- […] Je me suis toujours imaginé que je m’appelais Cordélia, du moins ces dernières années. Quand j’étais plus jeune, c’était Géraldine. Mais bon, si vous m’appelez Anne, prononcez bien le e à la fin.
Mais en vérité, Marilla, on ne peut pas rester triste très longtemps dans un monde aussi intéressant, vous ne croyez pas ?
- Eh bien, moi, je ne voudrais être personne d’autre que moi-même, même si je dois me passer du réconfort des diamants toute ma vie, déclara Anne. Cela me convient très bien d’être Anne de Green Gables avec mon collier de perles. Je sais que Matthew y a mis plus d’amour qu’il n’y en a jamais eu dans les bijoux de la Dame en Rose.
C'est très vilain de parler de Monsieur Bell de cette façon, dit Marilla, d'un ton sévère. C'est quelqu'un de bien.
- Oh, évidemment qu'il est très bien, acquiesça Anne, mais il n'a pas l'air de s'en réjouir.
- […] Je me suis imaginé que c’était bien moi que vous vouliez finalement, et que je pouvais rester ici pour toujours, et j’étais heureuse tant que ça a duré. Le problème avec l’imagination, c’est que le moment vient toujours où il faut s’arrêter, et alors ça fait mal.
- […] Mais si vous avez de grandes idées, il faut bien de grands mots pour les exprimer, non ?
Je suis si heureuse de vivre dans un monde où il y a des mois d’octobre.
Il n'existe plus douce musique sur Terre que celle du vent dans les sapins au crépuscule.
Eh bien, encore un espoir qui s'envole. Ma vie est un vrai cimetière d'espoirs déçus. J'ai lu cette phrase quelque part, et ça me console de la répéter à chaque fois que je connais une nouvelle déception.
Bien des gens sont capables, à Avonlea comme ailleurs, de surveiller de près les affaires de leurs voisins à force de négliger les leurs. Mais Madame Rachel Lynde était de ces habiles créatures capables de s’occuper de leurs propres affaires sans négliger celles des autres.
(Chapitre 1)