Citations sur L'attaque du Calcutta-Darjeeling (308)
« Mieux vaut parfois ne pas se réveiller .
Mais à Calcutta c’est impossible.Le soleil se lève à cinq heures en déclenchant une cacophonie de chiens, de corbeaux et de coqs, et au moment où les animaux se fatiguent , les muezzins démarrent , de chaque minaret de la ville. Avec tout ce bruit, les seuls Européens à ne pas être déjà éveillés sont ceux qui sont ensevelis au cimetière de Park Street » ....
- Comme je vous l'ai déjà expliqué à plusieurs reprises, monsieur, j'ai du mal à faire la conversation avec le sexe opposé. Mais c'est sans gravité. En tant qu'Indien, je n'ai jamais réellement de raison de parler à une femme jusqu'à ce que je sois marié avec elle. Ce n'est qu'un des nombreux domaines dans lesquels ma culture est supérieure à la vôtre... monsieur."
"Et vous Monsieur ? me demande Barnejee. Qu'est-ce qui vous amène à Calcutta ?"
Je reste muet.
Que lui dire ?
Que j'ai survécu à une guerre qui a tué mon frère et mes amis ? Que j'ai été blessé et expédié chez moi pour découvrir en sortant que ma femme était morte de la grippe espagnole ? Que j'étais las d'une Angleterre en laquelle je ne croyais plus ? Non ce serait ce serait inconvenant. Je lui sers donc ma réponse habituelle.
"J'en ai eu marre de la pluie, Sergent".
D’après mon expérience, les très riches et les très pauvres sont souvent gênés par l’endroit où ils vivent.
La cage d'escalier a une odeur de respectabilité. En réalité elle sent le désinfectant, mais à Calcutta c'est à peu près la même chose.
Et pourtant nous sommes là et nous y restons, nobles Anglais, hommes et femmes, résolus face à l'hostilité implacable de la nature et des indigènes. Nous nous disons que nous avons dompté cette terre sauvage avec des chemins de fer et des fusils qui se rechargent par la culasse, et visiblement il n'est pas question que nous en partions bientôt, quel que soit le prix à payer en morts de fonctionnaires et memsahibs imbibés de gin. Après tout, nous accomplissons l'oeuvre de Dieu. Nous apportons Sa parole et les merveilles de l'économie de marché à ces pauvres âmes. Et si nous en tirons un bénéfice au passage, c'est certainement aussi la volonté de Dieu.
Les lois Rowlatt. Elles sont entrées en vigueur le mois dernier et nous autorisent à boucler quiconque est soupçonné de terrorisme ou d'activités révolutionnaires. Nous pouvons les garder derrière les barreaux pendant deux ans sans procès. Du point de vue d'un policier, tout en est grandement simplifié. Bien entendu, les indiens ont réagi par la fureur, et je ne peux pas dire que je leur reproche. Après tout, nous venons de faire une guerre au nom de la liberté et, ici, nous arrêtons des gens sans mandat d'amener et nous les enfermons pour tout ce que nous jugeons séditieux, depuis le fait de se réunir sans permission jusqu'à celui de regarder un Anglais de travers.
Vous êtes vraiment un sale type méfiant, n'est-ce pas ? J'imagine que vous ne faites confiance à personne ?
- C'est vrai. Parfois, même pas à moi.
Je sens un pincement au creux de l'estomac. C'est ridicule. Comment un homme peut-il survivre à trois ans de bombardement d'obus, de mitrailleuses et trembler encore de trac quand il invite une femme à déjeuner ?
Dites moi honnêtement, capitaine. En dehors des missionnaires, combien avez-vous rencontré de vos concitoyens réellement heureux? Ils maudissent les indigènes et le climat, passent leurs journées imbibés de Gin dans le splendide isolement de leurs clubs, et pourquoi? Pour pouvoir vivre avec la prétention d' être ici pour le bien des indigènes.
Tout cela est un mensonge, capitaine. Et c' est à nous-même plus qu' aux Indiens que nous mentons. Ceux d' entre eux qui sont éduqués, poursuit-il en indiquant Banerjee, nous voient tels que nous sommes, et quand ils demandent l' autonomie nous prétendons ne pas comprendre comment ils peuvent être aussi ingrats.