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Citations sur Agostino (18)

Tout était obscur en lui et autour de lui, comme si, au lieu de la plage, du ciel & de la mer, il n'y avait eu que ténèbres, brouillards, formes indistinctes & menaçantes.
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Agostino était sûr que sa mère allait refuser cette invitation comme elle en avait refusé tant d’autres. Grande fut donc sa surprise lorsqu’il la vit accepter tout de suite, rassembler ses sandales, son sac, son bonnet et se lever. Elle avait accueilli la proposition du jeune homme avec la même simplicité, la même gentillesse, la même spontanéité qu’elle montrait dans ses rapports avec son fils.
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Sa mère se mit à rire er lui caressa la joue.
- Eh bien, à partir de maintenant, je te traiterai comme un homme... ça ira comme ça? et à présent dors... il est tard.
Elle se pencha et l'embrassa. Elle éteignit la lampe. Agostino l'entendit se mettre au lit.
Comme un homme... ne put-il s'empêcher de penser avant de s'endormir Seulement voilà, il n'était pas encore un homme et il lui faudrait vivre et souffrir bien longtemps avant d'en être un.
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Tout nu, Agostino se mit à se promener sur ce sable moelleux et miroitant, s'amusant à y enfoncer les pieds avec force et à voir l'eau venir tout de suite noyer ses empreintes. Il éprouvait maintenant un désir vague et désespéré de s’éloigner de la rivière, de suivre la côte en laissant derrière lui les gamins, Saro, sa mère, toute son ancienne vie. A force de marcher droit devant lui sur le sable blanc et doux, peut-être arriverait-il dans un pays où toutes ces vilaines choses n'existaient pas ? Dans un pays où il serait accueilli comme le souhaitait son cœur, où il lui serait possible d'oublier tout ce qu'il venait d'apprendre et de le rapprendre après, sans en être blessé ni honteux, d'une façon douce et naturelle qui devait exister, qui était celle qu'obscurément il avait désirée.
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Comme un homme… ne put-il s’empêcher de penser avant de s’endormir. Seulement, voilà, il n’était pas encore un homme et il lui faudrait vivre et souffrir bien longtemps avant d’en être un.
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Quel rapport établir entre l’argent, qui sert d’habitude à acquérir des objets bien définis et de qualité contrôlable, et les caresses, la nudité, la chair féminines ? Comment se pouvait-il qu’il y eût un prix fixe et non un prix variable selon le cas ? L’idée de donner de l’argent en échange de cette douceur honteuse et défendue lui paraissait étrange et cruelle comme une offense agréable peut-être à celui qui l’inflige, mais douloureuse pour qui la subit.
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L’inexpérience mettait au premier rang de ses perplexités les difficultés pratiques qui l’attendaient. C’était un peu comme si en parvenant à les surmonter il allait du même coup résoudre le problème complexe de l’irréalité de l’entreprise. La question d’argent le tourmentait tout particulièrement.
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Partout, à la maison, il se voyait épiant sans cesse les signes, les traces de la présence d’une femme, de la seule femme qu’il pouvait approcher, et cette femme était sa mère. Rester près d’elle, c’était la surveiller ; passer devant sa porte, c’était l’espionner ; toucher ses vêtements, c’était la toucher, elle, qui avait porté ces vêtements sur son corps. La nuit il faisait, les yeux ouverts, les cauchemars les plus angoissants. Il croyait par moments être redevenu l’enfant d’autrefois qu’effrayait un bruit ou une ombre et qui, tout à coup, se levait pour courir se réfugier près du lit maternel.
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Agostino s’apercevait qu’il épiait les gestes et les paroles du jeune homme presque avec le désir de les voir dépasser les limites de la galanterie mondaine ; et ceux de sa mère presque avec l’espoir de confirmer ses soupçons. Ces sentiments lui étaient intolérables parce qu’ils étaient juste à l’opposé de ceux qu’il souhaitait éprouver. Et il regrettait presque la pitié que faisaient autrefois naître en lui les maladresses maternelles – pitié tellement plus humaine, plus affectueuse que l’impitoyable lucidité d’à présent.
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Mais pourquoi désirait-il tant ne plus aimer sa mère ? Pourquoi haïssait-il son amour pour elle ? Peut-être était-il poussé par le ressentiment d’avoir été trompé, de l’avoir crue si différente de ce qu’elle était en réalité ; peut-être que, n’arrivant pas à continuer de l’aimer sans buter contre la souffrance, il préférait ne plus l’aimer du tout, ne plus voir en elle qu’une femme. Il essayait instinctivement de se libérer une fois pour toutes de l’ignominieux fardeau du vieil amour innocent et trahi qui ne lui semblait plus maintenant qu’ingénuité et bêtise.
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