La dernière fois que j'ai pris une telle claque en matière de bande dessinée, c'était le "Blast" de
Manu Larcenet.
Faut croire que je suis abonné ... et que dans les ingrédients, il faut une bonne dose de cynisme, du trash, de l'exploration sans concession des tréfonds de l'âme humaine ...
Avec R.I.P., autant dire qu'on est servi.
Premier tome, Derrick. Celui qui ne survivra pas à la mort ...
Un type paumé ... une vie ratée, une vie de raté ... un job dont on peine à croire qu'il puisse exister. Avec une équipe hétéroclite d'esquintés de la vie, aller "nettoyer" les turnes et bicoques de macchabées divers et variés, sans qu'on soit parfaitement certain de la légalité de la démarche. Un paumé donc ... qui va finir par plonger pour une sombre histoire de bague ...
Au fil de cette plongée aux enfers - parce qu'il faut quand même avoir l'estomac bien accroché ! - on croise une galerie de personnages dont on pressent qu'ils ont tous leurs failles, des pans entiers de leur vie à cacher, des tares parfois ... Une sorte de jeu de piste où les auteurs, Gaet's au scénario et
Julien Monier au dessin, prennent un malin plaisir à semer des indices ou plus exactement à semer des fausses pistes, des éléments de scénario dont on ignore l'importance sur le moment.
Et on arrive en fin de volume le souffle coupé, plein de questions. Pourquoi Maurice ? Et Ahmed ? Qu'en est-il d'Albert ? Et cette bague ...
Une réussite, à tous les niveaux.
Me suis plongé dans les volumes suivants ...
Suis toujours en apnée ...