de la pyramide. @Rohinton Mistry est un conteur brillant, je me suis attaché à ses personnages, il y a toujours de l'espoir et beaucoup d'amour dans son roman fleuve dans lequel j'ai plongé passionnément. A la relecture de mon billet écrit plusieurs semaines après que j'ai terminé le roman, je vais lui attribuer sa cinquième étoile bien méritée.


Challenge Multi-Défis
Challenge pavé
Challenge BBC
Pioche dans ma PAL

Récit hyper intéressant sur la société indienne des années 1970-1980, des récits de vies aussi variées qu'inattendues. C'est très bien écrit, on ne voit pas passer les 850 pages. Je recommande vivement ce livre, attention tout de même aux âmes sensibles !

Rohinton Mistry, dans ce roman fleuve nous embarque dans l'Inde contemporaine, sur une période s'étalant de 1975 à 1983. Elle comprend donc deux années agitées durant lesquelles la Première ministre Indira Gandhi instaura l'état d'urgence, alors que la légitimité de cette dernière est largement contestée. le pays est extrêmement pauvre, et ce malgré les promesses pour éradiquer ce fléau.

L'histoire se concentre sur un seul quartier de la région de Bombay avec très peu de personnages qui vont se croiser tout au long de ces 900 pages sans qu'à jamais nous lasser.

Dina est une jeune veuve maltraitée par sa famille. Pour gagner en indépendance, elle se lance dans la confection de vêtements pour le compte de commerçants. Pour cela, elle se fait aider par deux tailleurs, Ishvar Darji et son neveu Omprakash, des intouchables qui ont choisi de sortir de la profession que leur caste leur assignait.

Et pour agrémenter un quotidien loin d'être facile, Dina ouvre sa porte à un jeune étudiant, Maneck,venu des montagnes et d'une famille nettement plus aisée.

L'équilibre du monde est une histoire profondément humaine, sur l'Inde contemporaine qui n'a pas encore réussi à se dépouiller de son organisation sociétale archaïque. C'est à la fois une épopée humaine et politique, dans lequel le versant politique est intelligemment dosé et surtout enrobé d'humour et de situations cocasses. Il n'empêche que le lecteur n'est pas épargné des réalités indiennes, mais il est tout aussi envouté par ce pays si singulier.

C'est avec délice que l'on rentre dans ce roman que, pour ma part, je n'ai pas pu lâcher. Il est d'une fluidité déconcertante, sans temps mort ni longueur, aussi dépaysant que déconcertant, attachant et révoltant à la fois.
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