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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Lu en 2018 (peu avant la date de sortie officielle du roman ; Véronique Mougin m'ayant gracieusement invitée à lire son roman / opération "masse critique" de Babelio). Ce roman-témoignage rejoint les oeuvres de la "mémoire, des lectures nécessaires !
J'avais apprécié que l'auteure retranscrive ce mélange de force, de liberté, de ténacité et de courage à travers sa plume (à travers la voix de Tomi), nous permettant de lire un roman-témoignage à la fois fluide et "digérable", ne tombant pas dans la surenchère... Ainsi, je n'avais pas versé de larmes, ni été pétrifiée d'effroi, ce qui n'est pas simple en ce qui concerne la shoah.
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Ouf! Suis arrivé au bout...
Moi qui suis incapable de lire un livre de plus de 300 pages, je me suis imposé de lire ces 524 pages comme un défi ! Et finalement, la tentation d'abandonner ne m'a jamais titillé...

Bien sûr, on pourrait se dire : pourquoi l'auteur n'a-t-elle pas publié deux livres ? L'un sur les camps de concentration nazis, l'autre sur la (haute) couture. Les deux thèmes n'ayant, a priori rien à voir entre eux, et le passage de l'un à l'autre étant d'ailleurs un tantinet laborieux.

Les horreurs de l'holocauste, sujet rebattu s'il en est, trouve cependant un semblant d'originalité par le fait qu'elles sont racontées à travers le regard d'un adolescent. Pourtant, j'avoue qu'il était temps que les américains débarquent...

L'ascension professionnelle du gamin rebelle au rang de grand couturier, bien qu'un brin irréaliste, m'a davantage intéressée. La magie du vocabulaire du monde de la couture, traduit en texte, à défaut d'images, a opéré : on s'y croirait !

Et finalement, les dernières pages font le lien entre ces deux univers que tout oppose, et valent à mon appréciation une etoile supplémentaire. Un auteur prometteuse...
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Tomi a quatorze ans. C'est un ado espiègle, effronté et débrouillard.
Malin et cabochard.
Terriblement attachant.

Au début du récit, nous sommes en Hongrie, en 1944.
Tout pourrait très bien aller pour le jeune garçon : son père est tailleur, c'est un artisan reconnu qui rêve de transmettre son savoir-faire à son fils. Mais celui-ci, têtu en diable, refuse obstinément de suivre la voie tracée pour lui.
Ah, j'ai juste oublié une précision, une petite chose qui n'aurait pas dû avoir d'importance, et qui pourtant a bouleversé à l'époque le destin de millions d'êtres humains : Tomi et sa famille sont juifs.
Déporté avec les siens, Tomi voit sa vie basculer et il va tenter, comme tant d'autres, de survivre dans l'enfer des camps.

Un énième livre sur ce sujet me direz-vous ? Il est vrai que nombre d'écrivains ont écrit sur cette période.
Mais cet ouvrage est différent.
Tout d'abord parce que le thème principal n'est pas le récit de la vie dans les camps, malgré la place qu'il occupe, mais la vie après.
Que va faire Tomi après ces mois atroces ? Comment va-t-il construire sa vie ? Pourra-t-il être heureux, lui qui dira plus tard que "le seul problème du bonheur, c'est la peur" ?
Ensuite, parce que l'histoire qui paraît trop incroyable pour être vraie est inspirée d'une histoire réelle : celle d'un grand cousin de l'auteur.
Enfin, parce que Véronique Mougin fait preuve de beaucoup de délicatesse dans sa façon de raconter et qu'elle utilise une écriture simple mais qui dégage beaucoup de force.

Où passe l'aiguille se situe à l'intersection des témoignages historiques et des récits fictifs.
Il nous invite à un incroyable voyage humain, de l'horreur des camps à la splendeur de l'univers de la haute couture.
L'aiguille passe partout, dans tous les tissus, c'est un fait bien connu. Ce que vous découvrirez dans ce roman, c'est que le salut passe par l'aiguille, la renaissance passe par l'aiguille, la vie passe par l'aiguille.

Un très beau roman, prenant et émouvant.

Je termine par une réflexion personnelle.
Nul ne peut ignorer ce que les Juifs ont subi pendant la seconde guerre mondiale ; nul ne peut ignorer ce que signifie l'étoile jaune qu'ils étaient obligés de porter.
Les étoiles jaunes portées par des manifestants "contre l'islamophobie" et par certains politiciens en novembre 2019 étaient donc particulièrement ignobles, la vie des musulmans en France n'étant en rien comparable au sort des Juifs de l'époque.
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Un livre très intéressant et qui se lit facilement.
Ce roman parle de la guerre pour une première partie puis ensuite de la mode grâce à son héros qui au fil du temps progresse avec les tissus.
C'est un roman pour lequel on est vite absorbé et pour lequel on veut connaître la suite même si par moment il subsiste quelques longueurs.
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Un roman magnifique.
En refermant ce livre, les mots ne me viennent pas facilement.
Cette histoire impose le respect, le silence, la retenue.
Véronique Mougin rend ici un superbe hommage à son cousin, ce survivant, mais aussi à tous les survivants, aux disparus, aux victimes qui restent vivants grâce aux souvenirs, aux témoignages.
La couture est ici le fil rouge qui est, tout le long de cette histoire, magnifiquement évoqué. Tout est lié, tout se tient, la vie se déroule au fil des ans comme une bobine qui se délie pour créer un vêtement et qui tiendra grâce à ce fil, points après points, qui relie les choses, les gens les uns aux autres. Ce lien entre la couture et la vie est sublimement écrit.
Je découvre Véronique Mougin et son écriture. Merci à elle pour ce bel hommage poignant. Encore une fois, il ne faut pas oublier...
Véronique Mougin est ici une passeuse d'Histoire. Merci à elle d'avoir endossé ce rôle de façon aussi magnifique et respectueuse.
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Un récit en 2 temps :

Un autre éclairage sur l'horreur des camps de concentration ... Avec l'avant, la vie qui devient de plus en plus compliquée pour les juifs, grands et petits, victimes d'humiliations, mais vues à travers le regard de Tomi, du haut de ses 5, puis 10, puis 15 ans : Un an de camp, de désespoir, de souffrances, d'amitiés, d'absurdité ... Une année gravée pour toujours.

L'après. L'émergence de sa passion pour la mode féminine, la réalisation d'un rêve, d'une vie, que lui a la chance de vivre ... accompagné de beaucoup de fantômes!

Curieusement la lecture n'est pas plombante ! J'ai éprouvé l'envie de vivre, de défier le destin que pouvait ressentir le Tomi des camps! Et j'ai été soulagée qu'il trouve sa voie ensuite, comme s'il s'était agi de mon enfant !

Je ne sais pas comment Véronique Mougin a fait ? Mais elle l'a bien fait !
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Depuis ma lecture de Primo Levi c'est toujours avec une certaine hésitation que je me lance dans cette partie de notre histoire, mais les bonnes critiques ont été plus fortes que mon hésitation.
Alors oui le récit est très dur, souvent insoutenable, certains passages prennent aux tripes ! comment cela est ce possible comment des hommes peuvent faire subir cela à d'autres hommes ? cela m'anène à des reflexions inextricables sur les êtres humains et de ce que nous sommes, tout à chacun, capable de faire où pas ! mais au dela de cela c'est un livre que je recommande grandement derrière l'horreur brille une lumière, la résilience de Tomi, qui même fracassé par ce destin en fera quelque chose de beau. Ce livre m'a tiré des larmes mais aussi des sourires.
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1944. Tomi a 14ans. Tomi est hongrois et juif... Tout son quartier se retrouve déporté. Rapidement séparé de sa mère et son frère Tomi va vivre le pire...
Il va puiser la force pour se battre dans la présence de son meilleur ami et de son père, tailleur de métier. Plein de ressources et de malice Tomi va réussir à passer entre les gouttes. S'occuper pour tenir, se rendre indispensable pour éviter les coups et la mort... La couture va devenir l'élément central de la vie du jeune homme et ce jusqu'à sa mort !

J'ai bcp aimé découvrir l'histoire de Tomi ! Il est attachant, espiègle et persévérant. Suivre son parcours dans les camps a été bien évidemment très dur mais il en est ressorti quelque chose de fort, la résilience ! Cette capacité que nous avons au plus profond de nous pour tenir et survivre face aux pires douleurs. Une qualité rare, encore plus de nos jours où pour beaucoup le moindre petit obstacle est insurmontable...
Un devoir de mémoire. Ne jamais oublier ces atrocités, les faire vivre à travers de magnifiques romans comme celui-ci !
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Ce livre figurait dans ma wishlist depuis quelques temps et je l'avais un peu oublié, privilégiant les sorties ou d'autres que je voyais passer sur mon fil Instagram. Il m'est revenu en mémoire grâce à Tonie Behar qui en a parlé sur sa page facebook et voilà comment un livre passe directement de la wishlist à la lecture, sans stagner dans la PAL !

Encore un livre sur la shoah me souffle t'on, OUI !! encore un mais chaque livre est différent et je veux recueillir autant de témoignages que possible, c'est important, dans peu d'années il ne restera plus personne pour témoigner et le devoir de mémoire et de transmission appartient à chacun de nous, juif ou non juif, c'est en tout cas ce que je ressens.

Dans ce magnifique roman de Véronique MOUGIN, qui est tiré d'une histoire vraie, nous découvrons l'histoire de Tomi Kiss, un petit juif Hongrois qui vit tranquillement avec son père Hermann, sa mère et Gabor son petit frère. Tomi a 14 ans, plus tout à fait un enfant, pas tout à fait un homme. Perché sur son arbre il scrute l'horizon et juste devant, c'est une maison close qui s'offre à sa vue, il ne se lasse jamais de regarder les femmes qui y vivent, il est comme ça Tomi, il aime la gent féminine. Il a pour ami Hugo, son voisin d'en face et Séréna qu'il nomme son deuxième copain même si c'est une fille.

Hermann est tailleur, pas un tailleur qui raccommode non, il est maître tailleur, il créé de somptueux costumes et habille les notables de la ville. Il aimerait transmettre son savoir à Tomi mais celui-ci déteste la couture et tout ce qui va avec, il ne veut même pas en entendre parler, ça lui file la nausée, du coup il à choisi plomberie, pas certain que ça soit sa vocation mais au moins personne ne le contrariera avec du fil et des boutons !

La vie pourrait s'écouler paisiblement avec ses joies et ses petites contrariétés, avec les facéties habituelles de Tomi mais nous sommes en 1944 et à la fin du mois de mai, Tomi, sa famille et ses amis vont être déportés avec les familles juives de la ville et se retrouver disséminés dans différents camps de concentration, c'est l'enfer qui commence et cet enfer c'est Tomi qui le narre sans jamais perdre sa petite pointe d'humour. Ils sont déportés à Auschwitz qui ne sera qu'un point de transit pour Tomi, son père et Hugo. Gabor et sa maman vont y mourir dans les chambres à gaz. Les trois hommes transiteront encore par Buchenwald pour finir au camp de Dora Mittelbau en Allemagne.

Commence alors une course pour la survie dans l'antichambre de la mort. Heureusement, Tomi est avec son père et Hugo, ils peuvent se soutenir et s'entraider. Chaque jour apporte son lot de souffrances, il ne faut pas craquer, il faut se battre pour tout, pour manger, pour pouvoir dormir, pour ne pas se faire repérer par les kapos. Il faut aussi réfléchir et penser à ce qu'on pourrait faire pour améliorer le quotidien et sauver sa peau, Tomi travaille en extérieur sur un chantier, les conditions sont difficiles, exténuantes, il fait froid, il a faim, il n'a plus de forces, si il ne réagit pas rapidement il sait qu'il va mourir.

Son père a rejoint un groupe de tailleurs, il travaille au chaud. Tomi va lui aussi répondre à l'appel en disant qu'il sait coudre, alors qu'il a toujours eu la couture en horreur et qu'il n'a jamais voulu recevoir aucun enseignement venant de son père. C'est de là que lui viendra son salut, ce moment où il saisit sa chance alors qu'il ne sait même pas tenir une aiguille. Ce moment où il scelle à jamais son destin, sa survie dans le camp et son avenir quand il en sortira. Ce moment où la chance frappe à la porte et qu'il l'attrape au vol parce qu'il ne faut pas la laisser filer, elle ne présentera qu'une fois ! Tout seul, en regardant les autres faire, en se rappelant les gestes de son père, Tomi, petit à petit va savoir coudre et il va même aimer ça !

Véronique Mougin nous livre une magnifique histoire pleine d'émotions même si on arrive à sourire quand Tomi nous narre l'histoire avec ses réparties bien à lui. On est ému devant tant de résilience et tant de force pour continuer à vivre dans cet enfer qu'est le camp de la mort. L'auteure nous décrit tellement bien l'atmosphère du roman que je pourrai presque entendre Tomi me raconter son histoire, sa pointe d'humour, son air de dire « je m'en fiche » mais aussi ses blessures et ses fêlures, ses souvenirs, son amour pour la couture qu'il exécrait au plus haut point et qui finalement l'a sauvé.

Elle aborde aussi le thème récurrent de la transmission et de la mémoire. Certains ont ressenti le besoin de s'exprimer pour ne rien oublier. Beaucoup de rescapés ont mis des années à raconter leur histoire et se sont murés dans le silence. C'est ce que Tomi a fait, il a tout enfoui, il a emprisonné les fantômes. Il a refusé de raconter et de se souvenir pour ne pas raviver les plaies toujours à vif. il a fuit tout ce qui pouvait lui rappeler son passé il n'a gardé que les tissus, le fil, les aiguilles, le bruit des machines à coudre, parce que c'est avec la couture qu'il ne pense plus à rien, ni au camp, ni aux privations, aux punitions, à la mort et à sa mère et son frère partis en fumée dans le camp d'Auschwitz.

Dans sa 88 ème année, il a déterré les images qu'il n'avait jamais oubliées et à décidé de les offrir à l'auteure afin qu'elle témoigne pour lui, il le devait, à son frère, à sa mère et à tous ceux qui ont vécu avec lui dans cet enfer.

Un très beau livre que je recommande si vous ne l'avez pas encore lu.
Lien : https://jaimelivresblog.word..
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Un roman sur un sujet tragique, raconté sur un ton parfois jovial par le charmant petit héros de l'histoire ! C'est déroutant, on a presque envie de rire parfois !
Un beau livre sur la résilience, comment survivre après les camps de concentration...
La force du roman est sûrement de ne pas en avoir fait un roman triste !
Une leçon de vie !
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