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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Réunissons en quasi-huis clos cinq personnages : Leo, Mariagrazia, Carla, Michel et Lisa. Tissons entre ces personnages des liens officiels : Mariagrazia est l'amie proche de Lisa et l'amante de Leo tandis que Carla et Michel sont ses enfants. Emberlificotons-les dans des liens officieux qui sauront créer la discorde : Leo est attiré par Carla tandis que Lisa, l'ancienne maîtresse de Leo, essaie de mettre le grappin sur Michel. Entourons ce marivaudage de quiproquos qui sauront semer la discorde et laissons la naïve Mariagrazia s'imaginer que l'éloignement progressif de son Leo est une conséquence de la perfidie de son amie Lisa, et nous pourrons obtenir une image ressemblante du casse-tête que sont capables d'imaginer des Indifférents.


Mais au fait, tous ces personnages sont-ils vraiment indifférents ? Il semblerait plutôt qu'ils ne soient que deux et qu'il s'agisse des enfants de Mariagrazia : Carla et Michel. Lancés sur leur vingtaine, ceux-ci vivent encore aux crochets d'une mère fantasque et excentrique qui les domine et contrôle la plupart de leurs choix de vie. En résulte une certaine apathie, cause de leur indifférence, et une quête d'identité qui les poussera à mettre en jeu leur existence au petit bonheur la chance, le masochisme semblant être l'explication la plus pertinente de leurs choix aberrants. Toute la durée du livre est censée nous maintenir dans un suspense insoutenable jusqu'à ce que nous sachions si, oui ou non, Carla se forcera à coucher avec Leo et si, oui ou non, Michel réussira à surpasser son dégoût pour Lisa et à se mettre en couple avec elle. Malheureusement, même si l'on comprend les ressorts grossiers qui poussent ces jeunes personnages à l'autodestruction, il sera difficile de se passionner pour leurs intrigues amoureuses et de se prendre d'intérêt pour leurs failles psychologiques. La classe bourgeoise a ses problèmes, si dérisoires qu'ils n'intéressent même pas les autres bourgeois.


A la manière de Knut Hamsun, Alberto Moravia a créé des personnages qui se jettent d'eux-mêmes dans l'humiliation ou la douleur en y prenant une certaine forme de plaisir qui n'ose pas se revendiquer comme tel. Toutefois, à la différence de cet autre écrivain, Alberto Moravia n'induit aucune subtilité de réflexion et ne se distancie pas une seconde de ses personnages, transformant leurs petites embrouilles en tragédies.


« Mais ces visions ne le tourmentaient pas, n'éveillaient en lui nul sentiment. Il aurait aimé être tout autre : indigné, plein de rancune et de haine. Il souffrait de se retrouver à ce point indifférent. »


On comprend le désespoir d'un jeune homme si indifférent. Peut-être même a-t-on déjà connu cette insensibilité apparente. Pourtant, aucune compassion ni intérêt n'est possible. Alberto Moravia nous a transmis l'indifférence de ses personnages. On comprend que c'est embêtant, mais on ne va pas s'apitoyer…
Lien : http://colimasson.over-blog...
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