Isabelle Monnin nous livre ici un récit intime autobiographique sur sa relation avec sa soeur qui est décédée à l'âge de 26 ans.
C'est l'histoire de deux soeurs issues d'un milieu moyen, de gauche et athée. La narratrice est timide, incapable de s'intégrer dans un groupe et vit sa précocité comme un étau. Elle admire l'audace de sa soeur avec qui elle vit dans une bulle dans une relation fusionnelle.
Après leur enfance et leur adolescence en province, c'est la montée à Paris avec le désir de devenir journaliste, les premières manifs, la chute du mur de Berlin et une conscience politique personnelle qui se forme "Plus nous comprendrons le monde, moins nous saurons quoi en penser". Baignées dès leur enfance dans une conscience politique de gauche, elles appartiennent à une génération qui a reçu en héritage une liberté grâce aux combats de leurs parents. le récit balaye des années de politique, de culture...
Le souvenir de la première apparition de Renaud à la télé, du premier achat d'un de ses 33 tours Renaud la suivent à toutes les étapes de sa vie et accompagnent ses fantômes
Le texte est centré sur elles deux, les deux soeurs, les parents, leur jeune frère et le reste de la famille restent complètement à la périphérie du récit. Mais les " Nous sommes deux" ou "Nous sommes les filles" vont devenir "Je suis deux" après la disparition brutale de la jeune soeur de la narratrice.
Pour moi les passages les meilleurs de ce récit sont ceux qui relatent ses sentiments et ses réactions après la mort brutale de sa soeur à 26 ans et de son dernier né après 6 jours de vie. Les mots sont beaux et justes mais pour le reste du récit j'ai trouvé que l'écriture trop travaillée manquait de naturel. Une écriture très littéraire qui visiblement ne me correspond pas car, moi qui aime relever les belles formulations, je n'ai rien eu envie de noter dans ce récit qui visiblement n'était pas fait pour moi. C'est une déception car j'avais beaucoup aimé le si original "
Les gens dans l'enveloppe".
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