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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Nous sommes dans l'Ohio des années 40 et nous allons suivre trois petites filles d'une dizaine d'années : Frieda et sa soeur Claudia, deux petites métisses, et Pecola, une enfant noire qui adore Shirley Temple et n'a qu'une envie, c'est d'avoir les yeux bleus. Nous sommes à une époque où les personnes noires sont très mal considérées et où elles sont mises à l'écart, parquées presque, dans des quartiers.

Toni Morrison est une autrice dont j'ai entendu parler à plusieurs occasion, et j'ai enfin pu la découvrir grâce à la lecture du club littéraire féministe Une chambre à nous. L'écriture est déroutante, c'est assez décousu, si bien que je me suis un peu perdue à certains moments, ne comprenant pas bien ce qui se passait. Mais au fur et à mesure de ma lecture, j'ai fini par faire les liens entre les différents personnages et choses évoquées.

C'est un roman qui parle du racisme - toujours aussi présent aujourd'hui, notons-le - que nous, personnes blanches, n'avons pas à subir. Il me semble donc très important de le comprendre, de le connaître, c'est probablement le meilleur moyen de le combattre... Mais c'était parfois très dur. Les propos tenus par des protagonistes étaient choquants (le n-word, bien évidemment, mais pas uniquement) mais reflètent bien l'Amérique des années 40.

Il y a des sujets difficiles abordés dans le livre, tels que le viol, les attouchement sur enfant, la violence conjugale... mais ce sont aussi des choses qui font la force du livre. C'est poignant, et l'écriture de Toni Morrison est brutale.

J'ai beaucoup aimé le fait qu'on parle du racisme intégré par les personnes noires, celles qui en viennent à détester leur propre couleur de peau, à se détester... C'est d'autant plus frappant que nous en avons une démonstration avec une fillette, Pecola. C'est un personnage qui vit également le sexisme, et ce malgré son jeune âge. Elle est rabaissée et ignorée parce que considérée comme "laide" par la société.

C'était une lecture un peu surprenante parce que j'en attendais autre chose et que le style est assez particulier, mais j'ai apprécié cette découverte.
Lien : http://anais-lemillefeuilles..
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J'ai peut-être commencé par le plus court, mais pas par le plus simple ! Premier roman de Toni Morrison, dans lequel elle nous entraîne dans le quotidien de deux soeurs, Claudia et Frieda, et de Pecola, qui vient un temps habiter avec elles. Pecola rêve d'avoir les yeux bleus, comme sa poupée, et de ressembler à Shirley Temple. Claudia au contraire mutile ses poupées. Les deux fillettes, dès leur plus jeune âge, ont comme vision d'avenir la violence, le racisme, l'alcoolisme et, de temps en temps, un peu d'amour. Mais un amour qui peut être extrêmement nocif, et c'est Pecola qui va en faire les frais.

Je ne peux pas dire que j'ai adoré ce livre, en revanche il est loin de m'avoir laissé indifférente. Tout est écrit de manière posée, ce qui rend le texte encore plus violent, et la misère de ces gamines et de leur famille encore plus noire. On s'enfonce au fur et à mesure dans des instants de plus en plus terribles. Un livre coup de poing.
Lien : http://therewillbebooks.word..
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Câliner Pecola, Frieda et Claudia comme je cajole mes filles, voilà ce que j'aurais voulu en refermant ce livre...essayer de leur redonner une part de rêve. le contenu ne laisse forcément pas indifférente la lectrice que je suis, et l'adulte révoltee et impuissante devant une société à deux vitesses, que ce soit sous l'angle de la couleur de peau ou de l'argent gagne.

J'ai parfois cherche la pertinence de certains passages avec l'histoire principale, le lien n'etant pas si flagrant. Les énumérations sont pénibles à la longue et n'apportent pas à mon sens plus de poids à l'histoire.

C'etait le premier roman de Toni. Morrison que je lisais, pourquoi pas en lire d'autres, mais de préférence dans une édition sans faute d'orthographe, hehehe
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Dans les années 40, à Lorain, Ohio, vivent deux petites filles noires : Claudia et sa soeur ainée Frieda. Leur famille est très pauvre, elles ne reçoivent pas beaucoup d'affection de la part de leurs parents mais toutes deux sont soudées par l'amour qu'elles se portent et par la complicité qui règne entre elles. La famille recueille provisoirement une autre gamine Pecola, dont la famille se retrouve à la rue : son père probablement sous l'emprise de l'alcool a mis le feu à la maison. Pecola n'a pas la chance d'avoir une famille unie et une soeur avec qui tout partager ; de plus on la trouve laide, elle est mal dans sa peau et alors que Claudia déteste les poupées blanches aux yeux bleus et par la même occasion Shirley Temple, Pecola, elle, ne rêve que d'une chose c'est d'avoir "les yeux les plus bleus du monde" pour qu'enfin on la regarde comme on regarderait une petite fille blanche, pour qu'on la voit, pour qu'enfin elle se sente exister.

Le roman de Toni Morrison nous décrit la vie de ces familles noires, le racisme, la misère dans laquelle elles vivent. Et on s'aperçoit qu'il y a plusieurs degrés tant dans la misère que dans le racisme. La famille de Claudia et Frieda est très pauvre, mais celle de Pecola miséreuse. En matière de couleur de peau : en haut de l'échelle il y a les Blancs, tout en bas les Noirs et entre les deux : les Métis.

"Elle lui avait expliqué la différence entre les métis et les Noirs. Ils étaient facilement identifiables. Les métis étaient propres et calmes ; les nègres étaient sales et bruyants".

C'est un roman plein de violence, pas seulement physique, mais surtout psychologique et mentale. Dans cette société dominée par les Blancs, comment les Noirs peuvent ils exister en tant que tels ? Alors ils se résignent : les hommes baissent la tête et boivent, les femmes essaient de se coiffer comme les vedettes blondes et blanches d'Hollywood et Pecola rêve d'avoir les yeux bleus.

" Elles étaient entrées dans la vie par la porte de service. Convenables. Tourt le monde était en position de leur donner des ordres. les femmes blanches leur disaient : "Fais ça". Les enfants blancs leur disaient "viens ici". Les hommes noirs leur disaient : "Allonge toi". Les seuls dont elles n'avaient pas besoin de recevoir des insultes étaient les enfants noirs et les autres femmes noires.

C'est le personnage de Pecola qui incarne le mieux ce malheur et cette violence ; elle semble porter sur elle tout le malheur du monde : sa laideur, son aspect misérable, une mère qui la rabroue sans cesse alors qu'elle est aux petits soins pour la fillette blanche chez qui elle travaille. Son rêve impossible se terminera en cauchemar : violée et engrossée par son père, elle sombrera dans la folie.

L'écriture est très belle, presque musicale mais j'ai été désarçonnée par le changement constant de narrateur : au début c'est Claudia qui parle, puis l'auteur reprend son récit et ainsi de suite pratiquement sans transition. Je n'ai pas non plus aimé le fait qu'on passe sans cesse de l'histoire d'un personnage à un autre sans soucis de chronologie : on passe ainsi de l'action principale avec les trois petites filles à l'enfance de la mère de Pecola puis à son mariage et à sa vie actuelle puis à l'enfance de Cholly, le père, à la mort de la tante etc.....Donc encore une fois je reste sur un avis mitigé. Ce n'est pas un livre qui m'aura marquée.

Lien : http://lecturesdebrigt.canal..
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C'est un roman fort, très fort, ça c'est certain. Des histoires de femmes, adultes et enfants, des femmes noires, dans les années 40, portant toute la misère, les douleurs, les difficultés, les inégalités mais aussi les espoirs et les joies d'une population encore opprimée.
C'est le premier romande Toni Morrison que je lis, et cela ne sera sûrement pas le dernier parce que ses idées sont prenantes, fortes et les thèmes abordés nous pénètrent, pour nous faire réfléchir sur la condition humaine des Noirs en Amérique et en général d'ailleurs.
Un bémol, peut-être du au fait que c'est son premier roman, je l'ai trouvé un peu brouillon, j'ai eu parfois du mal suivre le fil. Cependant, j'ai apprécié cette lecture car on sent, pour un premier opus, tout le talent de Toni Morrison.
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Voilà, je me lance dans le challenge “ Arc en ciel”, et je débute avec ce roman de Toni Morrison. Je n'avais pas encore lu cette auteure, mais je la connaissais de nom. Je ne sais pas par où commencer car en fait, ce livre m'a troublé. Je ne peux pas dire qu'il m'a passionné mais je ne peux admettre qu'il m'a ennuyé. c'est assez ambigu.
Nous entrons dans cette histoire en rencontrant deux petites filles noires, des soeurs, qui déjà ont des points de vue différents sur le monde qui les entoure et sur leur condition. Nous sommes dans le Lorain , dans l' Ohio raciste et ségrégationniste des années 1940 où les noirs sont des êtres inférieurs, voir sauvages. Les blancs les tolèrent, tant qu'ils ne sont pas obligés de les approcher de trop près.
Et il y a Pecola, leur voisine qui est du même âge. Pour elle la vie n'a pas était un cadeau, car elle est noire, mais aussi car elle vit au quotidien l'enfer. Elle subit les assauts d' un père alcoolique, les humeurs d'une mère qui ne rêve que de fuir et les méchancetés des habitants du quartier.
Pauvre Pécola ! Son destin est inexorablement tracé. Pour les noirs elle est la petite fille très laide qui leur permet d'accepter leurs malheurs, pour les blancs elle est un appui de plus pour leurs préjugés.
Cette histoire est lourde, sombre et gênante. Tout n'est que violence, haine et désespoir. Les personnages sont odieux, sales, méchants et j'en passe. Pourtant Toni Morrison ne prend aucun partie dans son récit. Elle constate un point c'est tout. Les blancs sont ancrés dans des préjugés datant de plusieurs siècles et les noirs sont écrasés par la haine et le mépris.
Au fil des pages et des paragraphes ( qui sont au nombre de quatre : les 4 saisons ), j'ai attendu, un brin de compassion, une once d' espoir,mais non rien, aucun personnage ne pouvait apparemment m'apporter un rayon de joie. Je ne vais pas vous dire que j'espérais le conte de fées, non, je suis consciente que le sujet est traité ici est sérieux, mais un peu de joie aurait, je pense, aider à ne pas sombrer dans la gêne. En même temps, c'était peut-être l'effet escompté par l'auteure.
Pas facile de vous transmettre les impressions d'une telle lecture. Je pense que le mieux serait que vous lisiez ce roman et que vous vous imprégnez de vos propres images.

Lien : http://ecritureetpoesie.cana..
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