L'abbaye de Saint-Denis possédait autrefois dans son trésor une coupe circulaire, en or, cloisonnée à jour de cristaux de roche, de verre de teinte rouge ou verte, qui passait — et la chose est possible — pour avoir été donnée par Charles le Chauve. On la désignait sous le nom de « tasse du sage roi Salomon ». En comparant l'image du roi, assis sur son trône, gravée sur la plaque de cristal sertie au fond de la coupe, avec une monnaie d'or de Chosroès Ier, Longpérier a établi que la coupe du trésor de Saint-Denis, qui depuis la Révolution fait partie des collections du Cabinet des Médailles, à la Bibliothèque Nationale, avait été exécutée pour ce même Chosroès qui régna de 531 à 579. Nous avons donc là un monument d'origine indiscutablement persane, d'orfèvrerie cloisonnée, tout à fait de même technique que les vases de Petrossa, qui datent au plus tard du ive siècle. Ce sont des jalons qui vont nous permettre de déterminer non point l'origine de tous les monuments que nous connaissons, mais l'origine de tout un style particulier de décoration.