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Citations sur La rose de sable (26)

En arrosant cette terre de son sang généreux, il l'a marquée pour qu'elle le garde.

Le plaisir que prend la masse à être trompée, n'a d'égal que le plaisir que prend l'individu, à la tromper.
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Il se demandait si, dans cette occasion, il n'avait pas été de ces Français qui ressentent comme une volupté sadique à prendre systématiquement parti contre la France, tandis qu'ils sont patriotes dans le fond, - passion mystérieuse, qui d'ailleurs n'est pas propre aux seuls Français.
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Auligny employa la journée du lendemain à se faire tout petit. C'est la réaction naturelle aux faibles qui ont eu un éclat de violence. Epouvantés des conséquences possibles de leur audace, ils ne cherchent plus qu'à amadouer leur adversaire pour qu'il renonce aux représailles. Et doucement ils lui rendent tout le terrain qu'ils avaient gagné sur lui par surprise. Et davantage, si l'adversaire sent la situation. On peut tout obtenir d'un faible qui veut se faire pardonner d'avoir cessé un instant de l'être.
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Auligny était de ces jeunes officiers - l'espèce s'en est raréfiée depuis la guerre - qui sont, quasi automatiquement, amoureux de leurs colonels, comme certaines femmes, automatiquement, sont amoureuses de leurs médecins. Leur vie dans un régiment est découronnée, si quelque raison grave leur interdit, en conscience d'être amoureux du colonel ; par exemple, si le malheureux est franc-maçon.
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Auligny, jusqu’à vingt-cinq ans peut-être, n’a jamais réalisé qu’on puisse être un honnête homme et n’être pas clérical, nationaliste, etc. Pour lui, seuls les hommes de son parti ont des principes. Un révolutionnaire est un homme qui ne mange pas de poulet et veut en manger, et c’est tout. Un socialiste est un homme qui n’aime pas la France, et qui ramasse tout et n’importe quoi contre elle, et c’est tout.
[...]
L’intérêt de la patrie est-il donc l’unique loi morale ? On le dirait. Gouvernement, diplomatie, armée, administration, justice, police fonctionnent dans la seule vue de l’intérêt de la patrie, aucune autre considération n’étant admise. On peut lire une bibliothèque entière de Livres Jaunes, d’annales judiciaires, d’ouvrages d’officiers et d’économistes, de comptes rendus de sociétés concessionnaires, concernant une colonie ou un protectorat, sans soupçonner jamais que tout cela, pour reprendre un mot fameux, est écrit sur la peau vive, sans y trouver jamais une trace du respect de l’homme pour l’homme. On taillade dans l’être humain avec l’insensibilité de l’enfant qui arrache, en détail, les ailes, les pattes, les yeux d’une libellule, comme s’il s’agissait d’un objet inanimé. Humanité, honnêteté, droit des gens ne sont tolérés qu’à condition de rester des mots. Une espèce d’unanimité se fait sur un homme qui essaye de mettre le réel, ou seulement sa vie, en accord avec des principes : c’est un imbécile. Cela se dit ouvertement, cela s’imprime, comme il est imprimé, sous des noms respectés de tous, que la justice, la vérité, etc., sont de « solennelles âneries ». Quelles que soient la simplicité, la sobriété, voire la sécheresse voulue avec lesquelles vous exprimez un sentiment moral, si ce sentiment se trouve, sur un point donné, contrarier l’ordre établi, vos paroles seront des « déclamations ». De quel ton, si vous parlez moralité, on vous répondra « sensiblerie » ! Avec quels ricanements on prononce les mots de « philanthropes » ou d’« idéalistes » ! Mais ce n’est pas assez, vous n’êtes pas qu’un serin, vous êtes un mauvais Français : aux colonies, quelqu’un qui veut la justice est un délinquant.
[...]
Auligny sent qu’il ne peut plus être complice de cela. En même temps, s’il s’élève contre, comment ne croirait-il pas qu’il trahit ? Et il reste incertain et déchiré. De son propre mouvement, dans un bel élan tout pur, il a bondi hors du mensonge officiel concernant les colonies. Mais il ne va pas au bout de son élan. Renoncer aux colonies ? Démence ! Horreur ! Blasphème ! Accorder des droits civiques à l’indigène ? Tout doux ! Il entre en plein dans le système, réputé bien français, du retapage par bouts de ficelle ; il veut l’impossible : qu’on enseigne aux coloniaux à être de petits saints. Ses scrupules le privent des bénéfices de la manière forte. Et sa complaisance pour l’ordre établi le prive du bénéfice moral de ses scrupules…
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Comme Auligny enfilait quelques-unes de ses raisons en faveur des indigènes, Guiscart dit :

— En Afrique du Nord, il faut que tu marches dans un rêve, sinon ce que tu vois te donne le cafard. Soit le rêve « français » : réduire, gouverner, exploiter. Soit le rêve « artiste » : danseuses, jasmin, petits garçons. Soit le rêve « humain » : assimilation, fraternité, justice. Tu as choisi le rêve numéro 3, qui t’a fourni une occupation pendant ton séjour à Birbatine : l’essentiel est donc acquis. Pour moi, tout ce que je sais de la question indigène, je l’ai appris en feuilletant des revues, à Alger, dans le salon d’attente d’un médecin. Par malheur, ce médecin, ayant fini par apprendre qui j’étais, décida de me donner toujours la priorité, de sorte qu’on me fit passer par un autre petit salon, où je ne restais jamais que quelques instants, et que je perdis ainsi mon unique occasion de me mettre au courant des grands problèmes de la vie coloniale. Quand je te disais que, pour un agrément, on a dix embêtements de la notoriété ! Mais j’en sais assez pour penser que ces problèmes, comme tous les problèmes, naissent des divergences entre deux groupements qui ont l’un et l’autre des droits et des torts à peu près égaux. Ces problèmes, s’il fallait, premièrement, recueillir sur eux une documentation, deuxièmement, réfléchir sur cette documentation, troisièmement, se faire une opinion (sans compter que, leurs données se modifiant, tout serait bientôt à recommencer), la vie y passerait, et pour quelques-uns d’entre eux seulement. Et alors, quand jouirait-on ?

— Pourtant, la justice…

— Oh ! mais nous ne nous piquons pas de justice ! dit Guiscart, avec un air un peu offensé. Pour moi, le monde n’est pas un objet à comprendre ni à moraliser, mais à respirer. Tu vois, respirer c’est le contraire d’aller profond. J’ai respiré l’Afrique du Nord, et tout ce que j’y ai trouvé d’exquis était le fruit et la fleur de trois mille ans d’iniquités, dont la série continue et continuera toujours, parce qu’elle est dans l’ordre des choses. Mais comme je n’ai d’autre but, sur ce globe calomnié, que de collectionner des illusions agréables, je ne me mets pas martel en tête à cause de l’iniquité. L’autre jour, à Marseille, une femme du peuple, devant qui je m’étonnais qu’elle eût tant d’enfants, étant si pauvre, me donnait en une seule phrase une justification sublime de la volupté : « Ah ! monsieur, quand on est sous la couverture, on ne sent pas la misère. » Je te répondrai de même : « Quand on est sous la couverture, on ne sent pas l’injustice. » Peut-être cela n’est-il pas bien. Mais n’ai-je pas le droit de préférer ce qui n’est pas le bien ? J’ai assez de sentiments nobles à d’autres propos. Il faut bien que je les contrebalance. Car il s’agit de savoir si on veut rester équilibré.
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En Afrique du Nord, il faut que tu marches dans un rêve, sinon ce que tu vois te donne le cafard. Soit le rêve "français": réduire, gouverner, exploiter. Soit le rêve "artiste": danseuses, jasmin, petits garçons. Soit le rêve "humain": assimilation, fraternité, justice
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Est ce que "Latins" et Arabes n'étaient pas faits pour s'entendre, ayant au moins en commun d'être des nerveux, des passionnés, des désordonnées, sans oublier leur amour de l'à peu près, leur amour de "faire l"amour", et leur culte de la saleté?
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On peut tout obtenir d'un faible qui veut se faire pardonner d'avoir cessé un instant de l'être.
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