La première nouvelle de ce recueil met en scène Kafuku. Acteur de théâtre, il a besoin d'un chauffeur. Son garagiste lui recommande Misaki, une excellente conductrice, plutôt taciturne. Au fil des trajet, il lui raconte sa propre histoire. Très belle et comédienne reconnue, son épouse le trompait. Il devient ami avec un de ses amants, avec l'idée de trouver en lui la faille qui lui donnerait l'occasion de se venger. Dans les autres histoires, on rencontrera un étudiant renfermé qui essaie de pratiquer l'amour par procuration, un chirurgien Don Juan qui finit par périr d'amour, d'une jeune fille fétichiste, d'un chat gris, de serpents et de brûlures de cigarettes, ou encore d'un homme qui s'éveille à la vie.
Ce que j'en pense
Dans le texte donnant son titre à l'ouvrage, on peut lire :
« Dès que vous êtes un homme sans femmes, les couleurs de la solitude vous pénètrent le corps. Comme une tache de vin rouge sur un tapis aux teintes claires. » (p. 289)
Ce thème commun donne une cohérence aux six nouvelles qui précèdent. Elles surprennent le lecteur par leur construction en forme de récits emboîtés dont les moments clés ne sont forcément dans les dernières lignes. le personnage principal n'est pas toujours celui qu'on croit au début. le ton, d'abord un peu étrange, devient peu à peu franchement insolite, avec des incursions oniriques. La sixième (Samsa amoureux) est énigmatique. Toutes sont bien écrites (
Hélène Morita, traductrice de ses oeuvres depuis 1988), avec une analyse très fine des sentiments des personnages. Toutes sont à lire. Quelques unes comportent des passages crus, souvent rendus drôles par leur traitement distancié.