Une petite lecture enchanteresse, trépidante mais aussi effrayante, voilà ce que nous a concocté, il y a déjà quelques années, l'auteur américain
Brandon Mull avec sa première série de fantasy jeunesse : Fablehaven et ce premier tome intitulé le sanctuaire secret.
Propulsé dans les best-sellers selon le magasine du New York Times, Fablehaven a depuis enchanté son lectorat et lancé la carrière de Mister Mull.
C'est au détour d'un rayon de ma médiathèque préférée que mon regard s'est posé sur la couverture magnétique et mystérieuse de ce premier tome avec au centre de l'affiche une inquiétante sorcière entourée de fées colorées.
Durant les premiers chapitres, cette série de fantasy jeunesse introduit surement son petit monde de magie par le biais de cette réserve naturelle réservée aux créatures magiques. Nous commençons tranquillement par la découverte de fées avant que l'auteur ne déroule un bestiaire riche de fantasy où vient se côtoyer golems, lutins bricoleurs, femme vaporeuse, satyres et bien sûr une menaçante sorcière...
Ce petit monde, nous le découvrons à travers les yeux de Kendra et de Seth, deux enfants venus passer quelques temps chez leurs grand-parents maternels pendant que papa et maman se dorent la pilule en croisière.
Ils ont très peu vu les grand-parents Sorenson et c'est avec surprise qu'ils constatent l'étendue de leur domaine et c'est avec davantage de surprise qu'ils découvrent la vérité autour de ce lieu et des paysages environnants.
Car Fablehaven est avant tout une réservé destinée à protéger les espèces magiques, y compris les plus maléfiques. A leurs risques et périls, le frère et la soeur vont découvrir les nombreux secrets de Fablehaven...
Fantasy jeunesse rime bien sûr avec jeunes héros avec d'un côté Kendra la douce prudente et Seth l'intrépide écervelé. Ce dernier est à la fois le gaffeur et le courageux de l'intrigue, celui qui fait avancer l'histoire par son entêtement et son refus d'obéir aux règles tandis que Kendra , plus prudente, pourra compter sur sa sensibilité, notamment dans la dernière partie du roman. Nous avons donc un duo sympathique bien que Seth, par son côté tête brulé, peut aussi s'avérer très agaçant qui découvre chacun à leur manière ce monde merveilleux qui les entoure....
Certes,
Brandon Mull ne se surpasse pas non plus dans une fine écriture des personnages. Il y a un petit gout de trop classique dans la personnalité de nos héros entre celle qui est plus posée et celui qui est plus impulsif. de même, les personnages des grand-parents auraient pu être traités de manière plus mystérieuses, histoire de faire durer un peu plus l'apparition du merveilleux ...mais c'est surtout du côté de ce même merveilleux que
Brandon Mull nous enchante avec toute une palette de créatures magiques qui apparaissent progressivement dans le paysage.
C'est simple, je n'avais pas éprouvé un tel enchantement face au merveilleux depuis Harry Potter avec une apparition bien ficelé de ces créatures de tout horizon.
A travers les lignes,
Brandon Mull parvint à capter un enchantement aussi bien folklorique avec des personnages de sorcières, de fées que mythologiques avec les naîades ou les satyres. L'auteur dépeint de bonnes péripéties qui associent frayeur et beauté. On peut retenir notamment l'excellente nuit de la
Saint-Jean où pendant une nuit , les créatures bonnes ou mauvaises sont libérées pour festoyer. C'est un passage haletant où l'écrivain met parfaitement en valeur la peur, que ce soit par le biais du non-vu (avec une bonne description du vacarme dans la nuit ) et par l'irruption de créatures ( à commencer par la mystérieuse femme pâle et vaporeuse)....
D'autres passages mettent en valeur ce mélange entre suspense et grâce du merveilleux ( une course-poursuite face à une ogresse, une prière bouleversante pour une reine des fées... ) et l'écrivain sait se montrer inventif tout en puisant dans le folklore aussi bien mythologique que fantaisiste...
Petite ombre au tableau : la bataille qui clôt ce premier tome, épique mais un peu excessive qui rappelle les grandes batailles fourre-tout de Narnia dont le caractère trop foisonnant du merveilleux brise un peu l'enchantement.
Mais toujours est t-il qu'on retournera avec plaisir à Fablehaven pour y découvrir d'autres mystères et se heurter aux forces bonnes comme mauvaises de ce merveilleux petit univers.