L'âge d'or, tome 1

Avant toute chose, on est saisi par le foisonnement du graphisme et des couleurs. C'est surprenant. C'est flamboyant ! À la mort du roi, son père, Tilda doit prendre la succession du trône. Elle désire ardemment se mettre au service de son peuple appauvri pour lutter contre les seigneurs avides. Un complot ourdi par son jeune frère manipulé, l'oblige à l'exil. Avec le soutien de deux fidèles, Tankred et Bertile, elle entame un long périple. Commence alors une véritable épopée médiévale qui va les conduire aux confins du royaume où la légende d'un mystérieux âge d'or redonne espoir au peuple. La princesse change, ses deux fidèles compagnons se séparent… Une BD de 226 pages et on espère une suite aussi puissante et enthousiasmante.

Une BD au graphisme et aux couleurs tout simplement magnifiques. Je l'ai lu (trop) rapidement, désireuse d'aller au bout de l'intrigue, mais cela mériterait une 2nde voire une 3ème lecture, pour s'imprégner de tous les détails, toutes les couleurs.

Cela commence de manière assez classique: la mort d'un roi, un complot permettant de renverser sa successeur... un peuple criant famine, une récolte qui couve.
Des secrets émergent, menant la fille et successeur du roi sur des chemins bien mystérieux.

J'ai retrouvé avec grand plaisir un Cyril Pedrosa à la hauteur de son sublime Portugal et du poétique Trois Ombres. C'est un coup de coeur d'abord graphique. Si je n'ai pas immédiatement adhéré au dessin, lors des premières pages avec les paysans de la forêt, je suis rapidement tombée sous le charme. Les pages se succèdent, nous emportant dans un tourbillon de couleurs chatoyantes et de détails. Dans certaines, on a l'impression de regarder des tableaux d'enluminures médiévales, dans d'autres on plonge dans des univers oniriques. J'ai passé de longues minutes à me plonger dans chaque lieu dessiné. Superbe !

Quant à l'histoire, plus on avance, plus elle devient intéressante. Au départ, nous avons un royaume où les paysans crèvent de faim et où les nantis fomentent complots sur complots. La princesse Tilda se voit usurper le trône par son jeune frère et sa mère, et elle fuit à cheval accompagnée de deux fidèles. Jusqu'ici rien de très original pour une fable moyenâgeuse... Mais l'intrigue se complexifie.

D'abord on sent que quelque chose d'anormal se passe avec la princesse qui subit des absences prolongées. Ensuite, on découvre la légende de L'Âge d'or, une époque bénie où les hommes vivaient libres et égaux. Cette utopie et la révolte grondent dans le coeur des pauvres. Tandis qu'une communauté exclusivement féminine se prépare à quelque chose. 

Les thématiques du féminisme, de l'égalité, des privilèges et de la rébellion sont très bien traitées. Et le fait que tout ça soit mâtiné de fantastique et de Moyen Âge rend toute cette BD passionnante. Que dire de plus ? Vivement le tome 2 !
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Quel album magnifique ! La couleur, le dessin, tels les enluminures médiévales renforcent l'ambiance de la geste de Tilda, aidée de Tankred et Bertil, dans sa reconquête du royaume. Associée à la légende de "l'âge d'or" - livre perdu - l'aventure prend la dimension d'une grande épopée, dont j'ai hâte de découvrir la suite.

Le graphisme est déstabilisant au premier abord, mais l'aventure médiévale prenante.
Les couleurs, très vives, où le noir est quasi absent (remplacé par du violet) sont un peu agressives, surtout lorsqu'elles s'étalent sur des pages entières. Les personnages ont des visages un peu vilains, tout en angles, et certaines scènes peuvent sembler confuses parce qu'elles condensent plusieurs micro-conversations ou superposent une suite d'actions dans la même vignette. Mais peu à peu l'oeil s'habitue, et il faut bien reconnaître que cette bande dessinée propose un style original qui se démarque des albums habituels. Estampillée adulte, elle est néanmoins accessible dès le collège, les dialogues étant courts et le texte simple, d'autant plus que le Moyen Age est au programme de 5e et que l'intrigue se teinte d'une touche féministe à laquelle on ne peut être que sensible.

Tilda est en effet victime de sa condition de femme pour succéder à son père sur le trône. Les vassaux du royaume ont préféré faire serment d'allégeance à son petit frère, et sa mère juge "qu'il n'est pas en mon pouvoir de m'y opposer"... Cependant Tilda est une jeune femme courageuse et déterminée, motivée non pas par le pouvoir mais par la volonté d'améliorer le sort de son peuple. C'est avec un agréable étonnement que l'on voit son chemin croiser celui d'une communauté de femmes cachée dans la forêt. Auprès de ces femmes indépendantes (ce qui n'est pas commun pour l'époque !), Tilda puisera la force d'affronter son destin, même si elle reste assaillie de doutes.

La fondatrice de cette communauté la sensibilise par ailleurs à un texte ancien témoignant d'une époque où "les hommes allaient et venaient librement, partageaient tout" : l'âge d'or. Cette philosophie défendant une société dans laquelle "il n'y a ni domination ni servage" séduit de plus en plus de paysans en cette période trouble et difficile, les encourageant à la révolte. D'autant plus que certain(e)s jouent double jeu... le scénario ne ménage pas surprises et trahisons ! Il se dote également d'un aspect fantastique lorsque l'héroïne subit ses malaises et autres visions qui la laissent toujours plus fatiguée et agressive... Enfin, l'épisode se termine sur un mystérieux trésor longtemps tenu caché par son père... Autant d'éléments promettant de nouveaux rebondissements dans la suite !
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Je n'aurais pas emprunté cette BD si elle n'avait pas été le coup de coeur du challenge BD... La couverture ne me plaisait pas particulièrement, et surtout l'épaisseur ne me faisait pas le retenir à priori.
Une fois empruntée, elle a encore attendu quelques jours avant que je l'ouvre... toujours cet a priori.
Mais dès les premières pages j'ai adoré ce graphisme un peu particulier aux couleurs vives et si peu réaliste. le début semble une histoire moyenâgeuse assez classique, puis la doctrine de l'égalité des Hommes apparaît... portée par des femmes. Alors évidemment ce petit côté féministe ne pouvait que me plaire.
Et finalement, l'histoire se mixe avec un petit côté fantastique qui laisse espérer beaucoup de chose.
Encore une lecture qui ne me fait pas regretter d'avoir mis de côté mes a priori et de mettre un peu pousser pour ouvrir enfin ce livre.
Vivement la suite

Quel trait ! Encore une fois, Pedrosa propose une bande dessinée avec une véritable oeuvre à chaque page. On se surprend à ralentir la lecture, à poser à la fin de chaque image pour admirer tous les détails qui fourmillent. Une mise en couleur surprenante qui donne un côté irréel à cette histoire. Frida, après un coup d'état, part en quête au travers de son royaume pour tenter de reconquérir le trône. Mais ce qu'elle trouvera en chemin sera plus qu'un simple sceptre...

Ce premier tome de « L'âge d'or » constitue ma première plongée dans l'univers graphique de Cyril Pedrosa. Son Oeuvre ne m'avait jamais attiré jusque là mais cette magnifique couverture m'a tout de suite séduit. Celle-ci est parfaitement représentative de l'ensemble des dessins que l'on retrouve d à l'intérieur de la BD. Et quels dessins !!!!! Graphiquement parlant, cette bande dessinée est une merveille et chaque case, chaque planche, est une oeuvre d'art en soi. Les couleurs sont splendides et invitent au rêve et à l'évasion.


Le scénario, coécrit avec Roxanne Moreil, est quant à lui beaucoup plus classique mais est assez bon pour nous captiver. A la fin de ce premier tome, on a qu'une envie : de se plongée dans la suite de cette aventure médiévale.

En voilà une utilisation de grande classe du mix entre le dessin classique et le numérique. Certaine planche de cet album sont de véritables bijoux, utilisant des couleur acides et des contrastes fort et en arrivant à suggérer la tapisserie médiévale. L'histoire, du fantasy médiéval à la manière de Game of Throne teinté de féminisme, peut paraître assez classique voire à la mode, mais le graphisme lui donne une dimension nouvelle et carrément jubilatoire. Les couleurs se chevauchent parfois comme des palimpsestes, certains contrastes sont assez osés, d'autres chatoyants, tous vibrants et merveilleux. Les grandes illustrations en double pages rythment ce récit en apportant une majesté épique et lyrique. Elles sont tellement impressionnantes qu'elles nous enveloppent d'une forte et belle émotion. Ce travail graphique si génial, si impressionnant, parvient à rendre cette histoire extraordinaire.

Conte médiéval aux enjeux assez modernes magnifiquement mis en images par Pedrosa. J'ai été moins convaincue par la narration et les dialogues un peu patauds.