Auschwitz-Birkenau, plus grand complexe concentrationnaire et d'extermination (baraquements ou blocks) du IIIe Reich, s'étendant sur 175 km2, au nord de la Pologne, est créé en 1940 par Himmler et dirigé par les SS jusqu'à sa libération en janvier 1945 par l'armée rouge (russe). Ici, plus d'un million d'êtres humains mourront. L'extermination de masse s'intensifie au fil des années : toujours plus de convois, de trains en provenance de l'Europe entière. Des hommes, des femmes, des enfants. Juifs, tziganes, homosexuels, handicapés…La liste est longue comme les files. Pas de répit, pas de pitié. La mort frappe n'importe qui, n'importe quand, n'importe où et n'importe comment : chambre à gaz, crématoires, fusillades, expériences médicales, maladie (typhus), fatigue, malnutrition, torture, suicide.
C'est dans cet enfer que Lale, slovaque, juif, atterris en 1941. Il y devient tatoueur, chargé de tatouer le numéro donné sur l'avant-bras gauche des arrivants, la main d'oeuvre du camps. Pour survivre, il faut travailler. Il faut être utile. Alors, Lale tatoue des journées entières, parfois durant la nuit, dans la peur, la honte, la culpabilité, le silence. Ne pas faire de vague, ne pas se rebeller, faire attention à ce qu'on dit, garder la tête et les yeux toujours baissés. Survivre. C'est cela. Survivre. Il le faut pour partir, s'enfuir. Il y aura un après, Lale, 25 ans en est convaincu. Et, puis, il faut tenir pour Gita, la jeune femme qu'il a tatouée à son arrivée et dont il est tombé éperdument amoureux. Elle a 18 ans, ne sait rien d'elle et pourtant, ils vont s'aimer, s'aider, s'épauler, se soutenir. Cet amour, c'est un don du ciel.
Comment s'aimer à Birkenau ? Comment aimer à Auschwitz ? Comment éprouver un tel sentiment où règne la haine et la mort ? Où l'individu n'est plus un être humain. Pas de nom, mais un numéro à 5 chiffres, seule identité allemande, un crâne rasé pareil à tous les autres et un même uniforme. L'individu est réduit à rien, esclave, monticule de chair dont jouissent à leur guise, les tortionnaires avides de pouvoirs pervers. Et, pourtant, la survie entraîne solidarité, entraide, soutien moral entre les détenus. Alors, pourquoi pas l'amour ?
C'est ce que raconte
Heather MORRIS, journaliste. Elle récite l'histoire de Lale, rescapé des camps de la mort, qu'elle a rencontré bien des années plus tard, qu'elle a interviewé et écouté. Elle dit son témoignage dans ce livre. Parce qu'il faut dire ce qui s'est passé 40 ans plus tôt. Il faut parler et ne plus se taire pour que cela ne recommence plus. Lale soulage sa conscience. Enfin, il n'a plus peur (coupable d'être toujours vivant) et durant trois ans,
Heather MORRIS va déchiffrer, construire, assembler des pans de sa confession. Elle les transcrira pour la mémoire de ces millions d'êtres humains morts au nom d'une idéologie comme un ultime hommage.
Hélas, son écriture est fade, sans profondeur, superficielle et factuelle. Les phrases sont courtes, sommaires donnant une certaine rapidité dans les actions, accentuant l'horreur et la peur.
Un bon livre tout de même avec un personnage hors du commun pour les valeurs morales qu'il véhicule comme persévérance, courage, abnégation, altruisme, passion. Un personnage attachant et attaché à des valeurs humaines qu'aucun SS n'a pu détruire.