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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
En s'attachant aux pas de Calixte Fontaine, né en 1960 en Haïti, Yves Montmartin fait oeuvre romanesque et pédagogique, ce que j'apprécie beaucoup.
Trois ans plus tôt, François Duvalier a été élu Président de la République haïtienne. Dans ces Caraïbes où rien n'est simple, la famille Duvalier va détourner 80 % de l'aide économique, vivre dans l'opulence, laisser la majorité du peuple dans la misère et faire régner la terreur avec les Tontons Macoutes, tout en permettant aux gangs d'accomplir leurs trafics.
Calixte est le fils de Manman Olivette et de Toussaint Fontaine. Avec Charlemagne et Ma'Umtiti, ses grands-parents, ils vivent dans Village Démocratie, un quartier de cité Simone. Calixte a une petite soeur, Daniya. La cité Simone est un bidonville où chacun a construit sa Kabann, comme l'a fait Charlemagne, ce grand-père qui vient visiter régulièrement Calixte depuis qu'il est mort.
Le meilleur ami de Calixte s'appelle Gratitude mais celui-ci est surtout passionné de foot, ne comprenant pas pourquoi Calixte est principalement attiré par les études.
Chaque matin, avant le jour, Calixte et Manman Olivette partent à pied pour aller laver les légumes au Marché en Fer à quatre kilomètres de leur Kabann. La misère, la saleté, la puanteur règnent et il faut beaucoup de courage et de volonté pour espérer gagner quelques gourdes, la monnaie locale.
Les noms, les prénoms, les surnoms sont originaux et me font sourire. Yves Montmartin, dans son roman, fait honneur au créole, sans oublier de traduire mais c'est amusant d'essayer de prononcer les mots de cette langue grandement inspirée par le français.
Alors que Calixte grandit et va à l'école du Père Céleste, la Kay blé, la Maison bleue – une seule classe pour accueillir une flopée de gamins – je dois souligner la volonté pédagogique de l'auteur qui ne lésine pas sur les Notes. C'est instructif bien sûr et surtout précieux pour développer les aspects politiques et sociétaux comme les jeux, le Karnaval, la nourriture mais aussi la poste, l'accès à l'eau potable et la religion avec le vodou, culte qui sera reconnu officiellement le 4 avril 2003.
En suivant Calixte qui grandit, étonne en révélant toutes ses possibilités sans jamais oublier sa famille, je découvre un parrainage précieux. En effet, un couple français a accepté de financer ses études. Comme Yves Montmartin a inséré quelques photos dans ce tome 1 de Hispaniola, Haïti, la perle des Antilles, il me semble bien l'avoir reconnu sur un cliché…
Ainsi, Yves Montmartin a su me captiver avec l'histoire de Calixte, la racontant bien, réussissant à faire comprendre la psychologie des Haïtiens, celle du peuple surtout. Émotions, superstitions, croyances, culte des morts, tout cela ressort en suivant le vécu de Calixte, personnage attachant confronté à une dictature ne reculant devant rien pour asservir le peuple. Les tristement célèbres Tontons Macoutes ont oeuvré en toute impunité et Jean-Claude Duvalier, Baby Doc, successeur de son père, Papa Doc, est mort à 63 ans, en Haïti, le 4 octobre 2014, sans avoir été jugé…
Depuis, la vie des Haïtiens ne s'est guère améliorée et je salue le travail de Yves Montmartin que je remercie pour sa confiance, car il a su faire vivre Calixte en soulignant espoirs et souffrances de son peuple. Maintenant, il faut attendre le tome 2 de Hispaniola : Victoire, prénom dont l'explication se trouve dans la lecture de Calixte.
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Si vous souhaitez prendre un bol d'air et vous évader pour quelques heures de l'Hexagone, n'hésitez pas et plongez-vous dans le dernier roman de Yves Montmartin : Calixte.
Ce récit est une véritable immersion en république d'Haïti et le dépaysement est garanti.
Calixte Fontaine est un jeune Haïtien né en 1960. Il vit avec ses parents Toussaint et Manman Olivette, sa petite soeur Daniya et sa grand-mère Ma'Umtiti, dans la maison que son grand-père Charlemagne a construite lui-même. Comme toutes les kabann de la cité Simone, cet immense bidonville de Port-au-Prince, elle est faite de matériaux de récupération, planches, tôles et bâches en plastique.
La famille tente de survivre, le père est employé au port à décharger les bateaux et Calixte, lui, chaque matin, avant le lever du jour, part à pied avec sa mère laver les légumes au Marché en fer pour espérer gagner quelques gourdes, la gourde étant la monnaie haïtienne.
Ce que Calixte apprécie, ce sont les après-midi, où il peut se rendre à la Kay blé, la Maison bleue, l'école du père Céleste, la seule école primaire de la cité Simone. L'école, porte de la Liberté ?
Calixte est le narrateur. Il nous entraîne dans ses pas, nous sert de guide et nous fait découvrir ce pays aux mille couleurs avec entre autre, cette langue chantante qu'est le créole haïtien, et d'emblée, je me prends d'affection pour ce jeune garçon.
En parsemant son récit de mots, de phrases et même de plusieurs proverbes écrits en créole, sitôt traduit, l'auteur lui donne ainsi, très judicieusement beaucoup d'authenticité et de saveur.
Yves Montmartin décrit avec talent, le courage extraordinaire et la force des habitants de la cité Simone qui tentent comme ils peuvent de subsister dans un lieu, où la misère est à ciel ouvert, où les habitants manquent de tout, où l'accès à l'électricité est très limité, l'approvisionnement en eau potable un problème majeur.
L'auteur mêle avec à-propos le récit romancé du destin de Calixte, sa jeunesse dans les années 70, 80, aux faits historiques et à cette dictature impitoyable de la dynastie Duvalier, responsable de nombreuses tueries, de massacres d'opposants et de civils et aux tristement célèbres tontons Macoutes, cette milice paramilitaire.
Il profite des chapitres intitulés Notes, disposés presque après chaque chapitre du récit, pour donner des explications très intéressantes.
Ce sont des renseignements sur les jeux, comme les combats de coq, qui structurent la vie de pas mal de gens en Haïti, sur les religions comme le vaudou encore bien présent sur l'île, sur les coutumes culinaires et cette « soup joumou », soupe traditionnelle, symbole de l'indépendance du pays le 1er janvier 1804 et devenue patrimoine culturel immatériel de l'humanité en 2021, mais aussi des renseignements beaucoup plus inquiétants sur Haïti aujourd'hui et sur ce peuple qui continue à souffrir et où la situation sécuritaire demeure extrêmement instable, et ce dans l'indifférence quasi générale.
Avec Calixte, premier tome d'Hispaniola de Yves Montmartin, j'ai suivi avec plaisir et tristesse le destin de ce garçon épris de connaissance et rempli de volonté et la confiance absolue aux conseils apportés dans ses rêves, par son grand-père décédé, m'a beaucoup touchée.
Grâce à ce roman qui s'apparente presque davantage à un documentaire, j'ai beaucoup appris sur la vie en Haïti et il m'a été d'une aide précieuse pour comprendre ce qui se passe actuellement sur l'île.
Je remercie Yves Montmartin pour sa confiance et attend avec impatience le deuxième tome, qui devrait m'apporter des nouvelles de Victoire.

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J'ai adoré ce roman, que j'ai trouvé trop court ( même si potentiellement il y aura une suite).

J'apprécie particulièrement la plume de Yves Montmartin, par sa simplicité ( dans le bon sens du terme). L'auteur ne s'entoure pas de fioritures. C'est assez direct , mais surtout c'est emprunt de poésie et de sentiments.
En fait, je suis a chaque fois bluffée par le talent de l'auteur de pouvoir faire passer des tonnes de sentiments en si peu de mots. Tout sonne tellement juste, tout semble tellement réel.

Les personnages sont extrêmement bien travaillés. le lecteur les prend très rapidement en sympathie.

De plus l'auteur a pris le temps de mettre beaucoup de notes explicatives très intéressantes. L'auteur a fait d'énormes recherches.

Bref un gros coup de coeur pour le dernier roman de Yves Montmartin.
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Je ne présente plus Yves Montmartin puisque c'est le quatrième livre que je vous présente. Je le remercie, par ailleurs, de sa gentillesse et de ce cadeau.

Nous voyageons en Haïti, sur les pas de Calixte, fils de Manman Olivette et de Toussaint Fontaine. Il habite à Port-au-Prince, dans la Cité Simone. Nous découvrons la vie quotidienne dans ce pays où la misère est courante et la corruption pullule. J'ai vraiment aimé cette histoire. Ici encore, l'écriture fluide et imagée de l'auteur permet une immersion dans ce monde inconnu. de plus, l'emploi de certains termes en créole m'a rappelé des auteurs tels que Maryse Condé ou Patrick Chamoiseau.

Pour résumer, mais je pense que vous l'aurez compris, j'ai vraiment apprécié ce roman.
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Yves Montmartin vient de me faire 2 trés beaux cadeaux .D'abord un magnifique livre dont la couverture est trés belle , vraiment ,et vous transporte immédiatement dans un univers coloré mais sans doute aussi brutal puisqu'il s'agit de l'illustration d'un bidonville .Ajoutez à ça une trés sympathique et appréciée dédicace et vous aurez mon premier cadeau .
Pour le second , c'est simple , il suffit de tourner les pages et vous vous retrouvez à partager la vie , et quelle vie , de Calixte , un sacré bonhomme que nous sommes invités à suivre dans une quête de bonheur et de liberté , dans la cité Simone de Port au Prince, là-bas , en Haïti.
Bonheur , liberté ,richesse , sérénité , joie de vivre ....Des mots bien lointains pour les habitants de la Cité , plus préoccupés par leur survie que par la qualité de leur vie .
Et pourtant , il ne sera pas si mal ce trajet malgré tous les obstacles à affronter .C'est qu'il en a du courage , le gamin , de la volonté ,de l'opiniâtreté ...Il va devoir en renverser des montagnes pour s'extirper de cette misère gluante qui , telle des sables mouvants , vous entraine systématiquement vers les fonds vaseux d'une société violente , impitoyable , terrifiante ....
Nous sommes au temps des tristements cèlèbres Tontons Macoutes , dans les années 1980 .
Yves Montmartin s'est confronté à une triste réalité et , pourtant , ce n'est pas forcément un livre noir , désespéré .Non , c'est un livre plein de couleurs et d'odeurs , celle du marché local par exemple , c'est , en filigrane la présence de l'amitié , des valeurs familiales , des joies , de la fierté .Certains passages sont " beaux à en pleurer " , émouvants et d'ailleurs ,ce ne sont pas les émotions qui manquent , qui " glissent " sous la plume de notre ami " artisan des mots " .Beaucoup de pudeur , pas de cheminements tordus chez Yves , à tous les coups c'est " Pan dans le mille ".
Mais attention , Haiti , ce n'est pas le pays des Bisounours , pas de baguette magique , pas de flonflons non plus ...Yves Montmartin replace tous les évènements dans un impitoyable contexte en intercalant dans la narration de trés instructifs passages informatifs qui , loin de rompre le récit , lui donnent encore plus d'authenticité et de force .
Je ne sais pas si je peux qualifier ce voyage de " beau " , mais ce que je sais , c'est que l'auteur l'a rendu beau et ce n'est pas la moindre de ses qualités .
On quitte cet univers avec regret mais , vous savez quoi ? Il va y avoir un autre tome !!! Et ça , franchement , pour moi , ce n'est que du bonheur .
Merci , merci , merci , Yves . Comme je te l'ai dit , j'étais conquis , désormais , je suis ...fan , en toute sincérité.
Allez , à trés bientôt , chers amis et amies et si d'aventure vous croisez le chemin d'Yves Montmartin , un conseil , abordez le .Il en a des ( belles ) choses à raconter.En tout cas , si j'en ai l'occasion ..... moi .
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Une vie haïtienne parmi tant d'autres. Mais quelle vie!

Yves Montmartin, l'auteur que nous sommes nombreux à connaitre chez Babélio, nous emporte littéralement dans la Mer des Caraïbes à Haïti. Et Hop! Il nous immerge de pied en cap dans cette civilisation antillaise que nous croyons connaitre en France, mais qui, au fil de la lecture, nous est dévoilée par un écrivain qui s'est magistralement documenté. Je dis documenté mais je devrais dire un écrivain qui s'est éperdument plongé dans la vie haïtienne.
Si j'osais une comparaison je dirais bien que je lui trouve un petit air de famille avec Daniel Laferrière. Yves Montmartin y a mis tant de ferveur qu'on pourrait penser qu'il a un lien avec Hispaniola, cette ile découverte en 1492, à l'époque de l'arrivée de Christophe Colomb, et sur laquelle nous nous promenons.

J'ai lu un petit livre poignant et culturellement scotchant. En deux jours j'ai appris plus de choses sur cette culture que je n'avais pu en glaner dans l'ensemble des romans lus. Son point fort c'est d'avoir raconté la vie de Calixte Fontaine, un jeune haïtien, tout en nous imprégnant des traditions locales.
Nous l'accompagnons depuis son adolescence jusqu'à sa vie d'adulte. En 1957 il a 12 ans, travaille le matin pour aider sa famille et va à l'école du Père Céleste l'après-midi. Il vit avec les siens dans une petite maison d'un bidonville tout proche des quartiers des ordures de Port-Au-Prince : elle a 9 mètres carré. On côtoie des jeunes qui vont très vite tomber dans la main de gangs. Pas étonnant puisque 90% de la population est au chômage, qu'un enfant sur deux ne va pas à l'école. Heureusement nous ne vivrons pas que des situations tristes mais aussi de belles choses tel que le parrainage des études de Calixte, son ascension, son amour pour Violine.

L'auteur a une parfaite connaissance de l'histoire du pays qu'il nous explique tout le long du roman ; ce qui s'est passé dans tel ou tel endroit en 1960, puis en 2010 année du séisme ou en 2023. Afin de ne pas empiéter sur le roman, Yves Montmartin présente toute cette culture historique sous forme de notes régulières. Je n'ai jamais eu l'impression de lire un livre d'histoire malgré toutes les informations semées dans le roman, mais bel et bien le roman du jeune Calixte.
Et la fin m'a totalement prise de court, je n'en dirai pas plus.
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Merci Yves d'être le passeur de cette si belle et émouvante histoire. Grâce à toi, mes yeux se sont dessillés sur le sort d'Hispaniola et de ses habitants.
Bien sûr, comme tout un chacun, j'en connaissais quelques pans historiques. Mais loin, si loin de ce que je viens d'apprendre.
J'avais lu quelque part que « l'histoire bégaie » et là, encore une fois, on ne peut que constater que l'histoire se répète. L'argent, l'avidité, la corruption, le pouvoir mènent encore et toujours les hommes vers ce qu'il y a de plus abject en eux. Mais, je ne veux pas noircir le tableau pour les futurs lecteurs : ici règnent aussi l'amour, l'amitié, la reconnaissance, le don sans partage, la solidarité. L'autre face de l'humanité, son côté solaire.

« Calixte est un jeune haïtien plein d'espoir en son avenir et en celui de son pays. Alors, il fera tout ce qui est en son pouvoir pour sortir de la cité Simone, le plus grand bidonville de Port-au-Prince, où sa famille tente de survivre. Mais quel est le prix de la liberté en Haïti dans les années 80 ? »

C'est un roman qui se lit d'une traite, tant la trame narrative et la documentation associée ferrent le lecteur des premières aux dernières pages. C'est un roman qui prend aux tripes parce qu'il parle d'une terrible vérité.
C'est une vraie leçon d'histoire et de politique : Haïti gouvernée et spoliée par le dictateur (père et fils) Duvalier, puis soumise aux lois des gangs. C'est une vraie leçon ethnographique aussi : us, coutumes et parler des Haïtiens mis en valeur et expliqués. Mais c'est surtout une vraie leçon d'humanité : face à la corruption, la violence et la misère, les habitants ne désespèrent pas et se serrent les coudes.
En plus de toutes ces marques d'intérêts, il ne faut pas non plus négliger l'écriture de l'auteur qui, grâce à l'usage du créole (toujours traduit) a su parsemer son récit de couleurs et de clins d'oeil, pour rendre toute la chaleur que répandent ses personnages.

J'ai hâte maintenant de lire le tome 2 de cette histoire et de faire connaissance avec Victoire, la fille de Calixte. Son prénom comme une prémonition ?

Pour terminer, je recopie les mots de l'auteur, qui à travers ses nombreuses recherches pour documenter son roman, laisse ici transparaître son humanité :
« Les deux tomes d'Hispaniola ont pour seul objectif de mettre en lumière le courage du peuple haïtien qui souffre de mille maux dans l'indifférence générale. »
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J'ai été emportée à Haïti, avec Calixte, tome 1 : Hispaniola de Yves Montmartin. Mais pour rien au monde, je voudrais y vivre. J'ai été subjuguée, par la joie de vivre, l'entraide, leur courage pour essayer de survivre jour après jour, la débrouille et en même temps atterrée par la pauvreté, les gangs, la dictature féroce, la non scolarisation, le manque de tout. J'ai aimé tous ses surnoms ensoleillés et gais, qu'on donne à chacun selon son caractère ou selon ce qu'il fait. J'ai découvert le créole de cette île, beaucoup plus difficile que celui que je connais, heureusement que la traduction suivait. Leur façon de vivre, les coutumes, la nourriture.

J'ai beaucoup appris sur l'histoire de celle qui était surnommée "la perle des Antilles" a une époque révolue. Les informations que j'ai en mémoire ce sont ces exactions ignobles sous le régime de la famille Duvalier, qui, pour leurs intérêts personnels ont tout pillé laissant une terre exsangue. Les gangs qui sèment la terreur d'un bout à l'autre du pays. Pour réussir, il faut vraiment en vouloir et s'accrocher, même les parents ne poussent pas leurs enfants vers l'école, au contraire, dès qu'ils sont en âge de travailler, ils peuvent ramener quelques « gourdes », cela permet de mieux nourrir la famille, ce n'est pas avec des bouts de papier qu'on fait bouillir la marmite, comme le " Sètifica Edikasyon", le certificat d'études.

" Je m'appelle Calixte Fontaine, j'habite Village Démocratie, un des quartiers de la cité Simone. Je vis avec mes parents : Toussaint Fontaine et Manman Olivette Fontaine et aussi Daniya ma petite soeur et Ma'Umtiti ma grand-mère."

Avant le lever du jour, éclairé par la lampe Varta à pile plate (j'adore, cela me rappelle de vieux souvenirs), Calixte et sa mère, vont parcourir quatre kilomètres, pour laver des légumes au Marché en fer, qui appartient au patron, Debré. L'ambiance est bon enfant. Différents stands se côtoient, tenues par Hortensia, Egalité, Angeline Janvier, Myrlande Jeunesse, Rosette Légitime, avec celui d'anaïse, le vaudou n'est jamais loin, le plus important est celui d'Augustine Jalousie. Chaque matin, malgré les problèmes, les matinées sont joyeuses.

Calixte attend impatiemment, le moment où avec son ami Gratitude, ils pourront se rendre à la "Kay blé". La maison bleue est pour lui le sanctuaire idéal, La seule école primaire de la cité Simone, il n'y a qu'une classe et un seul professeur, le père Céleste, enseigne aux élèves du premier et du second cycle. Mais très peu sont aussi sérieux que Calixte, une soif d'apprendre exceptionnelle, le pousse toujours plus loin, il veut devenir "pwofesè", professeur.

Un garçon plein d'espoir, qui ne baisse jamais les bras, il est convaincu qu'il pourra réussir et que son pays peut changer. Il fera tout pour sortir de la cité Simone, le plus grand bidonville de Port-au-Prince. Il est aidé mentalement par son grand-père Charlemagne, mort à la suite d'un accident sur le port. "Depuis ce jour Ma'Unmtiti ne parle plus, mais la nuit elle ronfle toujours aussi fort !"

J'ai adoré ce livre, qui nous fait passer du rire aux évènements les plus tragiques. Une écriture fluide, qui m'ont fait tourner les pages rapidement, j'ai appris énormément de choses. Des faits historiques complètent ce roman sans l'alourdir, un travail de recherche, qui a dû occuper l'auteur un petit moment. Un récit multicolore, que je vous recommande. Ce n'est que mon simple avis. Je remercie très sincèrement Yves Montmartin, pour ce très joli cadeau et j'ai hâte de poursuivre avec « Victoire ».

Après avoir lu ce livre, tout comme moi je pense que vous serez heureux de vivre en France....

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Sa voix semble retentir encore dans les entrailles de ces grands oiseaux qui vont déposer les passagers sur l'aéroport international Toussaint-Louverture . Lui qui chantait le courage et l'espoir d'un monde meilleur , Manno Charlemagne , un " twoubadou " ( troubadour ) engagé et homme politique qui a subi les exactions des " tontons macoutes " sous la dictature de François Duvalier .

Ont-ils entendu ses cris de détresse , tous ces touristes qui marcheraient sur vos pieds , sans une once de tristesse , pour sortir les premiers du zinc ? Une minute de vacances , c'est si précieux !
Et puis , ils ont tellement admiré les images pleines de magie des " le Bassin Bleu " , " La Rivière des Oranges " , " le Caleçon Rouge " , qu'ils sprintent pour gagner rapidement les Tap Tap " colorés et collectifs qui vont sillonner " La Perle des Antilles " .

Alors qui , parmi eux , peut se soucier d'un bidonville , à quelques kilomètres à peine du tarmac , de ces " Kabanns "en charpilles , délabrées , où les habitants se terrent la nuit sous des tôles rouillées , et , vivent le jour dans des rues saturées de déjections animales , voire humaines , à ciel ouvert ; ces pauvres hères qui subsistent , la peur au ventre , face à des bandes rivales , armées jusqu'aux dents , qui ravissent , torturent , zigouillent sous les ordres de quelques familles puissantes et de nombreux policiers !

Il semblerait que la pitié et l'empathie soient virtuelles !
Les gens oublient vite quand ils veulent profiter de la vie , de leurs hobbies !

Heureusement , il existe des personnes avec un supplément d'âme qui se décarcassent pour sauver des enfants et leur permettent de sortir de ce marasme , de cette misère .

Par ce roman , Yves Montmartin se fait le porte-parole des " mal-lotis " , à travers le monde ; il nous plonge dans cette cité Simone et nous apprend à grandir avec son personnage principal Calixte , au prénom positif par ses origines grecques de " le meilleur , le plus beau " , dont la force et la détermination évoluent grâce à Charlemagne ( hommage au chanteur ) , qui le visite régulièrement dans son sommeil .

" Chez nous tout ce qui est magie se transmet après la mort , de père en fils , de mère en fille . Tout ce que je sais , c'est mon grand-père Charlemagne qui me le fait connaître quand il vient me rendre visite dans mes rêves " P. 16

L'auteur nous marque très fort par toutes ces émotions contradictoires , et , la petite larme glisse souvent sans qu'on le veuille .

" Si bien que le cortège a des allures de défilé de " Karnaval ", certains accompagnateurs n'hésitent pas à tenter quelques pas de danse . Au fur et à mesure que nous parcourons les ruelles , des gens se joignent au cortège . Arrivés au cimetière de Drouillard , les musiciens redoublent d'énergie . " P.108

" Une nouvelle vie s'annonce , une autre se brise , la destinée de l'humanité . Ma Ti Manman Evelyne est morte dans son sommeil " P. 191

Yves Montmartin utilise un vocabulaire très simple mais si proche des habitants . A travers ce gamin , intelligent et chanceux d'avoir des parrain et marraine français qui vont le sortir de ce taudis et lui permettre ainsi de réaliser ses voeux les plus chers et notamment sa rencontre avec la belle de sa vie , Violine , il nous émeut malgré " Les violons de la peur qui font grincer les coeurs " ( Manno Charlemagne ) .
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A la fois roman et documentaire.
Je viens de terminer le dernier livre d'Yves Montmartin. C'est un nouveau genre mais toujours aussi bien écrit.
Calixte est un jeune Haïtien qui vit dans un bidonville appelé « la cité Simone » près de Port-au-Prince.
Il vit avec Toussaint, son père, Manman Olivette, Ma'Umtiti sa grand-mère et Daniyasa petite soeur. Sur lui veille l'ombre de son grand-père Charlemagne, il ne l'a pas connu mais ce dernier est omniprésent tout au long du roman et lui prodigue des conseils, il le soutient et l'aide à arriver au but qu'il s'est fixé.
Il ne faut pas oublier non plus son ami Gratitude, un garçon haut en couleur et pas toujours de bon conseil.
Ils sont pauvres et pour vivre son père travaille au Port et sa mère et lui parcourent tous les matins plusieurs kilomètres pour laver des légumes au Marché en fer.
Calixte est un enfant intelligent et il est vite repéré par le Père Céleste qui fait tout pour que ses parents l'autorisent à passer son certificat d'études. Il lui trouve même un couple de français pour le parrainer, couple qui prendra en charge la totalité de ses études.
Calixte rêve de devenir professeur et le Père Céleste l'encourage dans son ambition.
Je découvre également la vie sur cette île et la pauvreté de ces bidonvilles. Yves Montmartin s'est très bien documenté et les chapitres du roman s'intercalent avec un rappel des us et coutumes haïtiens, de la politique avec les Duvallier, dictateurs, les coutumes vaudous et le tout ponctué de termes en créole.
Je ne veux pas spolier et passe sur de nombreux événements plus ou moins heureux et parfois cruels.
J'ai bien aimé ma lecture et une fois encore ai apprécié la belle écriture d'Yves, il m'a transportée à Haïti et j'ai vécu au rythme de leurs coutumes.
Un livre que je recommande car non seulement le lecteur a un roman à lire mais il enrichit ses connaissances géographiques.
Merci Yves pour cet envoi en service presse et surtout pour votre confiance.


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