Sur un scénario remarquablement moderne, coécrit avec Roxanne Moreil, Cyril Pedrosa revient dans un conte médiéval unique. Un récit d'aventures épique, brodé d'utopie, où se dessine en filigrane la capacité des hommes à s'inventer un nouvel avenir commun. le premier tome d'un diptyque majestueux.
Une saga en 2 volumes disponible en librairie.
Découvrir : bit.ly/Lagedor-AireLibre
Les honneurs d'aujourd'hui doivent être accueillis avec la même réserve que les disgrâces passées.
— Sa pensée me guide !
— Vraiment ? Vous aimez vous aussi marcher au rythme lent de "réformes mesurées" ?
— De justes réformes ! Pour le bien du peuple.
— Oh, certes ! Certes... À condition que chacun, maîtres et serviteurs, reste bien à sa place.
— On ne peut changer l'ordre naturel du monde.
— Vous pensez donc que "le monde" est né ainsi ? Avec des arbres, des rivières, du vent, du soleil... et des seigneurs et des serfs ?
Il paraît qu'avant c'était différent, qu'il n'y avait ni maîtres ni esclaves, tout était partagé, les biens comme les peines.
Ami,
Souviens-toi
Des hivers passés.
Jamais des tyrans
Rien ne fut donné.
La nature à tous a donné même forme
Et réchauffe chacun de la même chaleur.
Nous suivons avec raison son inclinaison
Pour donner mêmes avantages à nos semblables
qui sont nos frères
Nul ne saurait chercher la félicité
Au détriment de son prochain.
Se priver de quelques jouissance pour l'offrir à autrui
Est signe de noble cœur
Et expression de la sagesse.
Ainsi nature et raison se répondent
Et nous invitent à entraide mutuelle.
Pour le bien général, et par commun consentement
Nous faisons partage
Du festin de la vie.
- « La nature à tous a donné même forme. » « Et réchauffe chacun de la même chaleur. » « Nous suivons avec raison son inclination... » « … pour donner mêmes avantages à nos semblables... » « ...qui sont nos frères. »
- Votre traduction est plus élégante que la mienne...
- Il me semble surtout que nous n'en fassions pas tout à fait la même lecture...
- Je n'en conteste pas les valeurs et les principes. Vous savez à quel point ils me guident. Mais... La nature n'a pas donné à tous « même forme ». Ce n'est pas vrai. Elle a doté les hommes d'une violence dont les femmes doivent se protéger.
Le pouvoir est si fragile. Il peut si facilement glisser entre vos doigts.
L'arrogance est la marque des puissants.
- T'es content de te tuer à la tâche pour engraisser les comtes et les marquis de mon cul ?
- Pff... Qu'est-ce que tu veux y faire ?