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4,04

sur 483 notes
Autant vous prévenir à l'avance, cette critique sera un peu confuse, car ce roman m'a conquise au-delà des mots. En effet, c'est difficile d'expliquer toutes ces merveilleuses histoires si bien imbriquées les unes dans les autres qu'elles n'en forment qu'une grande fabuleuse : celle de la vie. Je n'aurais, je crois, jamais assez de mots pour vous décrire correctement tout ce que j'ai pu ressentir à la lecture de ce gros volume (presque 800 pages) : un voyage à travers le temps et l'espace avec des personnages tantôt bons, tantôt mauvais se retrouvent et influent sur les vies. C'est juste à lire car ce livre est une expérience en soi. Et l'une des plus belles qui soit, selon moi.

Adaptée de manière incroyable et onirique par Tom Twyker et les Wachowski en 2012, vous resterez scotcher trois heures (pas moins) devant votre écran.
Lien : http://mes-petits-carnets.bl..
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Adam Ewing est un homme de loi américain embarqué à bord d'une goélette faisant route vers San Francisco. Robert Frobisher, se met au service d'un compositeur dans un château en Belgique.
Luisa Rey est une journaliste d'investigation sur la piste d'un complot nucléaire en Californie et Sonmi 451 est un clone condamné à mort, dans un futur proche.
Si l'espace et le temps séparent ces personnages, tous ces êtres participent à un destin commun, dont la signification se révèle peu à peu.
Mais en révéler davantage serait dommage…

Un roman dont on ne peut se résoudre à fermer la dernière page et qui continue longtemps à nous hanter….
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Comment résumer ce livre? Je pense que cette critique fait partie des critiques les plus difficiles que j'ai eu à faire (d'ailleurs, j'ai bien traîné pour la faire, cela fait presque un mois que j'ai terminé ce livre !!)


Il n'y a pas une histoires, mais 6! Il n'y a pas un héros, mais six, et encore, finalement, on pourrait dire qu'il n'y en a qu'un seul et qu'il n'y a qu'une seule histoire….

Tu es perdu? C'est normal!


C'est grâce à la bande-annonce de l'adaptation du livre que j'en ai entendu parler. J'ai été très intriguée après mon visionnage et je me suis mis à la recherche d'une bibliothèque possédant ce roman. Et j'ai bien fait!
Je vais essayer de vous transmettre mon enthousiasme pour ce livre, malgré la difficulté d'en parler.


L'auteur a réussi à construire ses 6 histoires et à les imbriquer sans que cela soit bancal, ce qui n'est pas simple. C'est un véritable coup de maître qu'il est parvenu à faire, il faut le souligner !
En fait, chaque partie est une « histoire » qui est lue par la personne principale de la partie suivante. Toutes les histoires (sauf la dernière) sont interrompues au milieu. Puis une fois que la sixième histoire est terminée (elle se trouve au centre du livre), on peut dire que le roman remonte dans le temps et referme/termine chacune des parties.

Ce livre forme avec ses six parties une sorte de pyramide et le lecteur termine donc le livre avec la fin de la première partie.

Pour ce qui est du style, Mitchell arrive à manier et à jongler avec les genres et les formes différentes sans le moindre souci et avec talent en plus : une partie est écrite sous la forme d'un journal intime, une autre dans un genre épistolaire, une autre est une sorte de policier et deux parties sont de la science-fiction (dont une sous la forme d'une interview)…


Ce roman parle avant tout de l'humanité. Comment elle est, comment elle fonctionne, quelles douceurs et violences on y trouve et toujours cette envie de conquête et de posséder qui nous caractérise tellement bien.
C'est parfois assez déprimant. On voit que la nature de l'homme à travers les siècles est plutôt fixe et n'a guère changée (et on ne peut pas dire qu'il essaye vraiment non plus !).

[Attention, je dévoile la suite et la fin]

Et si on finit sur une note d'espoir où Adam Ewing décide qu'il va essayer de changer le monde, qu'il va (pour le futur, ses enfants, ses descendants) essayé d'améliorer les choses et de créer un monde meilleur, on n'oublie pas que finalement, la fin du roman…c'est le « début ». Ce n'est que la fin de la toute première histoire, il y en a 5 qui suivent. Et quand on voit comment se sont passés les autres, et comment termine la dernière histoire, on n'a guère d'espoir.

La question que pose ce livre est la suivante : est-ce qu'on se réincarne et si oui est-ce notre destin de vivre et de subir à jamais différentes époques? Sommes-nous condamnés à recommencer encore et toujours les mêmes erreurs sans jamais vraiment apprendre ?

Mes « histoires » préférées sont les deux dernières.
Peut-être parce qu'elles ont lieu dans le futur, un futur assez effrayant, ou la vie est plus fragile à ce moment-là, entre Somni condamnée à mort et Zachary qui se trouve dans un monde apocalyptique avec les derniers vestiges d'une civilisation techniquement supérieure en train de disparaître.
Ce sont aussi les plus intéressantes je trouve.

Mais chaque histoire a son charme (particulièrement celle de l'éditeur aussi, qui dénonce le traitement qu'on réserve de nos jours aux personnes âgées ( la mort est devenue tabou et on cache les personnes âgées afin de ne plus les voir et de ne pas se rappeler ce qui nous attend) ou encore celle de la journaliste qui enquête sur le réacteur nucléaire et qui démontre que l'appât du gain est devenu plus important que la vie et la planète (faire de l'argent à tout prix, peu importe que le réacteur risque de tuer des centaines de personnes après).

Bien évidemment, il y a aussi des personnes « bien » dans ce roman, des personnes qui se battent pour un monde meilleur, des personnes qui arrivent sur une petite échelle à améliorer les choses parfois et qui font qu'on ne peut pas condamner entièrement l'humanité…mais ils ne sont pas nombreux.


—————————————–

Pour terminer, je conseille vivement ce livre. Il est vrai que c'est quand même un gros roman ( 660 pages) mais il en vaut vraiment la peine. Ce n'est pas tout à fait un coup de coeur ( les coups de coeurs sont rares chez moi donc bon) mais il reste un très bon livre, aussi bien sur le fond que la forme et j'ai pris beaucoup de plaisir à le lire.

Et j'ai hâte de voir le film qui sort en début d'année 2013!
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Cartographie des nuages fait partie des livres pour lesquels j'ai longtemps retardé l'échéance. Cela fait des années que j'ai envie de voir son adaptation ciné par les Wachowski (mais que ma règle du "je regarde pas une adaptation tant que j'ai pas lu le bouquin" m'en empêche), des années que le livre traîne dans ma PAL, et des années que je trouve toujours un motif pour repousser cette lecture qui me faisait pourtant envie.
Il m'a fallu attendre un défi lecture dans lequel on devait lire un livre adapté en livre ou série pour que je me jette (enfin) à l'eau. Et, autant le dire tout de suite, grand bien m'en a pris : Cartographie des nuages, ça n'est pas un roman, c'est une pure expérience littéraire ! (et je vais vous expliquer pourquoi)

Cartographie des nuages, c'est d'abord un concept fort : 6 histoires, apparemment indépendantes, avec des personnages différents, des époques, différentes, mais toutes imbriquées les unes dans les autres. Au gré des protagonistes, David Mitchell s'essaie au roman historique, au roman épistolaire, au roman d'espionnage, au contemporain, à la dystopie ou au post-apo, toujours avec le même talent, s'inspirant malicieusement des classiques de chaque genre, s'amusant à consciencieusement cocher les cases de ces différents genres, avec un plaisir non dissimulé.
Un "roman-puzzle", avec de vrais messages de fond, de profondes réflexions sur l'humanité, la société, et qui font de cette Cartographie des nuages une expérience assez unique, que l'on peut s'amuser à lire, relire, rerelire dans un sens ou dans l'autre.
Un "roman-poupée russe", aussi, dont le concept constitue à la fois la plus grande force, mais aussi sa plus grande limite. On varie les plaisirs au gré des expérimentations de l'auteur, mais ces grands écarts stylistiques, au-delà de déstabiliser certains lecteurs, font que l'on peut peiner à s'attacher de manière égale à cette galerie de personnages hétéroclites. En résulte un exercice de style grandiose, mais parfois dénué d'émotions.

Cartographie des nuages est fait pour toi si… tu ne sais pas choisir entre un roman historique, une dystopie ou du post-apo, si tu aimes les exercices de style et les puzzles.

J'ai aimé :
Une ambition folle
Structure aboutie
Une maîtrise totale de son sujet par l'auteur

J'ai moins aimé :
La structure du roman, qui peut limiter l'attachement aux personnages
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Excellent roman, j'avais adoré le film il y a 10 ans environ, et une amie m'avait offert le roman, que je n,'avais pas pris le temps de lire jusqu'a présent. J'ai été époustouflé de la qualité de cette oeuvre, ou chaque chapitre et sur un personnage différent, du passé, futur et présent, et pour chaque personnage, l'auteur à le talent d'utiliser un style d'écriture et de récit diffèrent, un vrai plaisir de lecture ou le roman m'appelait de lui même pour que je me plonge dedans.
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Ouah!
Putain de merde, ouah!

"Cartographie des nuages" n'est pas un bouquin qui laisse indifférent. Qu'on le déteste ou qu'on l'adore, son ambition est telle qu'il est franchement difficile d'en parler. le plus évident, peut-être, c'est de décrire cet incroyable sentiment qui m'a gagné une fois la dernière page tournée.
Ce sentiment, j'espère que vous le connaissez. C'est celui de rester pantois devant une oeuvre gigantesque, tellement ample qu'on y réfléchira probablement encore pendant des années, sans trouver pour autant de réponses tranchées à notre multitude de question. Mais plus que ça, ce sentiment a également une part d'acceptation: on a compris quelque chose, on a visualisé une cohérence dans l'oeuvre, mais comment mettre des mots dessus?
"Cartographie des Nuages", c'est exactement cela. le lecteur a compris quelque chose, a intégré l'oeuvre, même s'il sera bien difficile pour lui de hiérarchiser toutes ses pensées pour livrer ne serait-ce qu'un avis tranché sur l'intrigue, les personnages, les thèmes...

Alors voilà, je ne sais pas trop comment en parler. Une chose est certaine: c'est une histoire de révolte. On va suivre, probablement dans une réalité unique (bien que rien ne soit certain), six histoires s'installant à des époques différentes, des lieux différents et avec des personnages (presque) différents. Et à chaque fois, le héros sera quelqu'un sur le point de bouleverser l'ordre établi. Qu'il s'agisse d'une journaliste enquêtant sur une sombre histoire de nucléaire, un jeune compositeur qui se libère du joug de son mentor ou encore un membre d'une tribu pacifiste se décidant à braver ses peurs des tribus barbares dans un futur post-apocalyptique, chacun des personnages va s'insurger. Et c'est le lien par lequel tout converge.
Les interconnexions sont ensuite multiples. Les personnages se ressemblent parfois, on retourne sur des lieux déjà arpentés quelques chapitres avant, les histoires se lient tout comme les sentiments et les sensations.
Et c'est là le tour de force de David Mitchell: on pourrait croire à un vaste bordel, mais il n'en est rien. Tout est cohérent, maîtrisé, et le recul global, cette "Cartographie des Nuages", est juste incroyablement vertigineux.

On peut rajouter à cette maestria complexe le simple fait que les histoires sont passionnantes. Certaines m'ont vraiment bouleversé: c'est par exemple le cas de Robert Frobischer, jeune compositeur arrogant et dévoré par son art, qui lentement se construira lui-même une spirale l'enfermant en son sein. Ou encore Zachry, jeune homme à la bravoure malmené, détruit par ses erreurs passées et rongé constamment par de sombres sentiments qui se personnifient en une sorte d'entité. Somni et son périple science-fictif incroyable, plein de rebondissements plus maitrisés les uns que les autres.
Alors si l'on enlève toute la partie "interconnectée" (la plus impressionante, finalement, laissant supposer dans cette traditionnelle démarche holistique, que le tout est supérieur à la somme des parties), les histoires restent géniales. On est impatient de connaître la fin de ces histoires, toutes séparées en deux.
Même la structure du livre est passionnante: Mitchell en a fait une organisation pyramidale. Ainsi, la première histoire se finit dans le dernier chapitre, la deuxième dans l'avant-dernier et ainsi de suite... Passionnant.

Et disons-le clairement, David Mitchell est un écrivain de génie. D'accord, les histoires se passent à des lieux et à des époques différentes, mais Mitchell est très loin de s'arrêter là. Il touche dans ce livre à de multiples genres (roman historique, épistolaire, policier, de science-fiction, de fantasy...) et les maîtrise à la perfection (en-dehors peut-être du polar, que j'ai trouvé un peu en-dessous).
Et on rajoute encore une strate à l'incroyable: Mitchell modifie réellement son écriture d'une histoire à l'autre, si bien qu'on aurait aucun mal à croire que six écrivains différents se sont ligués pour l'écriture de ce roman. Ainsi, le récit d'Adam Ewing est délicieux par son ton très classique et soigné, les lettres de Frobischer brillent par leur sensorialité, le ton du polar est moderne et dynamique et attention les yeux... Mitchell est même parvenu à réinventer la langue dans son histoire post-apocalyptique, rendant réalisable l'exploit de garder son histoire lisible avec un jargon complètement déstructuré (enfer du traducteur, de mon humble avis). Hallucinant, je vous dis.

Alors que conclure à tout ça? Cette critique ne balaie probablement pas un dixième de toutes les choses que j'ai ressenties à la lecture de ce roman. D'une ambition incroyable, "Cartographie des Nuages" vous accompagnera très longtemps après sa lecture. Lecture parfois longue et fatigante, il n'en reste que le finir vous apportera un contentement rarement égalé.
Un chef-d'oeuvre.
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Quelle admirable lecture ! J'ai énormément aimé ce roman. Il fait partie des ces rares oeuvres qui nécessitent que le lecteur s'y investisse totalement, avec patience, tout au long du récit. Il s'apprécie dans son contenu entier, quand toutes nos questions ont trouvées réponses; mais également dans chaque page tournée, accompagnée d'attentes, de doutes, de sentiments divers.

Avec une construction atypique, David Mitchell nous raconte la vie de six personnes en particulier, au sein d'une galerie de personnages cosmopolites, dont certains attirent plus la sympathie que d'autres, mais chacun marquant le lecteur à sa manière. L'on peut s'identifier aux Uns ou aux Autres selon nos caractères, et être dérangé par un tel; mais il est indubitable que ces personnages parviennent à nous charmer et à s'attirer notre respect.

J'ai adoré que l'auteur attribue une écriture propre à chaque personnage et leur comportement: aucun ne se ressemble, pourtant tous sont liés.

Quant à l'histoire, comment vous décrire l'indescriptible ? Il faut le lire pour comprendre ! Par le biais d'un journal intime, de correspondances épistolaires, d'une enquête journalistique s'apparentant à une investigation policière, d'un interrogatoire, et de deux autres parties contées; au travers de différents lieux de la planète et à diverses époques (du XIXe siècle à un futur lointain), l'auteur nous dévoile non seulement sa conception du monde, mais des pensées d'une logique et d'une actualité indéniables !

C'est une lecture vraiment très intéressante, intelligente, que je ne peux que vous conseiller de découvrir.
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Coup de coeur intersidéral de la mort qui tue.
Un roman comme je les aime : surprenant, original, réfléchi. Et scotchant.
Rien que pour le style, ce roman vaut la peine !
En effet, on est transporté d'un récit à l'autre, d'une atmosphère à l'autre, très facilement grâce à l'auteur de ce roman.
Une grande lecture qui entame à merveille mes lectures 2016 !
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Ca va être très dur de chroniquer ce roman; d'une part, parce qu'il est inracontable, et d'autre part, parce qu'il est (quasi) unanimement jugé comme un chef-d'oeuvre alors que je n'ai pas apprécié ma lecture du tout...

Commençons par le début. J'avais entendu parler du film à l'époque de sa sortie en salle, mais je n'ai pu le voir que le mois dernier. J'ai beaucoup aimé le film. Pourtant, les histoires prises individuellement ne me parlaient pas plus que ça, mais je trouvais la mise en scène vraiment virtuose, c'est un film avec de multiples degrés de lecture, très profond, avec des acteurs qui jouent tous différents rôles à différentes époques, vraiment, des prouesses à la fois du côté des réalisateurs et des acteurs. Ca m'a donc donné très envie de lire le livre, dont je savais que le découpage était différent. Eh bien, j'aurais dû rester sur le film ^^.

L'histoire n'est pas unique, en fait, c'est une succession de 6 intrigues qui se passent à différentes époques. Dans le film, les intrigues sont mêlées, on passe de l'une à l'autre sans temps mort, sans s'ennuyer. Dans le livre en revanche, les intrigues sont toutes coupées en deux, à l'exception de la sixième. On suit d'abord les aventures d'un notaire (Adam Ewing) en route en bateau dans les colonies au milieu du XIXème siècle, puis d'un jeune musicien dans les années 1930, d'une journaliste qui tente de faire la lumière sur un complot nucléaire en 1975, d'un éditeur qui se retrouve enfermé en maison de retraite à notre époque, puis de Somni, clone dans un futur Séoul, et de Zachry, membre d'une tribu d'un futur encore plus lointain. L'histoire de Zachry est la seule dans le livre a être racontée d'une traite. Pour les autres, le schéma, c'est de remonter de l'histoire la plus ancienne (celle d'Adam Ewing) à la plus avancée dans le temps (celle de Zachry), puis de les reprendre dans l'autre sens (= histoire 1, 2, 3, 4, 5, 6, 5, 4, 3, 2, 1).

Si dans le film, la composition, la mise en scène et les performances des acteurs avaient réussi à me faire oublier qu'aucune de ces histoires ne me passionnait vraiment, dans le livre, comme on alterne pas, je me suis sentie "prisonnière" de chacune des intrigues, l'une après l'autre, sans voir de fin venir. Et quand on a lu la première moitié de chaque histoire, qu'on sait qu'on accroche pas, et qu'on sait qu'on va y revenir ensuite, ça n'est pas encourageant. J'ai vraiment dû me faire violence pour aller au bout.

Dans le livre, il y a toutefois un gros plus (enfin, ça n'a pas été un plus pour moi, mais je comprends tout à fait que ça le soit pour les autres), c'est que l'auteur a adapté son style à l'époque de chaque histoire. Elles appartiennent toutes à un genre bien distinct (d'où une grande difficulté à classer le livre, d'ailleurs): on trouve un journal, un récit épistolaire, une thriller, une comédie, une dystopie/interview et une histoire post-apocalyptique. (Il devrait y en avoir pour tous les goûts ^^). Dans chacune, on sent le travail de l'auteur pour adapter sa façon d'écrire. le style est particulièrement ampoulé pour les deux histoires les plus anciennes (c'était trop pour moi, je trouvais ça vraiment lourd, même si je reconnais sans difficulté que l'auteur a effectué un gros travail); la troisième était la seule dont j'ai apprécié à peu près la plume; la quatrième est censée être teintée d'humour, mais je n'y ai pas du tout été sensible, j'ai trouvé le personnage de Timothy grotesque et exaspérant (dans le film aussi, mais ça passait beaucoup mieux); l'histoire de Somni est intéressante, mais très froide et déshumanisée (vous me direz, normal pour une clone); et la dernière... style proprement insupportable pour moi! C'est écrit dans une espèce de patois bizarre (chapeau au mec qui a dû traduire ça, d'ailleurs), avec des phrases comme "L'Corbeau a suivi l'ord'donnance du Sage et traversé l'océan enfolié d'palpitudes jusqu'tant qu'il a vu la fumée du Grand Volcan dans l'pas-loin". euh ouais, OK. 100 pages comme ça, tu nous disais juste qu'ils parlaient patois en écrivant normalement, c'était bien aussi. Ce passage m'a vraiment épuisée. Mais c'est dommage, parce que la construction du roman est tellement unique (je n'avais jamais rien lu de semblable), intéressante et riche que j'ai l'impression d'être passée à côté d'un chef-d'oeuvre.

En plus, ayant aimé le film, je ne comprends pas pourquoi j'ai eu autant de mal à lire le livre, encensé un peu partout. Je connaissais le lien qui unit les histoires par le film, je pensais qu'on aurait une explication dans le livre, mais non. J'ai vraiment eu du mal à aller au bout, je me suis forcée à finir, et clairement, si j'ai l'impression que j'aurais dû aimé, le fait est que je me suis fait chier tout le long (vous m'excuserez ma trivialité).. Dommage! Heureusement, il a plu à bien d'autres!
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J'ai adoré, encore plus que le film.Les six récits s'enchâssent et se font écho avec habileté. C'est comme si on lisait six romans bien distincts, chacun avec un style, un langage, une intrigue, etc qui lui sont propres. Chacun des récits contient des références à des faits historiques qui se sont déroulés plus tôt dans le roman, donnant l'illusion qu'ils se sont réellement passés puisqu'ils servent de référence. Un moyen extraordinaire de brouiller les frontières entre réalité et fiction.Le récit, avec sa forme complexe et les sujets abordés, est érudit mais il reste très accessible.Les allusions à la destinée de l'humanité et à la réincarnation restent discrètes à mon avis, mêmes si on ne peut pas les ignorer. Mais ce qui m'a le plus marquée, c'est la réflexion sur le consumérisme l'exploitation et l'embrigadement de l'homme (en tant qu'individu ou en tant que masse populaire). Les premiers exemples étant pris dans le passé, les dérives décrites dans le futur semblent presque possibles.Pour résumer : passionnant !
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