Citations sur La rivière à l'envers - Intégrale (26)
La rivière à l'envers est super bien la fantaisie l'histoire la moral pour mourir:bravo jean-claude mourlevat!!!!!!!!!!!!!!!!
L'histoire est finie. Il n'y a plus rien à dire. Mais puisqu'il faut un dernier mot, moi, la bavarde, je choisirai le plus joli de tous. Je l'ai appris dans le désert.
Il se prononce Silence.
Quand je mourrai, Tomek, pleure un peu si tu ne peux pas faire autrement, mais pas trop longtemps, s’il te plaît. Tu viendras peut-être de temps en temps sur ma tombe, alors dis-toi bien que je ne serai plus là. Si tu veux me voir, il faudra te retourner. Tu regarderas les rangées d’arbres dans le vent, la flaque d’eau où le petit oiseau boit, le jeune chien qui joue, c’est là que je serai, Tomek. Voilà, ne l’oublie jamais.
Je n'étais pas venu jusqu'ici pour faire demi-tour. Alors on a construit tous les deux cette cabane sous les arbres. Puisque je n'arrivais pas à mourir à Ban Baïtan, il ne me restait plus qu'à y vivre !
Finalement, c'est même plus agréable, tiens !
Mais tu ne bougeais pas un cil. Alors je lisais, je lisais... Trop rapidement au début, dans ma hâte de trouver les Mots qui Réveillent. Plus lentement ensuite. On devrait toujours prendre son temps pour lire. Est-ce qu'on accélère la musique quand on la joue ?
Sixième jour
Hier soir après manger, pour lutter contre l'ennui, j'ai dessiné sur mon cahier celui qui a un nez tordu et lui ai montré le dessin. Aucune réaction. Les autres sont venus voir et ils ont ri, mais ri à un point ! Ils s'en étranglaient. Dans la nuit l'un d'eux s'est remis à rire. En y repensant sans doute. Ça a réveillé tous les autres qui s'y sont remis aussi. Ce soir, le plus vieux est venu me demander de le dessiner. Il lui manque une incisive. Je l'ai représenté souriant : nouvelle rigolade.
Septième jour
C'est étrange, je commence à aimer leur silence. A m'y sentir bien. Au fond, il y a moins de choses à dire que l'on croit. Et puis il m'est venu une idée toute bête : parler donne soif et nous avons peu d'eau... La salive est précieuse. Tout est précieux ici. (Hannah, p.275)
"Un jour, une jeune fille nommée Alma a demandé à sa mère comment cela se passait autrefois, du temps de sa jeunesse, du temps où il y avait des garçons. Alors la mère a raconté... Elle a expliqué à sa fille comment on se séduisait, comment on se faisait la cour. "Tu sais, lui dit-elle, les garçons pensaient toujours qu'ils nous choisissaient. Mais en réalité, c'est nous qui choisissions celui qui allait nous choisir... Il en va ainsi depuis toujours." Et comme Alma voulait en savoir plus, sa mère lui expliqua qu'une fille peut ensorceler un garçon, simplement parce qu'elle le souhaite très fort. N'est-ce pas la vérité, mon cher Bastibal, vous l'avez sans doute expérimenté vous-même ?
- N... non, murmura Bastibalagom, je... je suis resté célibataire... (p.145)
Figurez-vous qu'il y a cent ans de cela, un étrange phénomène s'est produit sur l'île : du jour au lendemain, tous les nouveau-nés étaient des filles. Plus un seul petit garçon ! Ne me demandez pas comment cela s'est fait, je l'ignore. C'était ainsi. Après tout, ont d'abord pensé les gens, les petites filles valent bien autant que les garçons et elles valent même souvent mieux, alors pourquoi se plaindre ? Mais au bout de quelque temps, on commença à s'inquiéter. En effet, comment la population pourrait-elle se renouveler sans hommes ? Avant chaque naissance on attendait fébrilement la bonne nouvelle, jusqu'à ce que la sage-femme passe la tête à la porte et prononce tristement la phrase fatale : "C'est une fille..." (p.144-145)
Nous sommes sœurs, aussi fragiles que les ailes du papillon, mais nous pouvons faire disparaitre le monde. Qui sommes-nous ?
Non Tomek cette forêt n'est guère effrayante mais plus immense que ton effrayement.