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4,2

sur 2095 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un beau, très beau roman, sur la musique, l'amour, la mort, le souvenir et le hasard. Roman aux résonances multiples, nous transportant des sombres années d'un Japon militarisé et fanatisé, préfigurant ce qui va devenir la plus terrible guerre de tous les temps, jusqu'en France où un luthier, maintenant âgé, va retrouver la trace de ce père trop tôt disparu et de ceux qui l'ont aimé. On ne doit pas déflorer le récit, plein de surprises et de rebondissements inattendus, le lecteur poussant des Oh ! et des Ah ! à chacune des pages que l'on a hâte de tourner jusqu'au moment, la fin se rapprochant, où l'on souhaite au contraire ralentir le rythme de la lecture. Merveilleusement bien écrit, cet hymne à l'amour, amour de la musique, du métier, des êtres chers, nous transporte dans un monde, certes imaginaire et parfois teinté de merveilleux, mais qui fait réfléchir et fait énormément de bien…
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Ue merveille !

Une découverte de cet auteur pour moi.
La lecture est fluide, riche d'enseignements, j'ai même eu le sentiment d'entendre la force et la douceur du violon.
Une vie de résilience pour un jeune garçon japonais qui a perdu ses parents trop jeune et brutalement en 1938.

Il y a de belles leçons à tirer de cette histoire écrite avec l'humilité bien connue des japonais.
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Un jeune homme a eu la vie sauve grâce à un violon abîmé, va mettre tout en oeuvre pour reconstruire les 2 aux prix d'efforts constants. Cette odyssée va le mener à voyager pour rencontrer des personnes formidables qui ont fait partie ,de près ou de loin, de son existence. Une oeuvre émouvante.
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Connaissez-vous l'âme du violon ? Il s'agit d'un petit morceau de bois positionné en son coeur, et qui assure la résonance du son en maintenant les différentes parties de l'instrument à bonne distance. Chaque violon en a donc une bien à lui. C'est lorsque celle de l'instrument de Yu, le père de Rei, est brisée en 1938 par un soldat japonais que démarre ce roman. Rei est un jeune garçon, il va assister à l'arrestation de son père caché au fond d'une armoire, et ne jamais le revoir…Une immense blessure à l'âme du jeune japonais. A partir de ce moment, sa vie entière sera consacrée à la musique et à la reconstruction du violon brisé, toujours accompagné dans son travail par quatuor à cordes dit « Rosamunde » de Schubert que jouaient son père et ses amis•es au moment de leur arrestation.
L'intrigue se déroule avec lenteur et douceur dans ce roman qui offre une vision humaniste de la musique et des relations humaines. La réparation de l'âme du violon sert aussi à panser les blessures des âmes humaines, et la reconstruction des vies entremêlées des personnages du récit est un prétexte pour aborder un pan de l'Histoire extrêmement sombre, violent et douloureux du Japon.

Ce livre est écrit en français par l'écrivain japonais Akira Mizubayashi, ce qui confère à la plume et au récit une teinte particulière. de plus, l'auteur a découpé son roman en chapitres représentant les différents mouvements du quatuor de Schubert, faisant ainsi vivre la musique à travers les pages…Celle-ci est d'ailleurs omniprésente tout au long du récit, dans lequel on croise même des extraits de portées du morceau.

Mélomane, musicien•ne ou amateur•rice de Schubert et de littérature, je ne peux que vous recommander ce récit, fort, poignant mais aussi porteur d'espoir.
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« Âme brisée » raconte l'histoire d'un violon dont on a piétiné l'âme … et à travers elle, l'histoire d'un enfant auquel on a enlevé le père, l'histoire de plusieurs passionné.es de musique, l'histoire de plusieurs quête, une page d'histoire du Japon. C'est un roman intense et émouvant !
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Ce roman écrit par un japonais directement dans la langue de Molière est d'une délicatesse qui m'a émue tout au long de ma lecture. C'est un récit qui mêle faits historiques (guerre sino-japonaise), musique et de la reconstruction.
C'est l'histoire d'un petit garçon,Rei, qui va voir son père musicien arrêté par la police japonaise un jour de 1938 et dont le seul objet qui lui reste est un violon à l'âme brisée.
Je vous laisse découvrir ce petit bijou
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Voilà un livre doucement bouleversant que j'ai beaucoup apprécié et aimé.
La guerre et ses sadiques, mais il suffit d'un
La guerre et ses gestes d'humanité, mais il suffit d'un.
Les conséquences de cette guerre et la résilience.
Une écriture qui coule en toute simplicité. C'est ce qui fait sa force.
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"La mélancolie est un mode de résistance."
Ainsi commence "Âme brisée", par ce souffle de fraternité sino-japonaise au beau milieu d'une guerre les divisant, par la brise mélodieuse des instruments à cordes venant souffler ce qui reste de beauté en l'humain. de cette harmonie émane une incantation aspirant à un humanisme réconcilié.
De la résistance aux oppositions d'état nait une partition prônant l'égalité, les pleurs d'un violon implorant au monde l'arrêt de la cacophonie obscure et assourdissante de la folie impérialiste.
Akira Mizubayashi est un luthier d'exception, un fabriquant d'âme dont les échos universels, toujours, resteront les témoins des récriminations mais aussi des aspirations à la cohésion.
D'une symphonie de douleurs se propagent les effluves d'une complainte au refrain salvateur, porteur d'espérance.

La communion fraternelle tisse des liens indéfectibles. L'union sacrée de l'équilibre et de l'amour projette les airs d'une double patrie enlassée par un enfant rescapé , des coeurs harmoniques éclos la vie meurtrie mais accomplie.
Fils, fil, filial, fidélité du souvenir gravé telles des notes imprimées et sculptées dans la chair, l'immortalité d'une ode paternelle embrassée, dessine les contours d'une existence établie, dans un établi réparant les âmes affaiblies...

Un hymne au coeur de la tourmente, éloge aux instruments qui prennent vie, aux réminiscences et à la résilience , laissant défiler le temps qui s'egrene lentement, chaque phrase trouve sa résonance dans un arpege constitué de psychés disloquées, de poésie d'une beauté éthérée.
Ce roman est un voyage qui s'opère au creux de chaque interstice, à l'instar d'une élégie qui nous égare et nous bouleverse.

Un roman qui s'impose.
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Ce roman est une invitation au voyage, entre la France et le Japon, entre la barbarie de la "Guerre de 15 ans" et l'universalité de la musique, entre les fantômes et les vivants. Si je dis que la musique est présente tout au long du récit, je sais déjà que certains vont penser : "Ce roman n'est vraiment pas pour moi." Quelle erreur ! Il n'est pas besoin d'être musicien, ni même mélomane, pour vivre cette histoire tout en poésie et délicatesse. Depuis que j'ai découvert la littérature japonaise, je ne cesse de m'émerveiller de sa puissance enveloppée de douceur.

Les 238 pages de ce livre se lisent d'une traite, au rythme de la plume incisive, mais aussi caressante, d'Akira Mizubayashi. Écrivain japonais, il écrit en français, éliminant ainsi les traductions imprécises, souvent approximatives, nuisant à la beauté du texte. "Âme brisée" est l'aventure d'une vie. Celle d'un petit garçon de 11 ans dont l'âme s'est brisée en même temps que celle du violon de son père, victimes, toutes les deux, de la violence aveugle et sourde des hommes. C'est également un conte métaphorique sur l'amour, celui indestructible entre un père et son fils, celui universel de la musique entre les peuples, celui indéfectible entre un homme et une femme et celui, fidèle, entre un chien et son maître.

Ainsi, j'ai suivi, pas à pas, le petit Rei, tapi au fond de son placard, puis solitaire le long des rues tokyoïtes, accompagné du violon saccagé de son père Yu, et enfin, dans son atelier de luthier en France, acharné dans sa tâche de restauration.

Lors d'une interview, l'auteur a expliqué la dédicace peu commune qu'il a choisie pour son livre, "À tous les fantômes du monde" : "Le fonctionnement normal de la mémoire est l'oubli et, pour se rappeler un fait, il faut aller en chercher le souvenir. Or, cette fonction est perturbée quand il y a eu traumatisme et la mémoire, incapable d'oublier, engendre des fantômes. Yu devient un fantôme que la mémoire de son fils n'oublie jamais. Ce roman raconte comment le fantôme peut aller au bout de sa mort et disparaître."

Pour moi, m'immerger dans la littérature japonaise est l'assurance d'aller à la rencontre d'une histoire pleine de sensibilité. Il n'est pas facile d'exprimer ce que la finesse de ce roman réveille au fond de l'âme. Je ne suis ni musicienne, ni peintre, encore moins écrivaine, mais je sais quand une oeuvre musicale, picturale ou littéraire me touche. Qu'importe si elle n'a pas la faveur du plus grand nombre, ni de valeur insensée, l'important est l'émotion qu'elle m'apporte.

L'adage "La musique adoucit les moeurs" trouve tout son sens dans ce récit subtil où violence et douceur se côtoient. À chaque page, la musique pose un baume sur le coeur de Jacques dévasté par la douleur muette du déracinement. Aller à la rencontre des fantômes de son passé, qui n'ont cessé de l'habiter pendant des années et auxquels, par le truchement de la restauration du violon de son père, il a consacré sa vie, est la meilleure des façons pour les laisser s'en aller avec bienveillance et sérénité pour, enfin, revenir à la vie et respirer librement, en toute quiétude, avec la certitude d'être à la bonne place.

le choix des notes par un compositeur pour raconter une histoire, décrire une ambiance ou provoquer une émotion, m'a toujours subjuguée. Akira Mizubayashi donne une interprétation flamboyante d'un mouvement frémissant de la Gavotte en rondeau de Bach : « Les aigus sonnaient comme une longue enfilade de gouttes d'eau pure versées par un ciel bas et tourmenté, étincelant aux premiers rayons du soleil pénétrant obliquement les feuillages verdoyants d'une forêt boréale luxuriante, tandis que les médiums et les graves étaient comme ouatés, glissant sur une étendue de velours, suscitant une impression de chaleur intime émanant d'une cheminée de marbre restée allumée toute la nuit. La musique avançait, revenait, montait, descendait avec une liberté euphorique ; elle faisait penser à une danse joyeuse et sautillante qui semblait exprimer le bonheur de marcher dans un paysage enchanté. »

J'ai aimé tant de choses dans ce roman. le couple Jacques/Hélène, lui luthier, elle archetière. Ils ont besoin l'un de l'autre, comme l'union des instruments qu'ils créent pour donner naissance à la musique. Les relations entre les personnages et leurs descendants à des décennies d'écart. le précieux legs à la génération suivante comme un témoin de la puissance de la Musique contre la Barbarie, malgré le passage du temps entre la petite fille d'un militaire mélomane et le fils d'un musicien muselé.

En quatre parties et deux mouvements, l'auteur écrit une symphonie d'émotions incroyable. Ses mots sont entrés dans mon coeur en écoutant "Rosamunde", l'oeuvre bouleversante de Schubert. Pour les amateurs, il serait dommage de ne pas allier les deux plaisirs, la lecture et l'écoute.

"Âme brisée" est un bijou de littérature blanche, lumineux, résolument optimiste, mais aussi un plaidoyer subtil, empreint d'humanité, contre l'obscurantisme. C'est un immense coup de coeur dont il a été difficile de m'extraire pour passer à autre chose tant j'ai été bouleversée par la force allégorique, la beauté et le romantisme de ce récit. Merci Monsieur Mizubayashi, pour ce moment rare et précieux où l'âme a l'impression de tutoyer les étoiles.
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