Mon année de repos et de détente

Lecture très agréable de ce roman acide, entre Bridget Jones sous anxiolytiques et American Psycho relaxé du bulbe.

Elle a tout pour réussir : jeune, belle, riche... mais la déprime la gagne, sa détestation du monde l'obsède, sa vie est vide de sens et son travail dans une galerie d'art l'ennuie.
Pour retrouver un peu d'entrain, elle décide de se retirer dans son appartement et de dormir. « Mon hibernation relevait d'un instinct de conservation. Je pensais qu'elle me sauverait la vie » pense-t-elle.
C'est parti pour une ingurgitation d'une pharmacopée délivrée par une psy fantasque et destinée à l'abrutir. Entre deux roupillons hantés par des cauchemars, elle dévore des films, est victime de somnambulisme, reçoit la visite de Reva, sa « meilleure » amie, une fashion victim superficielle et jalouse, et de Trevor, son goujat d'amant.
Bref, il ne se passe pas grand chose dans ce roman. Normal puisque l'auteur s'est employée à raconter la vacuité de l'existence d'une millennial. Comme le personnage principal, je me suis donc globalement ennuyée.
Dommage car l'idée de cet anti feel-good book est plutôt originale et certains passages sont très drôles notamment ceux où l'héroïne évoque ses relations avec ses parents. On comprend alors qu'elle soit dépressive...

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Qu'est-ce que c'est sombre ! Je ne m'attendais pas à ça. Un côté Bret Easton Ellis dans ce New York trash du début des années 2000. Une jeune femme en perdition. Une Amérique qui aime les médicaments. Livre très triste, on s'attend au pire et surtout aux événements du 11 septembre.

Ce livre est vendu comme une critique d'une société capitaliste, à la recherche perpétuelle de la productivité sans arrêt. Ceci étant dis, j'étais au coeur de mon blocus et certes c'est pas forcément le moment propice pour lire ce genre d'ouvrage. Particulièrement quand les personnages sont dans une lenteur telle de vie totalement à l'antipode de mon quotidien. Mais quelque part ça me soulageait de respirer. le récit est court mais prend son temps ne négligeant rien. J'ai aussi l'impression que ce livre est dans la même lignée que le parfum de Stefan Zweig, des ouvrages qui sont censé déranger le lecteur mais celui-ci est passé un peu à côté. Je trouvais que les pincettes d'humour étaient peu subtile en particulier sur ce qu'il concerne la psychologue mais en même temps j'appréciais le caractère satirique sur les bords du personnage principal dont on ne connaît pas le nom (Pourquoi d'ailleurs ? Des questions peuvent susciter par rapport à certains choix de l'auteure comme ce prénom méconnu mais ici je ne comprends pas l'intérêt à part donné un côté mystique qui me semble superficiel).

A la lecture du roman, je me suis découvert "l'empathie d'un poulpe 🐙" - ou tout du moins ce que j'imagine être l'empathie d'un poulpe, en dessous du niveau de la mer 🌊 !

La narratrice, dont on ne connaitra jamais le nom, à mon grand regret m'a laissé de marbre 💔, ne me touchant ni par ses afflictions ni par ses solutions pour y remédier.

En revanche, pour les férus de pharmacologie 💊, vous y trouverez ici une liste - à mon humble avis - assez exhaustive en matière de somnifères 🛌 et autres psychotropes.

Reste quelques passages savoureux 🤣, pendant lesquels nous découvrons la double vie 🕵️‍♀️ de la narratrice, où complètement stone elle n'a aucun souvenir de ses actes. L'épilation de ses parties intimes m'ayant - je l'avoue honteusement - follement amusée 😏 !

Ne vous fiez pas au titre il est trompeur... L'héroine une jeune femme orpheline de 26 ans évoluant dans un monde aisé et artificiel décide après un licenciement d'hiberner et de passer une année à dormir. Encore faudra-t-elle qu'elle y arrive puisque pour cela elle consomme quantité de médicaments associés à de l'alcool. Et elle va se retrouver plutôt désoeuvrée, sans but, entre somnoler et léthargie avec de fréquents trous noirs. Cela ne va que contribuer à l'enfoncer encore plus dans son mal-être. Autour d'elle gravitent trois personnages : sa psychiatre le docteur Turtle un personnage loufoque qui lui prescrit les médicaments sur demande, son petit copain (enfin s'il l'a été un jour) Trevor égocentrique et odieux et son amie de fac Reva tant et soit-il qu'elle soit vraiment puisqu'elle la considère comme superficielle et dépressive. Seule les dernières pages m'ont réconciliée avec le roman car pour le coup là oui elle vit une véritable hibernation.
Mes sentiments :
+ le récit est court
+ la culture et les nombreuses références cinématographiques
+ la ville de New-York bien dépeinte
+ la fin et la chute notamment
- l'héroine dénuée de sentiments et d'empathie
- elle est menteuse et manipulatrice
- des passages forts ennuyeux où il n'est question que de médicaments
- le personnage de Trevor
- "un humour" qui ne m'a pas touchée
- des propos parfois abrupts, vulgaires et graveleux