Plus besoin de pitcher cette grande fresque historique et qui fut l'objet d'une merveilleuse adaptation au cinéma.
C'est à la faveur d'une lecture commune rassemblant une bonne vingtaine de lecteurs que je me suis lancée dans ce monument. J'avais beaucoup aimé le film, vu et revu, et j'éprouvais une certaine crainte à m'attaquer au roman. Peur que le style fasse vieillot, peur que ça me paraisse trop long, peur de découvrir que les personnages du grand écran n'avaient que peu de rapport avec leur personnage originel....
Et finalement, il n'en a rien été.
Très vite, on est immergé dans la langueur de Dixie. le style, du moins dans sa traduction de 1938, est clair, plus moderne qu'on ne l'imagine et super agréable à lire. Les descriptions que fait
Margaret Mitchell aussi bien des décors que des personnages est saisissante tant elle parvient en quelques phrases seulement à rendre très visuel son propos. Elle n'est pas en reste quand il s'agit de décrire des ambiances mêlant habilement descriptions et concordances des faits et dialogues. Sa manière de rendre l'atmosphère des combats entre Yankees et confédérés aux portes d'Atlanta est remarquable.
Atlanta, qui est presque un personnage également dans ce premier tome de la collection Folio. le récit de sa création et des débuts de son développement est narré avec beaucoup de réalisme et était fort intéressant.
Venons-en aux deux personnages mythiques.
Scarlett, personnage ambigu pour le lecteur qui aimerait la détester pour son égoïsme et qui ne peut pas s'empêcher d'être touché par sa jeunesse et son caractère déterminé. Un personnage flamboyant magnifique.
Rhett Butler, mouton noir qui est parvenu à profiter de la situation de guerre pour faire du profit... au grand dam de la bonne société sudiste pour qui défendre la Cause à tout prix est devenu une religion. Et pourtant réel gentleman plus féministe que les femmes elles-mêmes, lucide et libre penseur. C'est un peu le bad boy de l'histoire, cynique et touchant à la fois.
La rencontre entre ces deux-là ne peut provoquer que des étincelles. Ce que rend très bien l'autrice; les dialogues entre Scarlett et Rhett sont bien souvent autant d'occasion de jouer de l'ironie et de l'humour.
A noter que le personnage de Mélanie, bien que plus effacé à l'image de la jeune femme, est également très bien construit, par touche tout au long du récit.
Et pour ceux qui se poseraient la question, pour le moment, le lien entre le film et le livre ne provoque aucune déception, ni dans un sens ni dans l'autre. Si ce n'est qu'ayant vu le film, il n'es pas possible d'imaginer Scarlett et Rhett autrement que sous les traits de Vivien Leigh et Clark Gable bien entendu; so what?