Il y a des années, Tsukuru Tazaki faisait partie d'un groupe de cinq inséparables, jusqu'au jour où il a été exclus de leur groupe, comme ça, sans signes avant coureur, et sans un mot d'explications. Seize ans se sont écoulés et il revient sur les traces de son passé, entraînant le lecteur à sa suite.
Ce n'était peut-être pas l'idée du siècle de lire L'incolore Tsukuru Tazaki juste après 1Q84, parce que refermer quelque chose comme 1500 pages en se disant ' tiens, je vais pouvoir lire quelque chose de très différent' et attaquer un roman du même auteur quelques jours après... Cependant, cela permet sans doute aussi de tracer des parallèles, ou pas, avec la première oeuvre fraîche à l'esprit. Avouons le cependant, les interminables détails qui semblent marquer sinon son style, du moins ces deux oeuvres, même s'ils sont moins présents ici que dans 1Q84, je commence à les trouver lourds et à aspirer à un roman plus épuré.
Ce qui est étrange, c'est que dans une oeuvre beaucoup plus ancrée dans le monde réelle que 1Q84, exit Little people, deux lunes et compagnie, deux scènes se retrouvent quasiment à l'identique ici: le thème d'une femme retrouvée étranglée sans qu'on identifie l'assassin, la scène de sexe onirique où le héros paralysé se trouve à la merci d'une femme se servant de lui... J'ai trouvé cela tout aussi dérangeant à la seconde version d'ailleurs, quoiqu'au moins il nous épargne cette fois-ci de coller une adolescente et un homme adulte dans la situation!
Si cela se lit très facilement, et que je confesse une certaine curiosité au cours du roman sur le pourquoi du destin de Tsukuru, le personnage principal n'atteint pas autre chose qu'une stature un peu diminuée et falote, dont ne souffrait pas les protagonistes du précédent roman. C'est par lui surtout que le livre pèche, et c'est regrettable, surtout que sa marotte de désigner ses anciens amis par des couleurs n'aide pas à les rendre très vivants non plus!
C'est une lecture facile, au rythme lent un peu hypnotique, à qui il manque quelque chose pour franchir la barre d'un roman dont on oubliera les beaucoup pour devenir un grand roman
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Dès le début, j'ai ressenti toute la poésie de l'auteur ainsi qu'un symbolisme omniprésent, cela ne fait pas de doute. Les personnages philosophent beaucoup entre eux et de nombreuses images métaphoriques illustrent les événements. le problème c'est qu'absolument tout reste symbolique !
Je n'ai pas pu trouver une matière concrète à ce roman dont l'histoire est pourtant simple: du jour au lendemain, Tsukuru se retrouve exclu de son groupe d'amis, sans aucune explication. Je m'attendais donc à une quête initiatique entre la découverte de soi et la résolution de cette énigme. Je pensais que Tsukuru allait parcourir le Japon et plus loin pour chercher des réponses et ainsi percer le secret de sa mystérieuse exclusion...
Hélas, j'ai eu beaucoup de mal à accrocher avec ce héro. Je l'ai trouvé plat, exagérément modéré et surtout incapable de prendre la moindre décision. Après son rejet, Tsukuru s'enferme en lui-même et reste confiné dans sa zone de confort, métro boulot dodo, s'efforçant à ne pas penser au passé, tout en envisageant la mort. Il lui a fallu attendre 16 ans pour commencer à se poser des questions et surtout attendre sa rencontre avec Sara pour commencer sérieusement à réfléchir et à agir... Autrement dit, sans cette femme, Tsukuru en serait toujours au même point !
Le mouvement du héro met du temps à venir et m'a hélas déçue. Il tentera de rencontrer de nouveaux ses amis pour tenter d'obtenir une explication mais, hormis "le truc le plus important", je suis restée sur ma faim quant à la raison pour laquelle ce groupe d'amis, autrefois inséparable, a fini par voler en éclats. Je me pose encore beaucoup de questions et de nombreux mystères ne sont hélas pas éclaircis.
D'un autre côté, ce roman nous fait passer par de nombreuses émotions et ne nous laisse pas indifférent. Tsukuru voyage au final beaucoup plus en lui-même qu'à travers le Japon et son fameux pèlerinage reste très introspectif. Entre l'éveil d'une sexualité, de fantasmes refoulés et des questionnements existentiels, le jeune homme fera l'expérience de l'immense nuancier sentimental dont est capable un être humain. Il s'en sortira grandi, beaucoup vivant et prêt à affronter la vie.
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Hanté par son expulsion inexpliquée d'un groupe d'ami, le narrateur se sort de justesse d'une dépression majeure et, quinze ans plus tard, cherche à comprendre les raisons de ce bannissement soudain. Telle est la trame de ce roman pour le moins déroutant. Il y a peu de mystère ici, rien de fantastique non plus, un fion d'ambiguïté tout au plus, car l'introspection domine, même lorsque le personnage interagit avec son seul ami ou sa future flamme. Cela donne un livre plutôt sombre, très lent, où il est difficile de bien cerner ce Tsukuru dans sa quête d'identité. Sur le coup j'ai même été choqué par la fin, bien qu'en décantant elle apparaisse moins abrupte. J'ai déjà lu plusieurs livres de cet auteur, mais c'est la première fois qu'il m'a fallu autant de temps pour entrer dans l'histoire et je n'ai pas non plus retrouvé la magie habituelle. Au final je suis déçu mais je ne regrette pas cette lecture car la recherche de sa personnalité par cet étrange personnage a quand même retenu mon attention
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Fan de Murakami, c'est la première fois que je suis déçue. J'aime sa mélancolie, la solitude récurrente de ses personnages. Mais j'ai trouvé que le personnage de Tsukuru est trop mou, trop peu réactif. Il manque à mon goût de corps! le roman est très réaliste, il m'a manqué la dimension fantastique que l'on trouve habituellement chez Murakami.
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