Seule une pleine conscience, une grande sensibilité nous permettent de savoir que la vie est merveilleuse et horrible.
p. 99
La connaissance devenue problématique rend la réalité elle-même problématique, qui rend tout autant problématique l'esprit producteur de la connaissance, lequel rend aujourd'hui énigmatique le cerveau producteur de l'esprit. (...) Autrement dit, tout ce qui élucide devient obscur sans cesser d'élucider. p.10
Nous vivons à la surface de nous-mêmes. Nous sommes possédés par des forces obscures, nos Daimon intérieurs et extérieurs à nous. Nous sommes possédés par les mythes, les dieux, les idées. Nous sommes des manipulants manipulés, nous sommes possédés par ce que nous possédons, vivre est comme une ivresse et comme un somnambulisme.
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Répétons les mots d'Héraclite : "Eveillés nous dormons".
La finalité apparemment dépourvue de sens - « vivre pour vivre » - comporte la possibilité de faire le choix de vivre poétiquement.
Nous faisons alterner nos vie entre pression et dépression, un mot banalisé, galvaudé et profond.
Nous sommes machines, mais machines non triviales.
Machines non triviales : car l'imprévu, l'inattendu, la folie, l'invention peuvent sortir de nous.
L’astrologie traduit notre sentiment (obscur ? Inné ?) d’être relié personnellement aux planètes…
En tout cas, nous sommes enfants du cosmos.
Chacun d’entre nous porte en lui des particules nées aux débuts de l’univers, des atomes forgés dans le cœur ardent d’étoiles antérieurs à notre Soleil, (…)
Nous portons l’histoire du cosmos et celle de la vie, mais nous en sommes séparés par l’originalité de notre culture, de notre langage, de notre conscience.
L’univers est en nous, nous sommes en lui.
Dans quelle aventure s’est-il lancé ? Dans quelle aventure nous a-t-il lancé ?
(page 65)
Notre réalité n’est pas première, elle est émergente
L’émergence est une notion systémique surprenante que les sciences commencent à intégrer.
L’émergence est le type de réalité nouvelle, dotée de qualités et propriétés propres, qui se forme, se constitue, se concrétise à partir de l’assemblage organisateur d’éléments non dotés des qualités et propriétés de cette réalité.
Ainsi l’organisation vivante s’est constituée et se constitue sans cesse à partir de molécules physico-chimiques qui ne disposent isolément d’aucune propriété de la vie. (…)
L’univers matériel émerge sans cesse à partir d’éléments microphysique, dénués de matérialité, mais dont la combinaison fait émerger notre matérialité
La matière n’est pas réalité première, mais réalité émergée.
Ce qu’on appelle la décohérence est le phénomène par lequel l’association d’un grand nombre d’éléments microphysique, à partir d’un certain seuil, font émerger notre univers spatio-temporel.
(page 36)
Toutefois, les progrès de la cosmophysique et de la physique quantique ont rétréci et même désubstancialisé notre monde physique.
Einstein a relativisé le temps et l’espace qui, à l’échelle cosmique, cessent d’être absolus et fusionnent.
Espace et temps disparaissent aux micro-échelles quantiques : la réalité de notre univers matériel du temps, de l’espace, des objets de notre monde se dissout dès qu’on l’examine dans ses composants microphysique.
(page 34)