La Nouvelle-France du XVIIe siècle a compté nombre de peintres amateurs. Le premier, Champlain, nous a laissé des dessins rehaussés de gouache qui existent encore à Providence ; le Père Pierron, jésuite, ne faisait des tableaux que pour évangéliser, par la persuasion ou la frayeur, ses ouailles les Iroquois; les Pères Rasles et Laure ont orné de peintures leurs chapelles de mission; d’autres, le jésuite Chauchetière, le récollet Juconde Drué, les abbés Guyot et Leblond de Latour, ont peint quelques ouvrages plus précieux qu’on ne croit.
C’étaient les photographes du temps, paysagistes en même temps que cartographes, occupés à relever les côtes et les havres, observateurs attentifs des moeurs des Sauvages et de la faune du pays. Ils ne dessinaient pas que les reliefs des terrains et les contours des rivages; ils animaient leurs compositions de petits personnages sommairement tracés; ils reproduisaient, souvent avec bonheur, les cabanes des Indiens, les animaux des forêts et les poissons.