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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Lu en plusieurs fois, tout y est ENORME, SURDIMENTIONNE, le nombre de pages, les dialogues, les personnages ; c'est obsédant, obsessionnel, difficile à lire mais aussi difficile d'en parler, on est envahi par des bouffées d'émotions différentes … il faut le lire mais il faut du temps, s'en extraire et y revenir à nouveau…
C'est une oeuvre brillante, drôle, complètement déjantée, un tsunami d'émotions.

« Les parents nous ont donné la vie ? A nous de la leur reprendre. le plus tôt possible ».
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Pour le punir d'avoir écrit un si gros roman, je vais faire un petit compte rendu. de toute façon, il m'est impossible de décrire toutes les sensations ressenties en lisant naissance de façon exhaustive, alors soyons bref, ce que Moix ne sait pas faire que ce soit en littérature ou en sa qualité de chroniqueur télé. Bon, alors, naissance de quoi s'agit-il ? le narrateur Yann Moix raconte sa naissance et son enfance d'enfant battu. L'accouchement proprement dit est interminable et se réalise sous le regard haineux du père qui nous rabâche d'interminables monologues sur le fait que ce fils n'est pas désiré et une fois qu'il est né que c'est un monstre qui ne mérite pas de vivre, idée que partage la maman ainsi que le personnel de l'hôpital. Seul un certain Marc-Astolphe Oh, voisin du couple a une autre idée du nourrisson et constatant la haine des parents décide d'être l'ange protecteur du petit. N'empêche que Oh ou pas, l'enfant va connaître une enfance en enfer (qu'il vit avec philosophie). Ses parents le frappent, le privent, le détestent et participent même à un salon de la maltraitance où l'on explique comment molester au mieux son enfant. La partie salon est interminable et on a le droit à tous les détails avec des stands consacrés au fouet, d'autres à la mise en cage ou d'autres à l'écartèlement.

La seconde partie du roman met Marc-Astolphe Oh sur le devant de la scène. S'occupant toujours du petit Moix, ce personnage excentrique et haut en couleur qui est une encyclopédie ambulante, raconte sa vision décalée du monde, ses exploits sexuels dans de longs monologues hilarants par moments, redondants parfois.

Yann Moix a pris le parti pris de l'exagération et du burlesque alors comme on dit dans ces cas, le lecteur doit suspendre son incrédulité. En voulant critiquer la société de l'enfant-roi, l'écrivain décrit une situation totalement inverse (mais jamais ne nous explique comment ces enfants maltraités - qu'on voit au salon- puissent survivre ou pire devenir adultes sans garder de grosses séquelles). Évidemment, pour que le tout soit possible, il faut faire abstraction du fait que la police et les autorités sanitaires puissent intervenir. Pourtant, nous vivons bien dans notre monde et il est par exemple question de la canicule de l'année 1976 qui est l'année charnière du roman (qui se déroule, j'ai oublié de le préciser mais est-ce important, à Orléans). Ceci dit, la société dans laquelle évolue l'action est peu évoquée si bien qu'on a l'impression d'être en vase clos.

Donc, il ne faut pas avoir peur des pavés,ne pas avoir l'âme sensible et pour les femmes, bien s'accrocher pour ne pas être dégoûté de la place qui leur est donnée car on frise la misogynie (femme objet) mais comme tout est exagéré et improbable, je pense qu'il vaut mieux en rire que de s'offusquer. On rit beaucoup dans ce roman dans lequel tous les personnages (à part le narrateur) portent des noms ridicules, certaines séquences sont à tomber par terre (comme la vente aux enchères à laquelle assiste Marc Astolphe Oh où non seulement on vend des choses abstraites mais surtout lorsque Oh tombe sous le charme d'une participante et imagine tout ce qu'il pourrait faire avec elle, au plumard bien entendu). La deuxième partie est plus intéressante que la première où l'on a souvent l'impression de relire la même page quand il s'agit de décrire les supplices qu'endure le pauvre Yann.

C'est quand même une belle expérience de lecture et quand un roman vous suit presque deux mois, forcément, il commence à faire un peu partie de votre vie. Je n'ai pas parlé du style Moix. Évidemment, c'est de la grande littérature et comme c'est un grand auteur, il a le droit de créer des néologismes, ce dont il ne se prive pas, grande littérature certes mais gâchée par le côté un peu déballage lorsque pendant des pages entières, l'auteur va faire défiler comme un pelote de laine tout ce qui a trait au sujet évoqué. A chaque fois, l'auteur tente d'épuiser un thème en y présentant tout ce qu'il induit et ce sont donc des listes à n'en plus finir ( comme par exemple les 50 tableaux préférés de Marc Astolphe oh).

On ne doute pas une seconde que le tout est assumé par l'auteur qui a voulu frapper un grand coup, un coup d'épée dans l'eau diront certains mais en tout cas, personne ne peut nier le génie de Moix, un génie qui a bossé quand même puisque toutes ces descriptions précises de concepts a dû nécessiter un travail de documentation assez conséquent.

Flamboyant, agaçant, grandiloquent...les 1200 pages de ce roman ne peuvent en tout cas pas laisser indifférent. Personnellement, même si en cours de roman, je commençais à sérieusement m'agacer je ne regrette pas de l'avoir lu. Il sort quand même des sentiers battus (pardon du jeu de mots) et ça nous change un peu de la littérature sans estomac que nous inflige trop souvent les auteurs français (qui en plus se contentent souvent de 150 pages...même si quantité ne signifie pas forcément qualité).

Ecrit d'un trait de plume, le 19.04.2016 à 02:00. Des fautes sont possibles.Je corrigerai en me relisant.

Loïc LT

lecture mars-avril 2016, sur kindle, 1200 pages, éditions Grasset, parution en 2013, édition Grasset, prix Renaudot. note : 4/5
Lien : http://doelan.blogspirit.com
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Un Yann Moix soucieux de s’embarquer dans le néant et de s’y dissoudre ! Le but assumé n’étant même pas de partager avec le lecteur, mais de dégoiser et de s’émerveiller de ses capacités hallucinatoires à enfanter du vide, du rien peuplé de fantômes.
Une logorrhée verbale symptomatique, qui préfigure un rite masturbatoire, un "habitus" propre au sexe mâle, avec cette volonté farouche d’absorber le monde dans sa petite personne. Ou de s’en croire le centre. On se perd. Trop de complaisance égotique dans cette voix qui s’écoute parler et qui peut même s’abimer dans un délire de listes. Des listes et des listes de mots, de noms, etc. qui courent sur des pages et des pages. On saute en espérant arriver à la fin. Un récit, un roman (on ne sait quel nom lui donner) qui souffre d’obésité.
Je n’ai pas manqué de relever l’imposture : il avait déclaré à la grande librairie ne pas pouvoir lire un livre où l’auteur utilise le mot blême. Lui-même l’utilise bien une dizaine de fois. Cherchez l’erreur!
Voilà pour le jugement sommaire.
Et POURTANT, il y a du style, un rythme, des néologismes à foison, des passages fulgurants et savoureux qui méritent de figurer dans une anthologie, même si cela s’apparente parfois à des exercices de virtuosité visant à imiter tel ou tel, à en mettre plein la vue avec un abus manifeste de mots savants ou argotiques.
J’ai lu jusqu’au bout pour ne pas passer à côté de ces moments de grâce, ces pépites où on entend une voix bien particulière, où se révèle un vrai talent d’écrivain comme il n’en existe presque plus.




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Ce livre est une lecture particulière mais très plaisante, le style cynique est drôle et l'histoire qui nous est présentée développe plusieurs théories intéressantes. le livre souffre néanmoins d'une volonté de sur-intellectualiser son écriture qui est souvent lourde, le défi que semble s'être posé l'auteur de vouloir dépasser les 500k mots est trop visible.
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Excellent ! Je ne comprends pas les mauvaises critiques à son égard !
C'est très bien écrit, drôle, inventif, et original ! Quoi de plus ? C'est aussi une réflexion sur la vie ! Allons donc !

Certes, qui l'a lu en entier ? Pas moi, mais je suis maintenant intriguée. Cet homme, Yann Moix, m'interpelle.
J'aimerais lire son premier roman, qui a eu un prix aussi. Affaire à suivre.
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