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sur 675 notes
De ces sept nouvelles, ma préférée est sans doute Samsa amoureux : c'est si beau quand on voit quelqu'un devenir amoureux, et lui, Gregor Samsa précisément de s'éveiller, de voir son corps naître - malicieux Murakami, "la bosse" de Samsa -, ses émotions, et ses mots qu'il ose brusquement dire à cette femme, "est-ce que je pourrais vous revoir ?"
Mais il ne sait pas encore ce que sont les femmes : "ce monde [celui des femmes ?] restait dans l'attente d'être déchiffré".
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Après plus de dix ans, je suis enfin retourné au Japon et j'ai pu y rester un peu plus longtemps que lors de ma première visite. J'y étais à nouveau pour une conférence qui se tenait dans une université située dans le quartier de Roppongi, juste en face du superbe Centre national des Arts de Tokyo.
Après la conférence, j'ai pris le métro vers un autre campus. C'est à l'Université Waseda que s'est ouverte récemment la Bibliothèque Haruki Murakami (ou Waseda International House of Literature) qui rassemble, au sein d'une belle création architecturale, des livres (premières éditions, multiples traductions) et objets personnels (notamment de nombreux LPs vinyls des musiques, surtout du jazz, citées dans son oeuvre), donnés par l'écrivain japonais le plus fêté dans son pays comme à l'étranger. J'y ai trouvé, dans la traduction française, le recueil de nouvelles « Des hommes sans femmes » et j'ai choisi de lire sur place « Drive My Car ». Je me suis installé dans un fauteuil en forme d'oeuf profond et en un peu moins d'une heure, je me suis plongé dans l'univers de Murakami et de cette histoire dont j'avais déjà vu l'excellente adaptation au cinéma par Ryūsuke Hamaguchi.
Yūsuke est un acteur de théâtre qui aime rouler dans sa Saab 900. Pour des raisons d'assurance, il ne peut plus prendre le volant. Il accepte, d'abord à contre-coeur, de se faire conduire par une jeune fille, Misaki. La conduite de celle-ci est très sûre et il aime les longs trajets durant lesquels il peut répéter les lignes d'Oncle Vania, la pièce de Tchékov qu'il joue le soir au théatre, en insérant une cassette sur laquelle sa femme a enregistré les répliques et laissé des blancs pour son texte. Sa femme est morte, il n'y a pas longtemps. Ils formaient un couple très uni, même si Yūsuke, n'ignorait pas qu'elle lui était parfois infidèle.
Yūsuke et sa conductrice, se mettent peu à peu à se parler de leurs vies respectives. Il cherche aussi à se rapprocher de Takatsuki, un acteur qui fut l'amant de sa femme. Sans révéler ce qu'il sait, il l'invite plusieurs soirs à parler d'elle.

Lien : http://www.lecturesdevoyage...
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Lire une oeuvre de Haruki Murakami c'est pour moi comme regarder un film de David Lynch tant les deux hommes se ressemblent. Un univers fantasmagorique, une vision de la vie où le moindre écart nous renvoie sur une route parsemée de doutes et de folies.
Je connais Murakami à travers ses romans, Kafka, l'oiseau à ressort… je viens de finir son recueil de nouvelles « des hommes sans femmes « . comme toujours dans un recueil il y a des histoires qui nous ravissent plus que d'autres. Dans ces sept nouvelles nous partons à la rencontre d'hommes sans femmes. Des hommes solitaires, des hommes ordinaires, pas des mâles alphas bourrés de testostérone non des hommes comme vous et moi. Ces messieurs ont quelque chose de touchant comme Kafuku ce metteur en scène qui se laisse conduire par une femme dans « drive my car » et de fil en aiguille se confie sur ce que fût sa vie et sa rencontre avec l'amant de sa femme. Ou dans le bar de Kino, un bar qui ne paye pas de mine où l'on peut écouter un vieil air de jazz en sirotant une bière ou un whisky , un bar où traîne un chat et des clients mystérieux comme kamita ou la femme aux brûlures de cigarettes. Shéhérazade et ses histoires après avoir fait l'amour….voilà pour mes préférées. Et comme toujours il y a la bande son de Murakami les Beatles, des airs de jazz…
Et le recueil est fini il y a toujours des hommes sans femmes et il y en aura toujours.
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Dans cet ouvrage, l'auteur nous propose sept courtes histoires. Des histoires d'hommes sans femmes. Il sont célibataires, veufs, divorcés, et ont en commun un manque de sens à leur vie. Manque de sens du à l'absence de femme. Certains ont des maîtresses, d'autres en ont eu. Les histoires sont très différentes, parfois elles sont étranges, inquiétantes, parfois elles se terminent de façon abrupte, en laissant le lecteur sur sa faim. L'écriture, agréable, exprime beaucoup de douceur, de mélancolie, d'interrogations, d'introspection. On est souvent à la limite du réel et de l'imaginaire, il y a toujours quelque chose d'insaisissable.
Je reste sur une impression mitigée.
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Des hommes sans femmes est un recueil de sept nouvelles d'Haruki Murakami qui nous invite à entrer dans l'univers d'hommes solitaires.
Sept histoires, sept destins, des histoires presque ordinaires.
Le ton doux-amer, parfois ironique, parfois onirique, ne doit pas cacher la douleur sourde qui se terre dans le coeur de ces hommes.
Sept nouvelles au ton intimiste où la mélancolie se faufile comme un chat sur ses pattes de velours, frôlant les objets immuables du quotidien.
Des hommes sans femmes est un livre dont les différentes voix, celles des hommes mais celles des femmes aussi qui ne sont pas absentes, m'ont touché au coeur.
Ce sont des hommes qui ont aimé, ce sont des hommes qui ont peut-être aimé, mais qui ont été trahis, abandonnés, blessés... Peut-être abîmés à jamais... Ce sont peut-être d'autres hommes qui aimeront, qui craignent d'aimer... Peut-être d'être aimés, qui sait...
Le désespoir n'est jamais loin, la mort non plus. Parfois c'est la mort d'une femme aimée qui peut plonger des hommes dans une solitude abyssale.
Des femmes, d'autres femmes ne sont jamais éloignées d'eux, mais c'est comme si elles effleuraient la surface d'une onde où reposent en profondeur des feux secrets qui ne sont pas encore éteints, des souvenirs qu'on croyait à jamais endormis...
Oui, des femmes sont là aussi qui écoutent, parlent, font l'amour, soignent, réparent des coeurs d'hommes blessés. Parfois elles aussi sont fragiles, portent en elles des histoires qu'elles veulent délivrer, comme s'alléger d'un fardeau. Parfois raconter leurs histoires les apaisent aussi, ce sont des amitiés consolatrices...
Sept nouvelles où l'on rencontre tour à tour un étudiant, un comédien de théâtre, un chirurgien plasticien, un barman... Qu'ont-ils donc tous en commun ? de porter une histoire qu'ils ont envie de confesser, et quoi de mieux que de confier ce poids à des femmes, d'autres femmes qui n'entreront jamais dans leurs vies. Mais en sont-ils si sûrs ? Lorsqu'une femme entrouvre la porte d'une âme blessée, celle d'un homme, n'est-elle pas déjà là, présente, cheminant en silence où tout peut encore se passer...
Parfois une femme raconte une histoire à un homme juste après qu'ils ont fait l'amour, son histoire, une histoire ancienne, sans jamais la finir, en remettant la suite au lendemain, en promettant ainsi chaque jour qu'elle reviendra... Forcément on pense à Shéhérazade, d'ailleurs c'est le titre de cette nouvelle qui demeure ma préférée. J'ai été envoûté par Shéhérazade...
Ces hommes parfois dévastés pleurent en silence, ne font pas de bruit, marchent sur la pointe des pieds, continuent de vivre, peut-être plus forts, peut-être plus fragiles, lorsque les femmes qu'ils ont croisées dans leur chagrin se retirent à leur tour sur la pointe des pieds...
Parfois ces nouvelles semblent inachevées, nous rappelant que la vie sait être cela aussi...
Sept nouvelles, sept histoires, sept îles formant un archipel qui couture l'ensemble, où la musique du coeur n'est jamais loin.
J'ai comme l'impression que Des hommes sans femmes est un livre qui ressemble à l'auteur, qu'il y a mis un peu de son âme, mais que les traits de son oeuvre multiple s'y cachent dans les plis de ces histoires. Il y a toujours un côté presque absurde, un climat envoûtant, un soupçon de réalisme magique...
Murakami nous raconte des histoires d'hommes et de femmes qui se racontent des histoires. Allez, on ne va pas se raconter des histoires, c'est un plaisir de les lire et d'écouter dans cette bande-son magnifique la voix nostalgique et déchirée de Billie Holiday...

Merci à toi Gaëlle (@Sachka) qui m'a donné l'occasion d'aller vers ce livre...
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Il s'agit d'un recueil de nouvelles dans lequel l'auteur nous transporte dans un univers à la fois mystérieux, poétique et empreint d'une mélancolie subtile.

Ce livre explore avec une finesse les complexités et les solitudes des hommes modernes. Murakami dépeint des personnages fascinants, chacun confronté à une forme d'isolement ou de perte, et nous offre ainsi un regard perspicace sur l'âme masculine.

Les sept nouvelles qui composent l'ouvrage nous entraînent dans des histoires où réalité et surnaturel se mêlent harmonieusement. Au fil de ma lecture, j'ai été fasciné par la capacité de Murakami à créer une atmosphère où les éléments du quotidien se teintent d'une aura étrange et envoûtante.

Bien que les protagonistes soient des hommes, les thèmes abordés transcendent les genres et explore la solitude, la perte, l'amour, l'absence, et nous confronte à nos propres questionnements existentiels. Ce livre incite à la réflexion sur nos propres relations, nos désirs les plus profonds, et l'impact que peuvent avoir les autres sur nos vies.

Si vous êtes à la recherche d'une lecture qui défie les conventions, je vous le recommande vivement. Pour moi c'est un coup de coeur !

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Bienheureux d'avoir pu découvrir ce livre grâce à une amie qui me l'a conseillé. Je précise par ailleurs que ce fût mon premier livre de Murakami, m'ayant fait lire davantage de sa plume.

Je ne saurais dire précisément pour quels raisons mais ce livre m'a procuré un sentiment de nostalgie, de tranquillité (en dépit d'histoires parfois dures) et m'a amené par la même à entrer pleinement dans l'histoire des différents personnages que l'on suit à travers les nouvelles. le concept en lui-même m'a d'ailleurs plu et interpellé : comment raconter diverses histoires sur une logique simple et similaire, des hommes sans femmes.

Nous avons donc l'occasion de suivre des personnages aux parcours très différents avec lesquels je suis parvenu personnellement à compatir, entrant dans leur monde que l'auteur nous offrait à voir dans un laps de pages restreint. le format nouvelle par ailleurs rend la lecture agréable et relativement simple, ce qui peut être agréable quand on est habitué à des livres plus touffu.
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Recueil de nouvelles ayant pour point commun des hommes…sans femme ou plutôt ayant une relation curieuse aux femmes.

Ça c'est pour justifier le propos du livre. Moi, j'ai surtout été sensible au côté décalé des propos, naviguant entre songe, rêve et illusion.
J'y ai ainsi retrouvé ce qui me plait dans la littérature nippone, du moins celle que je pratique. Mais peut-être est-ce ma façon curieuse d'y trouver ce que je cherche.

On plonge dans les méandres de l'esprit humain avec toutes ses variantes.
En première lecture, on pourrait penser que la femme n'en sort pas grandie, se révélant menteuse, infidèle, légère. Que l'homme non plus d'ailleurs, se révélant tour à tour benêt, manipulateur, et surtout macho.
Mais derrière ce paravent, en ombres « japonaises », se profile cette détresse des hommes sans femme que veut nous faire toucher du doigt Haruki Murakami.
Et il en occulte toute la souffrance que, peut-être, les femmes sans hommes éprouvent…

Certes cet ouvrage restera en ton mineur dans ma mémoire en comparaison avec d'autres de l'auteur qui m'ont emballé.
Mais j'ai rétrospectivement apprécié la prouesse de Ryūsuke Hamaguchi qui à réalisé le film « Drive my car » en adaptant plusieurs de ces nouvelles en une seule histoire confortant la cohérence de l'ouvrage de Murakami.

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C'est une relecture.
Les nouvelles sont parfois inégales. On y retrouve l'univers parallèle de Murakami, des hommes qui vivent à la fois dans notre monde bien réel, mais qui semblent absent des réalités, qui évoluent dans un univers à part, qui leur est propre.
Et il y a ce regard extérieur, qui nous raconte, qui nous fait pénétrer ces différents mondes, où l'on suit l'évolution, les pérégrinations de ces hommes sans femmes.
Une bonne lecture.
Lien : https://www.babelio.com/monp..
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Voici sept nouvelles qui nous livrent les pensées d'hommes qui ont perdu une femme. La solitude des hommes sans femmes est un moment suspendu dans la vie d'un homme, un passage et une épreuve plus ou moins initiatique.
Confession, lucidité, peurs, drames, les pensées surgissent tant bien que mal d'un univers semble-t-il inaccessible où les hommes sont si peu bavards, si peu communicatifs.
Le fantastique des situations se mêle au flou des sentiments provoquant un malaise parfois indéfinissable, tandis que l'auteur nous promène avec aisance et subtilité dans les contours d'une histoire humaine faite d'espoirs et de désespoirs.
lire plus sur http://anne.vacquant.free.fr/av/index.php/2022/09/13/haruki-murakami-des-hommes-sans-femmes/
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