Les braises, blessures du passé, douleur d'aujourd'hui.
Que veux-tu de cet homme ? s'enquit alors la nourrice.
La vérité, dit le général simplement, sur un ton étouffé
La vérité, tu la connais parfaitement.
La vérité exacte, je ne la connais pas, ajouta-t-il moins fort.
Mais tu connais pourtant les faits, lança la nourrice d'un ton sec et provoquant.
Les faits sont loin d'être la vérité, répondit le général. Les faits n'en sont qu'une partie. Christine elle-même n'a pas dit la vérité. Conrad peut-être…Oui, peut-être la connaissait-il. Maintenant, je vais la lui arracher, conclut-il tranquillement.
Que veux-tu lui arracher ? questionna la nourrice.
La vérité, dit-il, et il se tut.
Après quarante et un an d'attente, de sentiments refoulés, l'ami, le traitre, revient au château en 1942, ranimant les ombres du passé.
Une oeuvre dense qui se lit d'une traite au fil de la conversation des deux hommes ce soir-là. Lla description de monde perdu où l'honneur ne se marchandait pas, ce monde d'hommes, cause perdue, cédant la place au monde des marchands.
Au fil de la conversation, notre compréhension des faits est nette. le général semble tenir la vérité. Je reste avec des questions, des interrogations, des doutes.
Deuxième entrée dans l'univers de
Sandor Marai (1900 – 1989) après l'excellent Métamorphose d'un mariage. Dans la lignée d'un
Stefan Sweig, le hongrois
Sandor Marai, évitant le pathos, excelle à comprendre et à restituer les sentiments et les passions de ses personnages.
Oui, les faits sont loin d'être la vérité.
Merci à Hubert qui m'a fait découvrir
Sandor Marai et m'a incité à lire cette oeuvre.
Lire la suite sur Quid Hodie Agisti
Lectori salutem, Pikkendorff
Lien :
http://www.quidhodieagisti.fr