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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
« En adoptant le point de vue d'une harceleuse qui se dégoûte et n'a pas été punie, le roman offre la possibilité de réfléchir de l'intérieur à un phénomène qui nous échappe et nous glace. A mettre dans toutes les mains, adolescentes mais pas que » : c'est un extrait de ma chronique que 20 minutes a publiée sur Rattrapage, au sein d'une série sur le thème du harcèlement scolaire. En effet, depuis une semaine, la communauté des lecteurs de 20 minutes a recommandé chaque jour un livre sur ce thème, avant la Journée de lutte contre le harcèlement scolaire, aujourd'hui, le 5 novembre.

Rattrapage incarne parfaitement la collection « d'une seule voix » d'Actes sud junior : un très court monologue « coup de poing », auquel les adolescents peuvent s'identifier.

Pourtant, le parti-pris du livre est risqué : l'histoire est vue du côté de la souffrance du bourreau, une jeune fille en classe de terminale qui, depuis le drame, ne supporte plus rien à part être dénigrée et rabaissée.

Révoltant ? Attention, il ne s'agit pas de s'apitoyer sur un bourreau, encore moins de l'excuser : il s'agit plutôt de faire entrer dans la tête de quelqu'un qui n'a pas été puni, mais qui se sait coupable, ce qui l'entraîne vers une autopunition sans fin. Ne pas punir le bourreau, c'est une injure faite à la victime, mais c'est aussi empêcher le bourreau d'avoir une autre identité que celle de bourreau, ce qui est très risqué…

Moyennant quoi la harceleuse et le harcelé se retrouvent dans les couloirs du rattrapage du bac. « Il me demande si je vais tenter de le repasser. Retourner au lycée pour encore un an. Je lui dis que oui. Qu'à défaut d'avoir rattrapé mon bac, je vais essayer de rattraper l'année qui vient de s'écouler. » « Il » : le harcelé. « je » : son bourreau. Pourquoi et comment… c'est l'objet des 80 pages d'un livre remarquablement efficace.
Lien : https://www.20minutes.fr/art..
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Le harcèlement scolaire vu du côté du harceleur.

À l'occasion d'un oral de rattrapage du bac, la narratrice croise un ancien élève de son lycée.
Elle faisait partie de "La royauté", il était membre de "la plèbe".
Quel était leur lien exact ?
Pourquoi sa présence lui cause-t-elle un tel choc ?
Par petites touches, crescendo, le tableau se précise...

D'une efficacité imparable, ce très court texte, va droit au but, façon uppercut plus que leçon de morale.



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Le harcèlement vu par le harceleur.
Immersion dans la tête de la narratrice, le jour du rattrapage du bac. Rétrospection et introspection sur l'année écoulée. La jolie blonde faisait partie des stars du lycée. Les boloss, elle et sa bande d'amis n'étaient pas très tendres avec. Sur Facebook, ils avaient créé le groupe "l'Association des Cassos Anonymes" sur lequel ils postaient des photos de leurs proies. Jusqu'à ce qu'une des victimes passe à l'acte... traumatisme. le jour du rattrapage, elle revoit cette victime. Ce rattrapage, ce n'est donc peut-être pas tant celui du bac mais plutôt celui d'une conduite.

Ce récit se lit vite, il est très court. Mais très brut aussi, la narratrice est à vif, elle a dix-huit ans et se trouve soudain face à la réalité de la vie. Une réflexion à fleur de mots qu'elle mène au sujet de sa bande de pote qui meurt avec la fin du lycée, de la futilité de certains comportement, et de sa vie d'adulte responsable qui commence. C'est percutant, parfois cinglant, et poignant à la fois.
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Quel roman !

Comment un roman court peut autant bouleverser !?

Quelle intensité et quelle beauté ce livre dégage !

C'est en pleurant que je l'ai fini, une boule coincée dans la gorge qui est remontée d'un coup en lisant les derniers mots.

Rarement un roman m'aura autant émue que celui-ci et pourtant, j'en lis...

Pourquoi il fait la différence ?

D'une part, parce qu'il aborde un sujet qui me touche énormément, le harcèlement scolaire.

D'autre part, le texte est juste MAGNIFIQUE.
L'histoire, les mots, les dialogues m'ont happée entièrement.
C'est puissant, intense et d'une beauté à couper le souffle.

Juste vous dire COMBIEN je l'ai aimé !

Et puis, faut-il expliquer davantage ?
C'est dans les tripes que cela se passe et c'est tout simplement la magie des livres et tout le talent de certains auteur(e)s.

Ma chronique sera courte parce que je n'ai qu'une chose à vous dire :

LISEZ LE !

Faites-le lire et partagez-le.

MERCI Vincent Mondiot pour m'avoir tant émue.
Une certitude, je vais continuer à vous lire, avec un immense plaisir.


Lien : https://leslecturesdeclaudia..
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Le monologue d'une "star du lycée" qui revient sans concession sur son année scolaire: rattrapage du bac... et de son attitude ignoble.
"Titre du tableau" : La déchéance d'une reine. C'est avec beaucoup d'ironie et de dureté qu'elle parle d'elle-même ("Je suis une putain de merde humaine"), elle qui, par son physique idéal de "blonde au cul bandant", s'est retrouvée propulsée en haut de l'impitoyable "chaîne alimentaire lycéenne", du côté de ceux qui dominent, usant de leur "pouvoir d'humilier" les pauvres autres. La société est ainsi faite que la beauté excuse tout : "Que je puisse être sale à l'intérieur ne changera rien, c'est quand même à moi qu'on sourira dans la rue, à moi qu'on excusera plus facilement les erreurs, à moi qu'on pensera". Mais était-ce une raison pour s'acharner sur lui ?

Titre du tableau : Camarade d'enfance. le pire c'est qu'il n'est pas un parfait inconnu: petits, ils étaient voisins et rentraient ensemble de l'école... Comment a-t-elle pu s'acharner sur lui avec la bande? "Tout le monde savait. Tout le monde s'en fichait". Une bande qui de toute façon "est morte avec la fin du lycée", des gens qui ne comptaient pas vraiment, qui "ne me manqueront pas et c'est ça qui me rend triste". Se fourvoyer pour des personnes insignifiantes. C'est comme le bac: quelle importance au regard de la construction de soi? "On n'arrête pas de nous parler du bac, depuis le début de l'année, depuis le début du lycée, depuis toujours. C'est la porte d'entrée pour la suite, la porte de sortie de la jeunesse, la première chose vraiment importante de nos vies. Blablabla".

Titre du tableau : Changer. "Pauvre connasse. Tu n'as rien compris, rien appris". Comment peut-on se lancer dans la vie adulte si on n'assume pas ce que l'on fait et qui l'on est? Peut-on se laisser réduire par les autres à une caricature de soi, tout comme on les enferme, eux, dans des clichés? "J'espère qu'il me hait. Parce que si ce n'est pas la cas, rien n'a de sens". La proie du "cannibalisme lycéen" en veut forcément à son bourreau, non? A moins qu'une "absolution" soit possible... Alors quitte à être perçue comme une bimbo, autant se comporter comme telle jusqu'au bout... pour mieux renaître ensuite et "devenir autre chose".

Un texte intense, qui nous embarque d'emblée, et qui, en adoptant le point de vue du harceleur, fait s'interroger sur les motifs et surtout l'engrenage qui poussent aux situations les plus extrêmes, et qui, à travers des propos très crus mais honnêtes, laissent la place, malgré tout, à l'espoir.
Lien : https://www.takalirsa.fr/rat..
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Un titre destiné aux ados sur les conséquences du harcèlement scolaire et du cyber-harcèlement et les remises en question personnelles, c'est brut et écorché, le style Mondiot dans toute sa splendeur !

Rattrapage est un monologue d'une jeune adolescente qui se retrouve au rattrapage du bac dans l'enceinte d'un autre lycée. Elle doit passer l'oral qui pourrait s'avérer aussi salvateur que préjudiciable pour l'obtention de son diplôme. Ce jour là, ils sont un certain nombre à patienter dans le couloir, et elle reconnaît ce garçon assis, les écouteurs sur les oreilles, il ne semble pas l'avoir remarquer. Pourtant, elle se rappelle de ce qu'il a subi, ce qu'elle lui a fait avec les autres, jusqu'à ce qu'une marre de sang vienne faire cesser tout ça.

On suit donc les réflexions d'une adolescente jolie, bien fichue, populaire, une de ces filles qui a du succès auprès des garçons, une fille qui sort du lot parce qu'elle appartient à cette bande d'adolescents dont tous aimeraient secrètement faire partie. Elle raconte au lecteur cette année scolaire qui a viré au cauchemar avant de finalement finir dans le déni et l'oubli. Sauf qu'elle n'a rien oublié, sait qu'elle a fait beaucoup de mal et qu'avec cette bande de potes, des vidéos, des photos diffusées sur internet, ils sont allés trop loin. Revoir ce garçon, sur lequel ils se sont acharnés plus que les autres, celui que la plupart ont oublié, ravive en elle douleur et remords latents, tapis dans son coeur, dans sa tête, les réminiscences de ce qu'elle a été pendant presque une année lui explose au visage et toutes les interrogations qui en découlent ; comment réparer le mal qui a été fait ? Comment devenir une autre que cette pimbêche moqueuse ? Est-ce que ce garçon la déteste ? L'a t-il oublié ? Comment va t-il aujourd'hui ?

Ce petit roman respire le style Mondiot que j'affectionne particulièrement et que l'on retrouve d'une certaine manière dans ses autres écrits, Nightwork ou Les Mondes-Miroirs par exemple. On retrouve toujours des thèmes engagés, sensibles, durs aussi, avec un style d'écriture qui plonge en général le lecteur dans quelque chose de sombre, parfois même de glauque. Ici, l'écriture est encore plus brute, plus écorchée, comme si l'auteur avait craché son récit sur le coup d'une impulsion, d'un seul jet, c'est encore plus percutant finalement et cela apparaît en adéquation avec le sujet traité. C'est violent, réaliste, sans fioritures inutiles, c'est aussi plus tourmenté et virulent, émouvant dans sa simplicité. Je ne connais l'auteur qu'à travers ses écrits publiés mais aussi ceux de son blog « Survivre à la nuit », et l'on ressent une personnalité complexe, peut – être un peu « abîmé » aussi qui transparaît dans cet ouvrage.

On aborde là le thème du harcèlement scolaire et du suicide chez les adolescents psychologiquement plus fragiles dans cette étape de leur vie, l'adolescence, une période qui peut s'avérer aussi violente et destructrice que possible par les mots, les gestes, les actes et les réseaux sociaux, grand mal de notre époque… Mais, si l'ouvrage se veut fort et difficile parfois psychologiquement parlant, une once d'espoir demeure avec la notion du pardon et de reddition que l'auteur aborde aussi à travers son personnage qui se pose milles et une questions sur elle même, sur ces autres, soit disant amis, sur ce garçon marqué à vie par les cicatrices du drame.

En bref, un petit ouvrage au message fort qui résonne encore après la dernière page tournée, on pense inévitablement à ceux qui subissent ces harcèlements chaque jour, à ceux qui n'ont pas la « chance » de faire partie de la meute populaire, à ceux à qui l'on ne pardonne pas la moindre originalité, le moindre écart… à ces injustices quotidiennes qui peuvent tourner en drame. Un ouvrage qui je l'espère sensibilisera les adolescents, même si sans avoir d'idées préconçues à ce sujet, ce ne sont pas forcément ceux qui lisent qui sont les « bourreaux », ceux-là pourront peut-être s'allier, intervenir et se confronter à ceux qui violent chaque jour la dignité des autres. Encore un très bel ouvrage de cette collection forte et émouvante !

Je remercie les éditions Actes Sud junior et l'auteur Vincent Mondiot pour ce (double) envoi !
Lien : https://songesdunewalkyrie.w..
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Quelle claque que ce court roman de Vincent Mondiot dans l'excellente collection "D'une seule voix" ♥ !

Sans concession. Sans fausse pudeur. Sans hypocrisie. Sans morale appuyée. Des pensées plein la tête. Et des nausées en regard de celle qu'elle a été. de celle qu'elle est ? La reine du lycée, celle qui a le monde à ses pieds. Celle qui a humilié, rejeté, détruit, avec le reste de son clan. Parce que c'était drôle. Parce que c'était facile. Parce que c'était possible. Jusqu'au drame. Mais après tout, pourquoi les moches existent-ils, si ce n'est pour qu'on les détruise ? Sauf quand ce moche-là, on a marché côte à côte avec lui pendant des mois quand on était enfant... Sauf quand ce moche-là, on se retrouve face à lui lors du rattrapage du bac.

Un texte réaliste, cru(el) et sensible sur le harcèlement scolaire à lire et faire lire de toute urgence ! Parce que tous les témoignages ou presque disent la même chose : tout le monde sait, personne ne fait rien. Et qu'il serait peut-être temps que cela cesse.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Décidément je suis bien fan de Vincent Mondiot, surtout dans le registre du roman ado contemporain. Encore un roman qui comme le dernier des branleurs vise juste. On y découvre une jeune fille qui vient de louper son bac, enfin, presque, elle va aux épreuves de repêche. Et elle y retrouve un ancien élève de sa classe, ce qui fait remonter en elle des souvenirs, un malaise, une culpabilité surtout. Vincent sait en quelques pages nous subjuguer, nous emporter là où on n'a pas envie d'être mais sans pouvoir lâcher le livre. On a envie de savoir, on vibre avec les émotions de la narratrice et c'est très beau. le sujet du harcèlement scolaire est abordé ici du point de vue d'une des harceleuses, qui faisait ça parce que c'était drôle, pour faire comme les autres, parce qu'elle a voulu jouer le rôle qu'on a bien voulu lui attribuer à cause de son physique. Mais ce "jeu" a conduit à un "événement" qui changera son avenir et marquera sa vie à tout jamais.
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Le lecteur est dans la tête d'une reine de lycée qui se retrouve aux rattrapages du baccalauréat et y croise le regard d'un garçon qu'elle a harcelé.

J'ai aimé ce court roman, d'abord parce que j'ai trouvé le point de vue original : en effet, déjà les romans sur le thème du harcèlement ne sont pas légion, et en plus ils sont souvent vus du côté de la victime et non du bourreau. Or, ici, l'angle adopté permet de comprendre que, malgré les apparences, les harceleurs ne sont pas des êtres sans âme et peuvent tout de même éprouver des remords. La protagoniste, qui ne parle au départ que d'elle et de sa vie qui n'est pas parfaite (contrairement à ce qu'on pourrait croire), a un déclic quand elle voit sa victime, elle se pose beaucoup de questions et on se rend compte en lisant que finalement les sentiments qu'il lui porte sont plus importants pour elle que d'avoir son bac. Elle fait de nombreux "allers-retours" dans ses pensées et cela nous montre qu'elle est plus vulnérable qu'elle ne le pense elle-même car elle espère ne pas avoir l'étiquette de "connasse" (mot tiré du livre) toute sa vie.

Même si ce n'est pas le but de la collection, j'aurais trouvé intéressant un dialogue avec le garçon en question...

En tout cas je vous recommande cette lecture !
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Elle, c'est la fille populaire du lycée, « la blonde au cul bandant ». Lui, c'est le mec moche, plein d'acné jusque sur la raie des fesses, dont elle et ses copains se sont foutus de la gueule pendant toute l'année scolaire. Jusqu'à ce qu'il tente de se suicider et fasse le reste de sa scolarité ailleurs. Alors on a plus parlé de lui, jusqu'à ce qu'elle le voit, le jour du rattrapage du bac.

Monologue puissant et nécessaire, c'est la voix de celle qui a harcelé que l'on découvre. Cette fille qui était la reine du lycée et qui s'est bien amusée avec ses amis populaires à prendre des photos, faire des vidéos ou simplement dire des méchancetés sur ceux qui n'étaient pas de leur bande, tous ceux qui sont moches, bizarres, geek, ont des baskets troués, des yeux de poisson, etc. Jusqu'à s'acharner sur ce garçon aux cheveux gras, aux noms de groupes débiles tipp-exés sur son sac à dos, à l'acné galopante qui le leur a jamais rien fait et qui, un jour, s'est ouvert les veines en plein cours de philo. Ce jour de rattrapage où elle le croise, c'est celui de sa dernière chance : de se tirer de ce lycée dont elle ne veut plus entendre parler, et de laisser ce souvenir terrible derrière elle. Mais pas facile de tirer un trait pour celle qui croyait que ce n'était qu'un jeu, que c'était pas bien méchant. Pour celle qui s'en veut, qui se demande s'il la hait, qui voudrait dire pardon, qui cherche à se « rattraper ».

Un texte très fort, du point de vue du harceleur, qui s'intéresse aussi à l'effet de groupe, à cette idée que tout ça, c'est juste pour rire, et qu'ils n'ont qu'à pas être moches, les autres, en fait. Que tout ça c'est leur faute ! Toute cette difficulté à comprendre que non, rien de tout ça n'est normal, que personne n'est moche, gros ou trop bonne. Et que personne n'a à souffrir de cela. Une réflexion sur la culpabilité, bien sûr, mais aussi sur la recherche d'absolution. Et comme toujours dans ces textes courts de la collection « D'une seule voix », c'est non seulement percutant, mais aussi tout en nuances. Un indispensable !
Lien : http://bobetjeanmichel.com/2..
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